31 octobre 2005

Le petit appartement.de NYC


C’était la première fois que nous faisions quelque chose tous les deux, L. et moi. La première fois que nous partions ainsi pendant plusieurs jours, livrés à nous même et ensemble 24h/24.
L’appartement disposait de deux chambres, il n’était bien entendu pas question de dormir ensemble, je suis sûr que cela ne t’avait même pas effleuré, toi l’hétero de base ; mais moi, bien que mon amour pour toi ne soit pas charnel, que cela soit un amour plus trouble, très fort, fraternel, adolescent, dormir à quelques centimètres de toi, ne me laissait pas indifférent et me troublait ; partager mon intimité avec toi, m’excitait un peu certes mais me gênait bien davantage. J’avais peur de « casser » avec cette intimité quelque peu désirée, une fraternité que j’estimais plus forte que le charnel. Tu étais, tu es mon frère, je te ressens dans ma chair, je t’aime totalement mais même si j’ai envie quelques fois de toucher, même si nous nous touchons de fait comme deux frères peuvent le faire, toute suspicion de trouble charnel casserait à jamais cette tendresse, l’innocence de nos gestes l’un pour l’autre.

30 octobre 2005

NYC 5


En fait j’étais heureux. J’avais loué un petit appartement 44° st. Entre la 5° et la 6°. L. et moi parcourions du matin au soir les rues de Manhattan. Son enthousiasme, son regard sur tout ce que l’on voyait me charmaient. Nous étions en parfaite symbiose, lui, moi, les rues de Manhattan, les gens croisés, rencontrés et toi car, dans ma tête tu étais avec nous.
Je te/lui montrais mes immeubles favoris, les détails que je croyais être le seul à avoir remarqués. Je t’/l’entraînais dans tous mes lieux, tous les endroits de NYC inscrit dans ma mémoire ; mes endroits avec Y. L. ressemble tellement à Y ! Et puis je t’écrivais, je trouvais toujours un moment pour laisser L. seul et pour être avec toi.
Ce matin là, nous étions sur ce porte avion qui sert de musée de l’aéronavale sur les quais de l’Hudson et tu m’as appelé. Nous avons parlé plus d’une heure, de tout, de rien de nous, tout à la joie de nous retrouver. Je ne me souciais même pas du léger crachin qui tombait. Tu avais tourné la page. Tu m’attendais, tu m’aimais. L. de son coté attendait aussi que j’en finisse avec ce satané téléphone et se marrait de voir mon bonheur ainsi inscrit sur mon visage. J’avais les lunettes couvertes de fines gouttelettes de pluie Je l’ai pris par le bras, j’avais besoin de le toucher, de communiquer tactilement au moins un peu de l’amour qui m’envahissait de nouveau.

28 octobre 2005



Bonheurmalheur
Et puis on s’est installé dans l’adultère. Clairement on s’aimait ; maintenant on se le disait, d’ailleurs on se disait tout. Il fallait sans cesse trouver un moment pour se voir, s’aimer, parler. Toi à mes cotés, J’avais besoin de te toucher ; toi éloigné, je cherchais ton odeur sur mon corps, sur mes vêtements.
En novembre, je décidai de passer quelques jours à New York, je t’ai bien entendu proposé de venir avec moi. Bien sûr P. serait là mais l’idée de te montrer NYC, ma ville, l’idée de parcourir les rues de Manhattan avec toi et P. m’enchantait. Tu n’as pas voulu, tu avais tes examens à préparer, tu ne voulais pas quitter O. et je le comprenais, après tout, "j’étais le deuxième homme de ta vie… ". Alors j’ai proposé à L., mon frère de cœur. Je lui ai proposé, il a accepté et je n’ai pas osé te le dire tout de suite.
Quelques jours avant le départ, un matin comme tous les matins où je venais faire l’amour avec toi, je t’ai trouvé différent, tu avais compris que je te cachais quelques chose ; pour la première fois, nous nous sommes disputés ; en fait tu as pleuré, tu m’as reproché mon silence, mon manque de transparence ; tu m’a dit que tu ne savais pas si tu allais- pouvais me pardonner. Tu m’as demandé de partir et de ne plus t’appeler, tu voulais prendre un peu de temps pour réfléchir. Moi je ne disais rien, je pleurais, tu avais raison alors je pleurais sans mot dire.
Tu avais compris bien sûr l’amour que j’avais pour L. Tu pensais que c’était un rival ; tu te trompais. J’aime P. qui est l’homme de ma vie, j’aime L. comme un frère, le frère que je n’ais pas eu. Je t’aime Toi, celui qui m’a sauvé la vie. Vous êtes les hommes de ma vie, je suis comblé. Il te fallait du temps pour le comprendre, pour comprendre que la place occupée dans ma vie dans mon cœur était énorme mais que j’avais de la place pour des amours autres, différentes.

Nous sommes partis à NYC, L. et moi. Je n’avais pas de nouvelles de toi depuis déjà quelques jours, j’avais résisté à l’envie de t’appeler, je pensais sans cesse à toi mais, je tenais à la promesse que je t’avais faite.
Je décidai de t’écrire tous les jours dans un petit carnet ; un petit billet quotidien et une photo, une image de NYC. Comme si tu étais avec moi ; en fait tu étais avec moi.


27 octobre 2005

MYGOD
Je vois beaucoup de personnes sur la planète BLOG qui réfléchissent, s’expriment sur leur attachement à Dieu mais plus particulièrement à l’Eglise ou à une église. Je pense particulièrement aussi à tous ces gays catho, protestant,… qui « souffrent » en leur âme et conscience d’être ce qu’ils sont c'est-à-dire des gays sans doute bien dans leur peau et leurs corps mais exclus de leur communauté. J’ai envie de leur dire pourquoi cet attachement à une Eglise, pourquoi ce besoin d’être reconnu par une communauté qui paradoxalement ajoute à l’amour de dieu, un dogme qui rejette ceux qui sont différents.
Personnellement cela ne m’empêche pas de louer Dieu, de m’atteler à vivre et me comporter selon le seul principe valable et fondateur, de mon point de vue : aimons nous les uns et les autres. Si on s’attelle à toujours respecter ce message, tout ce qui en découle est forcément bon et en accord. Nous ne sommes plus dans un monde du bien et du mal encore une fois dogmatique et excluant. Le racisme, la violence n’a plus sa place. Mais aimer les hommes, le cul, désirer, … rien de tout cela n’est contraire au message de Dieu.
Je suis bien en dehors de l’Eglise, je pense à Dieu, quand la nature est belle, quand je visite ou admire une œuvre de l’homme conçue pour sa gloire, quand j’ai pris du plaisir avec un mec, même si je ne le connaissait pas, même si c’est un plan cul ; les joies m’attirent vers Dieu.
Bien entendu, j’aimerais bien partager cela avec d’autres, mais pourquoi au sein des Eglises constituées ? Des associations, des mouvements divers peuvent faire l’affaire pour peu qu’ils ne s’attachent pas dans leurs règles à exclure.

FilmduSoiR
Hitler, connais pas. Les impressionnistes non plus. Et alors ? Il y a des dicos pour ça. En revanche, Loïc est le spécialiste des recettes pour sauter des repas : aspirine plus Maalox, il n'y a que ça de vrai. Le jour, il travaille, à la chaîne, dans une chocolaterie (normal, on est en Suisse). La nuit, il se fait des mecs, rencontrés sur Internet. A la chaîne, ou presque. Parce que le sentiment, la tendresse, pour lui, c'est du temps perdu. Serait-il stupide, Loïc ? Non, puisqu'il rêve d'autre chose. Partir ailleurs. Devenir quelqu'un. Ses rêves, comme ses partouzes, il les raconte à Marie (Natacha Koutchoumov, formidable en maman-nounou attendrie et exaspérée). Jusqu'au jour où il se prend de passion (platonique) pour un joueur de foot local qu'il voit aussitôt comme Zidane... C'est une fiction, évidemment, mais que Lionel Baier filme presque comme un documentaire. Questions posées au héros qui répond face à la caméra. Plans qui le suivent dans sa vie quotidienne, presque volés, comme dans un reportage. Et, aussi, l'enregistrement quasi clinique de ses rencontres sexuelles. Boulot, orgasmes et rêves sont ainsi mis sur le même plan, avec une crudité curieusement dénuée de complaisance. Pour aboutir, en définitive, à une sorte d'initiation, dérisoire et touchante, évoquant les romans d'apprentissage de jadis. On a droit, de temps à autre, à quelques afféteries (la toute, toute fin très (trop) « chabadabada »). Mais le regard de Lionel Baier, et c'est beaucoup, reste constamment droit et juste sur les gens et le monde.

26 octobre 2005

musique du jour
Le collectif anglo-pakistanais Asian Dub Foundation ne cesse d'évoluer et poursuit son travail avec la sortie de ce cinquième album intitulé Tank.
Un titre évocateur, très porté sur le combat politique dans un monde en guerre. Le discours est donc toujours engagé, dénonçant le pouvoir de l'argent et du pétrole notamment, l'usurpation de l'autorité par les dictateurs toujours avec l'idée d'éclairer les enjeux des puissances dominant la planète.
Ces propos ne sont toutefois pas surprenant d'un groupe qui représente autant sur le plan contestataire, ayant toujours œuvré pour différentes nobles causes. Nous attendions plus d'incertitudes au niveau de la musique soutenant ces textes. En effet, depuis le départ de Deedar, le jeune MC co-fondateur du groupe après la sortie en 1999 de Community Music, le troisième album, la fondation a intégré deux nouveaux membres, Aktar et Spex donnant une teinte plus hip hop au phrasé, teneur très remarquée sur
Enemy of the Enemy sorti en 2003.
Pour ce nouvel opus, cette teinte hip hop est nuancée par une patte plus électronique et parfois même plus reggae-dub. Le son d'Adrian Sherwood et de son label dub On U Sound se remarquant parfaitement. En effet, Ghetto Priest le toaster affilié à ce label pose son flow délicat rappelant parfois Horace Andy sur certains morceaux qui prennent une couleur reggae très subtile.
L'accent est également mis sur le côté dance floor, de la musique pour la tête et les pieds puisque les beats explosent pour des rythmiques toujours très dansantes. Un cocktail très efficace qui ne met pas de côté les samples de musiques indienne ou pakistanaise, sorte de marque de fabrique d'Asian Dub Foundation.
Un très bon nouvel album qui poursuit l'évolution sonore et qui montre que cette nouvelle formation a pris ses marques et possède une réelle identité. Onze morceaux qui ne décevront personne.
En savoir plus sur Asian Dub Foundation.DUB FOUDATION TANK ;
EXCELLENT!!
UNAMOURDES.
Dès ce jour, nous avons tout fait pour nous voir, pour baiser. Fou de toi. Je me rappelle ces matins où je partais tôt très tôt pour aller faire l’ouverture du gymnase. En réalité, je venais te réveiller.
Tu habitais alors au rez de chaussée d’un immeuble cossu parisien ; heureusement avec ton nouveau compagnon, vous aviez décidé de faire appartement à part. Je grattais aux volets de ta chambre. Tu m’attendais malgré l’heure vraiment matinale, tu ouvrais rapidement la porte et te recouchais immédiatement faisant semblant de dormir. Quel bonheur, ton lit, tes draps, ton corps, portaient la chaleur, l’odeur de la nuit du sommeil. Tu bandais durement comme on bande le matin. Je me déshabillais rapidement pour me lover autour de toi, capter la chaleur de ton corps encore endormi alors je prenais, je caressais de ma langue ton dos, tout au long de la colonne vertébrale, doucement, juste assez pour que l’excitation finisse de te réveiller ; j’abordais ton merveilleux cul ; ah ton cul ! Tu as un cul très ferme, très rebondi. Tes fesses sont velues et sont douces à caresser, bonnes à empoigner. J’aimais avant de les aborder, rêver sur les merveilles cachées par cette douce touffe de poils qui cachent bien, sous la raie, ta délicieuse rondelle ! J’abordais donc ton cul, parcourant de ma langue ta raie, pendant que mes mains caressaient tes fesses adoucies par ta douce fourrure. J’écartais alors tes deux hémisphères, partant de ma langue à la recherche de Toi. J’ai toujours été ravi par la facilité avec laquelle tu te dilatais, à chacune de mes excursions, je trouvais ton trou mignon tout béant, accueillant. Ma langue pouvant alors explore au plus profond, aidée quelques fois d’un doigt. Après t’avoir soutiré de longs soupirs, maintenant que tu étais bien réveillé, cambré pour mieux me permettre d’aller au plus profond de ton anatomie, je te retournais alors et avalais d’un coup ta queue turgescente pendant que mes mains te caressaient les couilles. Ta queue, là encore, est pour moi au format idéal. Bien charnue, assez épaisse et longue pour qu’on la sente bien quand elle pénètre et travaille. Ce matin là, je souhaitais que cela soit toi qui me pénètre, cela te surpris car ce n’étais pas dans tes penchants habituels, mais j’avais vraiment envie de te sentir en moi d’être à mon tour autour de ta bite, à toi. Tu m’as rapidement enculé, nous avions choisi dès la première fois de baiser sans capotes ; c’était, disions-nous, une marque absolue d’amour l’un pour l’autre, baisé protégés n’était absolument pas concevable. Ta queue me labourait, tes couilles cognaient contre mon cul, tu me tirais les cheveux de temps en temps pour m’attirer vers toi, vers ton visage, pour m’embrasser, me donner des coups de langue, me mordre les oreilles ou le cou. Je gémissais, tu me traitais de tous les noms, cela t’excitait encore plus et faisait redoubler en intensité tes coups de reins ; ta bite allait au plus profond de moi et pourtant j’agrippais tes fesses à chaque mouvement comme pour t’aider à aller encore plus loin en moi. Le plaisir était tel que j’en oubliais de m’occuper de moi, de ma bite dressée, j’étais tout entier concentrée sur cette partie de toi qui essayait de se confondre avec mes chairs intérieures. Ton plaisir, était le mien, j’attendis que tu vienne, que tes râles orgasmiques écoulent tes flux intimes en moi. Alors en te regardant revenir sur terre, je me branlais et jouissait sur toi.Une bonne douche, une cravate, et le plus légèrement du monde je partais pour une longue journée de bureau. Impatient de te retrouver régulièrement, tout au long de la journée par mails interposés

S. est de retour "3" ,S. est de retour "2" ,S. est de retour "1"

24 octobre 2005


LecorpsdeS.
Dès ce jour, toutes les occasions étaient bonnes pour se bécoter, se toucher. C’était l’enfer ! Mais quel enfer ! Dès que nous étions proche l’un de l’autre, je bandais ; toi tu guettais le moment où cela commençait à se voir sous la toile légère de mes pantalons d’été. Lors de nos excursions, on faisait en sorte d’être à l’arrière de la même voiture, « la banquette des enfants » disaient nos amis. Il nous était cependant difficile d’aller plus loin, nos mecs étaient là, nos amis aussi.
Au retour à Paris, un soir, tu es passé à la maison, P. était en déplacement. Tu as sonné à la porte, je t’ai ouvert, tu n’as pas dit un mot, tu t’es avancé dans l’entrée, tu m’as agrippé la tête et tu m’as embrassé violemment. Nous nous sommes jetés l’un sur l’autre, retirant prestement nos vêtements et là, nus sur le plancher, nous avons pour la première fois fait l’amour. Sans crainte d’être surpris, sans être obligés de nous taire, avec tout le temps nécessaire pour nous découvrir l’un et l’autre.
A peine déshabillés, à même le sol, tu m’as fait face, sans me quitter des yeux, tu as copieusement sucé deux doigts que tu as portés à ton cul pour le lubrifier. Tu t’es alors accroupi, les yeux toujours rivés sur moi et tu t’es doucement mais sûrement empalé sur ma queue ; Sans capote… Quel bonheur, je n’avais plus envie de bouger, tout entier concentré sur cet immense bonheur d’être en toi. Longtemps nous sommes restés ainsi, juste à nous embrasser, nous caresser, heureux d’être simplement imbriqués, l’un dans l’autre. Et puis tu as commencé à bouger, d’un va et viens de plus en plus rapide ; ma queue à chaque mouvement te transperçait et t’arrachait un petit gémissement de plaisir, je prenais soin à chaque descente de synchroniser un coup de bassin afin de pénétrer encore plus profond en toi. Nous étions ainsi, trempés de sueur, dans l’entrée de mon appartement, moi assis par terre et adossé au mur et toi me chevauchant ; hurlants. Ton désir de plus en plus flagrant, le plaisir de plus en plus fort, tu as commencé à me mordre, l’oreille, dans le cou, légèrement d’abord puis violement. Puis, le regard comme halluciné, tu as arrêté ton mouvement, tu m’as regardé et tu m’as giflé plusieurs fois en me demandant de te baiser à fond ; c’était la première fois que je mêlais la violence à l’amour, j’ai obéi, je t’ai donné de grands coups de reins tandis que tu continuais à me mordre, me lécher; accroché à moi d’une main tu as commencé à te branler avec l’autre, furieusement, sauvagement.
Je n’en pouvais plus, il n’était pas question de venir avant toi, pour cette première fois, il fallait absolument jouir ensemble. En un instant je t’ai basculé sur le sol, pour mieux te pénétrer, j’ai passé tes jambes sur mes épaules, et ai repris de plus belle, mes coups de butoir, frénétiquement, profondément. Alors, ton souffle s’est suspendu, tous tes muscles se sont tendus, j’ai compris que tu allais venir, j’ai libéré ma tension et entièrement vrillé en toi, cherchant à gagner encore quelques millimètres au plus profond de toi, j’ai joui, tu as joui, dans un long cri, tous les deux ; parfaite communion des corps.

S. est de retour "2" ,S. est de retour "1"

23 octobre 2005


S.monamant
Longtemps, des mois, nous sommes restés ainsi, littéralement, sauvagement attirés l’un par l’autre mais restant dans le "non franchi", beaucoup de désir, beaucoup de culpabilité car nous savions que ce qui nous arrivait était trop fort pour nous, que ça pouvait tout bouleverser, tout faire basculer; vers quoi ?On s’envoyait des SMS, on s’appelait quotidiennement. Puis les mails sont arrivés, très chaud; amoureux; douloureux aussi. Tu me disais des mots très forts, je répondais, alors tu me jetais ; tu m'interdisais de te dire des mots d'amour, de te parler de mon désir, en fait tu me testais, tu testais ma capacité à te suivre ou pas. Tu me faisais mal, et moi déjà je ne résistais plus. Quelques fois, tu passais à la maison quand tu savais que P. n’était pas là. On s’embrassait, on se caressait, tu me glissais des mots superbes à l’oreille, puis tu partais aussi vite que tu étais venu ; et puis pendant deux jours le silence, le rejet, les mots durs.L’été venu, nous t’avons proposé de venir avec nous en Italie. Je suis venu avec B. te chercher à l’aéroport de Rome, j’avais passé la matinée à me demander ce que j’allais me mettre ; mon cœur battait fort. Et puis je t’ai vu, tu m’as souri, de nouveau j’étais vaincu.LA soirée, la première s’écoulait tranquillement au bord de cette piscine qui surplombait les collines toscanes.Peu à peu nos amis sont montés se coucher ; bientôt, nous sommes restés seuls dans le jardin à regarder les étoiles dans le ciel et à chercher les étoiles filantes pour faire un vœu. La nuit était bien noire et fraîche. Tu t’es approché de moi, je ne voyais plus tes yeux, je ne voyais plus que deux points brillants qui me fixaient et me désiraient. Nous nous sommes embrassés doucement d’abord puis fougueusement ; nous n’en pouvions plus, tu as glissé ta main dans mon pantalon d’été, je n’avais pas mis de slip ; tu as sorti ma queue déjà bien dure, je t’ai agrippé les fesses sous ton bermuda. Plus de barrières, tu avais visiblement décidé bien avant de venir que cela devait se passer ici. Nous sommes partis dans un coin isolé du jardin, là où nos amis ne risquaient pas de nous voir ou de nous entendre. J’ai découvert ton corps, ce corps que j’allais aimer tant de fois. Nus derrière le figuier, tu as saisi à pleines mains ma bite, et aspiré mes couilles dans ta bouche. Mes mains dans tes cheveux, je te disais tous les mots qui étaient restés si longtemps contenus au fond de ma gorge. Tu as pris ma queue dans ta bouche, je savais que cela n’allait pas durer longtemps. J’ai joui, longuement dans un long soupir de plaisir presque de soulagement. Nous étions amants, Demain ne serait plus pareil, nous avons pleuré dans les bras l’un de l’autre.
CALIGULA/GARNIER
Ballet en cinq actes - Argument de Nicolas Le Riche et Guillaume Gallienne -Création -
Musique Antonio Vivaldi Les Quatre SaisonsEdition critique de Paul Everett et Michael TalbotCréation électroacoustique
Louis DandrelChorégraphie Nicolas Le RicheDramaturgie Guillaume GallienneScénographie Daniel JeanneteauVidéo Raymonde CouvreuCostumes Olivier BériotLumières Dominique Bruguière
S’inspirant de l’histoire de cet empereur romain qui incarne dans l’imaginaire collectif un homme en prise avec la dépravation et la mégalomanie, Nicolas Le Riche renverse ces clichés pour explorer l’intimité d’une personnalité plus complexe et plus riche.Le ballet ne tente pas de dire pourquoi Caligula a été assassiné, mais de raconter comment il est allé à la mort. Le sujet n’est pas une réflexion sur le pouvoir et ses déviances : ce n’est pas la fonction de Caligula qui est interrogée, mais l’humanité qui l’habite et dont témoigne son rapport particulier à l’imaginaire.Si la fulgurance de sa vie et de son règne de quatre ans donnent l’impression d’un suicide, Caligula est aussi pour Nicolas Le Riche et Guillaume Gallienne un homme qui a concrétisé ses rêves dans une grande quête de liberté.
Spectacle plutôt décevant. La chorégraphie de Leriche est pauvre, dommage, les danseurs excellents auraient pu faire des merveilles sous les décors superbes; seule la scène de dressage du cheval est superbe. Bien applaudie d'ailleurs.


S.estderetour
Brunch dans ton nouvel appartement parisien. Dès le premier « papautage », l’intimité est revenue. Vautrés sur le canapé, nos jambes très vite se sont mêlées. Besoin de tendresse partagée. Tes mains se sont posées sur ma jambe, sous le jean. Doucement tu m’as caressé. J’ai reconnu tes gestes ; je t’ai reconnu. Aveugle, j’aurais su dire que c’était toi ; certain. J’étais bien, tu étais bien, je le voyais dans tes yeux, dans le ton de ta voix qui venait de baisser d’un ton, plus grave. Voilà tu es revenu.

S.
Il y à quelque temps déjà que nous nous connaissons. Tu étais l’amant de J.
J. nous présentait souvent des amants forcément plus jeunes que lui. Des crevettes forcément.. Dès que je t’ai vu, j’ai su que tu étais différent des autres. D’abord, tu remplissais la pièce ; tu l’illuminais, devrais-je dire, par tes vingt ans, tes cheveux blonds, tes yeux bleus et surtout la vivacité de ton esprit et ton humour.
C’était l’anniversaire de G. , la soirée avançait doucement, ton arrivée a tout emporté. Nous ne te connaissions pas, tu es devenu le Centre, les rires maintenant fusaient ; la soirée devenait une bonne soirée.
Tu me regardais, j’en suis sûr, tu me regardais. Curieusement, tu parlais avec les uns ou les autres, mais j’en suis sûr, je sentais ton regard posé sur le mien, je te sentais en moi. Ce soir là, j’ai rêvé de toi.


S. je t’ai dans la peau

Je rêvais de toi régulièrement ; douloureusement car je me sentais coupable. Coupable de rien, car tout cela était encore bien virtuel, mais ton bonheur avec J. était tel, que je m’en voulais d’imaginer, ne serais-ce qu’imaginer te ravir à lui. De mon coté, j’étais, je suis heureux avec P. même si j’avais/j’ai régulièrement des aventures, c’est mon mec sans aucun doute.
A chacune de nos rencontres, toujours ce sentiment de « fusion ». Je ne sais comment mais tu t’arrangeais toujours pour te trouver près de moi. Très vite une complicité évidemment visible par tous s’est installée entre nous. Tels deux gamins, on se courrait après, on se battait, se bousculaient dans la rue. Après nos rencontres, un profond malaise s’installait, l’impression de trahir j. sans avoir fait quoi que ce soit, doublé d’une frustration de plus en plus grande, de moins en moins contenue.


S. complice et..un peu plus

Et puis tu as pris les choses en main. En bande au resto, tu t’arrangeais pour t’asseoir près de moi ; nos amis très vite, inconsciemment ou non nous laissaient faire. J. aussi, mais je sentais de plus en plus son regard interrogateur posé sur moi.
Maintenant tu me touchais, tu collais ta jambe contre la mienne, ta main même quelque fois. et dans tes yeux du feu. Comment les autres pouvaient-ils ne pas le voir? comment J. pouvait-il ne pas le voir?

20 octobre 2005


OUF !
Retour de séminaire. Deux journées intenses avec N. et V. une journée à mettre au jour les non-dits ; grosse tension ; les consultants ont bien géré la première journée. Nous avons fini à plus de 23h à sortir, le ressentiment , ce qui bloquait toute construction entre nous ;
2° journée plus détendue. Nous avons ri, utilisé le « nous » attendu ; construit le futur organigramme ; la confiance s’installe ; je pense que c’est encore précaire. Surtout avec N.
échange de NBTI (E-N-T-P) en ce qui me concerne. Heureusement V. apportera le pragmatisme et la rigueur nécessaire. A suivre.

18 octobre 2005

Demain séminaire de direction : 2 jours

Wei Ji

Ce mot chinois signifie "crise"; ce qui est interessant,c'est qu'il est composé de deux ideogrammes: celui de "danger " et celui de "opportunité". Voilà bien là toute la sagesse chinoise en un seul mot. C'est important demain pour m'aider à bien piloter les deux journées de séminaire.

Pour me délasser, je me branlerai à fond, le soir dans ma chambre d'hotêl!...


demain séminaire de direction : 2 jours
un bateau peut êre mis à l'abri d'une crique; une nasse mise à l'abri dans un lac, mais à minuit un homme robuste peut venir les emporter. L'ignorzant ne sait pas que quels que soient les lieux où vous mettez un objet à l'abri, les plus petits dans les pus grands, ce que vous avez caché peut disparaître et vous être enlevé. Mais si vous cachez l'univers dans l'univers, ce qui vous était precieux ne risque pas de vous être enlevé, et ce qui vus possédez est à vous pour toujours.Donc, le sage sait que la séparation n'es pas possible et que ce qui est perdu n'est pas vraiment perdu.
Chang- Tzu.

17 octobre 2005




Lecture de la semaine (fin)

je suis dans ma periode Guibert, après les photos, la biographie. Maintenant je vais relire ses livres.
POEMEduJOUR

L'Idole, Sonnet du Trou du Cul (Rimbaud & Verlaine)

Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.
Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.
C'est l'olive pâmée, et la flûte caline,
C'est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !

16 octobre 2005

LesBAISERSéternels

Il est des baisers comme de toute choses, on y prend plaisir le plus souvent mais la plupart sont communs ; quelques uns cependant sont à jamais ancrés dans notre mémoire.
Le premier

L’église était comble, tout ce que P. comptait de marginaux et de révoltés s’était donné rendez-vous là. Les 4 insoumis faisaient la grève de la faim depuis 3 jours déjà ; des bénévoles se relayaient pour apporter du réconfort et protéger les grévistes par leur présence massive et empêcher les forces de l’ordre d’envahir l’église et de les arrêter. Nous savions que l’évêché avait donné son accord à cette occupation pacifiste mais on se méfiait de la police.
Pour ma part, comme la plupart des présent et bénévoles, j’étais motivé à la fois par le coté ludique de la manifestation, grande occasion de faire la fête et de rencontrer des gens mais aussi par ma situation particulière d’insoumis espagnol. Fils de réfugiés politiques, il ne faisait pas bon, aller de l’autre coté de la frontière ; surtout pour y faire le service militaire au service de la dictature.
J’avais amené avec ma copine de l’époque « Bouka », des canettes de bière pour soutenir le moral des présents. Un copain est rentré dans l’église en trombe, les CRS allaient charger et tenter d’évacuer l’église ; débandade générale, tout le monde se met à courir dans tous les sens, chercher ce qui pourrait aider à contenir les flics en dehors et ce qui pourrait servir à se défendre ; ma situation d’insoumis espagnol m’interdisait de prendre trop de risque, si la police m’arrêtait, j’étais bon pour une reconduite à la frontière et les geôles de Franco.
Bouka et moi sommes donc sortis pendant qu’il était encore temps. Nous avons couru, les flics étaient partout, ils nous ont poursuivi dans les ruelles de la vieille ville ; je tenais Bouka par la main mais je sentais qu’elle s’essoufflait et qu’il fallait faire vite. Je me suis rappelé qu’un ami de L. habitait tout près, nous nous sommes engouffrés dans son immeuble, juste au détour d’une rue. Nous avons tambouriné à sa porte, R. nous a ouvert et nous avons attendu de voir si les flics nous avaient vus ou pas entrer dans l’immeuble. les avions-nous semés ? Le calme était revenu ; nous avons ri. R. nous a servi un thé. Son appartement était minuscule et encombré d’objets de toutes sortes de tapis et de coussins pas de meubles ou très peu, la vie s’écoulait au raz du sol.
Il a mis un disque de musique classique, Bouka a pris une BD. Il m’a alors regardé bizarrement et m’a sourit. Il a sorti une petite fiole d’huile essentielle et m’a proposé de me faire un massage relaxant « bien nécessaire après cette aventure !.. ». Il s’est placé en face de moi, tout près. Il a écarté mes longs cheveux noirs et les a placés derrière mes oreilles, s’est enduit les doigts d’huile et a commencé à me masser très doucement les tempes, ses yeux dans les miens. Imperceptiblement, tandis que je me laissais gagner par la douceur de ses doigts, il se rapprochait de mon visage. Je le voyais bien, mais ne pouvait ou ne voulait déjà plus rien faire. Sa bouche était maintenant à quelques millimètres de la mienne, je sentais son souffle sur mon visage ; il m’a embrassé, longuement ; sa langue a rencontré la mienne. J’ai aimé. J’ai oublié Bouka.. Nous avons fait l’amour, c’était pour moi la première fois avec un mec, je découvrais les gestes, R. savait ce qu’il fallait faire. Il a voulu me prendre, je ne me suis même pas posé la question si c’était bien ou pas, je me suis laissé faire. Il a jouit en moi, j’ai jouit en même temps. Nous avons dormi ensemble. Bouka était alors bien loin, nous ne l’avons pas entendu partir. Le lendemain, j’ai appris qu’elle partait pour la côte d’azur, je ne l’ai plus jamais revue. Je me suis dit un court instant que j’étais un salaud, mais ma vie avait basculé J’aimais R., j’étais un homme, j’étais devenu ce que je voulais être.
NewYorkCITY "4"

Réveil au petit matin, l’excitation, cette minuscule cellule avec ses bruits encore nouveaux, ses odeurs inconnues, nous a poussés dehors. La rue ; une lumière blafarde de petit matin sur les gratte-ciels, dont on ne distingue déjà pas, ou pas encore les pointes. Un froid vif d’automne. Où aller ? On allume la première Lucky et on part, les mains dans les poches, le col du blouson retourné à la recherche de Donuts.
Les rues s’animent, on regarde, o ne se lasse pas de regarder, les gens : moches, gros, beaux quelques fois ; les voitures, les distributeurs de journaux, la fumée qui sort du trottoir. On n’échange que de rares mots, tout entiers absorbés par cette découverte. La journée passera ainsi, des kilomètres parcourus au fil des rues, des avenues. Pas de photos, trop tôt.
Et puis, le Manhattan du travail laisse la place au Manhattan de la nuit. Les gens changent, les fringues sont plus colorées, les gobelets de café ont laissé la place aux canettes de bière cachées dans des sachets de papier. Les sirènes de police sont plus nombreuses ; une tension de plus en plus perceptible se fait sentir. Nous descendons vers le Bowery, haut lieu de la scène New-yorkaise de ces années là. Niddle park n’est pas loin ; les dealers sont chez eux, on nous propose du speed que nous avalons en quantité sans même nous préoccuper de la qualité.
Le CBGB est proche, Patti chante ce soir. La nuit commence, la première ; nous sommes déjà bien allumés. Il faut que le rêve devienne réalité. De bars en bars, nous nous mélangeons avec la faune du quartier, le rock est partout, dans les bars, dans les parcs et les rues. Il se mêle encore à la poésie, Radio Ethiopia est encore dans les esprits. Le speed, les clopes, la bière et le bourbon se mélangent bien, nous nous sentons dès cette première nuit comme d’ici. NYC enfin nous appartient ; pour parachever ce triomphe, nous partons vers Coney Island voir le petit matin se lever. Hommage à Lou Reed.
Y. frigorifié sur les planches de ce champ de foire lugubre et abandonné, le bonheur est absolu. Je l’aime plus que tout; amour entier, fusionnel. On pourrait faire un arrêt sur image éternel de cet instant ou en faire notre dernier, je m’en fous, nous sommes les plus heureux des hommes.

NYC "1" ,NYC "2" ,NYC "3"


15 octobre 2005


RinaldOau TCE
excellent spectacle;
interprètes

Jean-Claude Malgoire, direction musicale
Philippe Jaroussky, Rinaldo
Ingrid Perruche, Almirena
Delphine Gillot, Armida
Dominique Visse, Goffredo
Thierry Grégoire, Eustazio
Nigel Smith, Argante
La Grande Écurie et la Chambre du Roy

14 octobre 2005


Rigolo!!

vidéo rigolotte chez Matoo

Matoo
instantsd'Hervé

J’ai compris pourquoi j’ai acheté deux photos d’Hervé Guibert. Pourquoi, ce matin là, comme fiévreusement. Je me suis rendu expressément à la galerie d’Agathe Gaillard et pourquoi, lorsque j’ai poussé la porte, je savais que j’allais, qu’il me fallait acquérir un peu d’Hervé.
Hervé, c’est ce bouillonnement intérieur, cette soif de découverte, du border line.
Le goût pointilliste du corps des autres, cette sublimation presque anatomique du corps dans toutes ses expressions : membres tendus, effluves intimes, poils, transparences de la peau, cicatrices ; marques du temps.
La mort aussi, qui le hante, très tôt, comme si, avant même que la maladie ne se soit déclarée, elle se cachait, tapie au plus profond de son âme.
Hervé, est un des miens, ma bande, ma tribu. Si je l’avais connu, nous aurions, tels deux adolescents, entaillé nos poignets et mélangé nos flux pour sceller à jamais notre intime fusion.
Ses photos, figent ses amis, ses amours ses instants.
Intimité claire obscure d’une chambre à Sienne, volets tirés, un lit défait, un corps au milieu des draps. Toute l’intensité de cet instant que l’on pressent (voudrait) être celui juste après la séparation des corps, fait de moi, un voyeur, un voyeur terriblement jaloux de ne pas avoir partagé la moiteur de cet après midi d’été toscan.
Finalement, la possession de cet instant, accentue, la frustration de ne pas l’avoir partagé.

12 octobre 2005



ilyadesJOURS

Des jours où beaucoup d'efforts sont nécessaires pour cela.

11 octobre 2005

metroboulotdodo

vidé, cassé, extenué... 8h15 to 20h45 ont 6 heures de visio-conférence. Stop. lessivé Le chat miaule, il doit sentir le stress à fleur de peau.
Let's go to bed.

10 octobre 2005



VisitedelaFiac

Retour après quelques années de bouderie, à la fiac.
quelques photos

quelques photos
Torch song trilogy
Matinée théatrale, juste après une visite un peu rapide de la FIAC. Pièce "culte" off broadway, vite passée "on broadway" puis film culte de Harvey Fierstein avec Harvey Fierstein.
Dôle, emouvant, terriblement juif new yorkais.
la reprise parisienne est excellente, les acteurs font des prouesses, sur la scène d'un petit théatre parisien.
Lecture du dimanche
Laurent Gaudé, qui n'a pas vécu lui-même les combats de la guerre de 1914-1918, fait, en un court ouvrage, oeuvre de reconstitution. Quelle puissance d'écriture, quelle maîtrise du style et de l'art de la composition faut-il posséder pour réussir à imposer, jusqu'à l'insoutenable, un tableau des horreurs des combats, de l'atrocité de la guerre des tranchées ! N'utilisant que les monologues intérieurs de quelques « poilus », dont un officier, un médecin, un « tirailleur sénégalais », il peint un tableau quasi insupportable de l'attente de la relève, de l'attaque, du nettoiement des tranchées à l'arme blanche, des bombardements et aussi de l'angoisse créée par ces cris déments poussés - par qui ? - entre les lignes, dans le no man's land. Et, enfin, le cauchemar du retour, de la permission. C'est atroce mais c'est très fort et dit avec talent.

09 octobre 2005


lecture du samedi

Thomas, que tout le monde appelle Tom, aime jouer à la poupée. Dans la Cité des Fleurs, près d’une gare de triage en banlieue parisienne, Tom vit une petite enfance douce auprès de Véronique, son amie d’école et d’immeuble, qui lui prête volontiers ses "filles". Il aime aussi le grutier de la casse auto, son papa et sa maman. Très vite, car il est un peu différent des autres garçons, Tom se fait chahuter et devient le souffre-douleur de caïds à deux balles qui bientôt vont lui faire payer sa différence. On le traite de tapette. "Je me mis à chercher un moyen de vider le mot de sa charge vénéneuse", confie l’enfant en répétant "tapette" des centaines de fois pour s’en débarrasser. Le pire reste à venir. Emouvant, sensible, d’un style faussement simple, ce nouveau roman de Denis Lachaud, auteur du remarquable "J’apprends l’allemand", projette son héros dans le monde ambigu de la dissimulation, entre le vrai et le faux. On s’y laisse prendre.

08 octobre 2005


Y. me hante encore 2.

Nous étions inséparables. Des journées et des nuits de glande à refaire le monde ; des heures aux terrasses des cafés, dans des appartements enfumés des bas quartiers. Lou Reed à fond sur la platine, des joints qui tournent et nous, faisant et refaisant le monde en attendant la nuit, puis l’heure d’ouverture des boîtes, puis le petit matin. Et puis l’héro entra dans notre vie. La première fois, c’était par curiosité : “I’m waiting for my man, 26$ in my hand .....“. La petite cuillère que l’on tord, la poudre brune, la petite seringue que l’on remplit en prenant bien garde de ne laisser aucune place à l’air. On tapote, pour faire partir les dernières bulles, et, le garrot serré, on s’apprête à injecter le produit dans sa veine.

I don’t know just where I’m going
But I’m goin’ to try for the kingdom
if I can’cause it makes me feel like I’m a man
When I put a spike into my vein
Then I tell you things aren’t quite the same
When I’m rushing on my run
And I feel just like jesus’ son
And I guess I just don’t know
And I guess that I just don’t knowI have made very big decision
I’m goin’ to try to nullify my life’cause when the blood begins to flow
When it shoots up the dropper’s neck
When I’m closing in on death......”
Cette première fois, nous nous sommes aidés mutuellement à nous piquer. Cette première fois seulement car il y en eu plein d’autres. De l’héroïne, de la morphine, du palfium, tout ce qui permettait de planer ensemble.
La nuit, bourrés d’alcool et d’amphétamines, nous allions danser toute la nuit dans les boîtes punk de la costa brava, moins chères, plus chaudes, plus déglinguées que les nôtres. Au petit matin, on s’endormait ensemble, souvent même pas déshabillés.
Je l’aimais, lui disait. Lui, le regard, toujours au loin, ne disait rien ; jamais, jamais, il n’a prononcé ces paroles toujours attendues.
La drogue peu à peu nous gagnait. Il fallait toujours plus d’argent, cela devenait une obsession. Les docks. Nous avons planté la tente à Collioure, et, avec sa Moto-Guzzi California, nous allions tous les matins aux aurores, attendre des vacations sur le port de Port Vendres pour décharger des bateaux de marchandises. Des sacs et des sacs de produits chimiques, de patates, de ciment. Le soir, extenués, nous retournions au camping, nous défoncer tristement. Un soir, après avoir obtenu nos doses avec beaucoup de difficultés, nous nous sommes une nouvelle fois shootés. C’était de la merde, nous étions à bout de nerfs ; cette vie merdique nous pesait. La gloire était loin, on ne voyait plus personne, dux débrits, sous une tente minable, dans un camping en automne ; pour quoi faire ? Alors nous nous sommes violemment disputés, battu. Epuisés, dégouttés de voir enfin, où nous étions rendus, nous nous sommes enlacés en larmes nous promettant de ne plus toucher à cette saloperie, cette merde qui nous séparait.
Nous sommes lentement revenus à la vie. Seul ce virus en nous, ce virus qui nous marque et nous lie à jamais, nous rappelle ce que nous fûmes.

07 octobre 2005


Les gens,
il conviendrait de ne les connaître que disponibles A certaines heures pâles de la nuit, Près d'une machine à sous, avec des problèmes d'hommes, simplement, Des problèmes de mélancolieAlors, on boit un verre, en regardant loin derrière la glace du comptoir .
Et l'on se dit qu'il est bien tard...

06 octobre 2005

L. est dépressif


L. mon frère de cœur, mon double, est dépressif ; en fait c’est son médecin qui lui a dit. Et lui hypocondriaque XXL, il le devient immédiatement. Faut dire qu’il a mal partout, les jambes, les épaules, les poignets, tout quoi, de l’or en barre pour les médecins ! Bon bien sûr sa femme l’a quitté, mais c’est plutôt bon pour lui. Moi je trouve qu’il était plutôt dépressif avant quand elle était encore là. Maintenant , je comprend que cela destabilise mais enfin, son fils est la plupart du temps avec lui , au boulot, plein de perspectives en option, et la vie est bien dégagée droit devant.
Bon, je vais pouvoir, le consoler un peu et ça , ça me plaît !...

05 octobre 2005

Vestiaires **


Pervers je suis ? Voilà un endroit excitant, le meilleur moment de la gym ! Se défringuer lentement, jeter un regard oblique vers les mecs qui se désapent, sortent de la douche, une serviette légèrement posée bas sur les hanches, des mecs qui se sèchent en laissant apparaître des tranches d’anatomie. Tranquillité impudique car toute masculine.
On est entre nous. Bien entendu personne n’est dupe, tous nous nous savons regardés, cela nous plait, nous indiffère; cela fait partie du jeu même si depuis quelques temps, la religion, la morale a fait son entrée dans cet espace qui se doit d'être neutre.
Le banc ; on y dispose négligemment ses fringues ; un short, un maillot trempés de sueur. On reste un moment exposé, nu, à se sécher chaque millimètre du corps, à sortir son slip du placard, l’enfiler en se rajustant la queue, quelques fois légèrement gonflée, excitée de sentir tous ces regards posées dessus. Les odeurs, sueur, savons, colognes, chaussettes, serviettes humides oubliées dans un sac ou un placard.


La douche, on se savonne longuement les yeux fermés comme pour expulser la fatigue de l’effort accompli. On se regarde les bras, on se tâte les pectoraux comme si vraiment, la séance avait donné une nouvelle ampleur à ce corps que l’on redécouvre. La vapeur remplit la salle de douche, on se tourne, retourne, on insiste particulièrement sur le bas-ventre, on se décalotte pour nettoyer les dernières traces de crasse, justement, précisément là où sous les couilles. Tout ce petit jeu, pratiquement tous les garçons s’y prêtent, ce n’est pas une question de sexualité. Tous ne sont pas PD, la plupart sont au contraire des mecs pour de vrai de vrai. Non, c’est comme une tradition qui perdure à tout âge sans doute reconduite depuis l’école.
Je quitte toujours à regret cet endroit, rêvant à chaque fois d’emporter avec moi, quelque chose qui immortaliserait le moment, un maillot trempé, un slip. J’aurais ainsi l’impression de capter dans ces odeurs capturées, l’âme du propriétaire, lire en lui et peut être le découvrir.








Le flaconCharles Baudelaire

Les Fleurs du Mal,
Il est de forts parfums pour qui toute matière 

Est poreuse ;  on dirait qu'ils pénètrent le verre.
Quelquefois en ouvrant un coffre d'Orient
Dont la serrure grince et rechigne en criant,
Ou dans une maison déserte quelque armoire,
Sentant l'odeur d'un siècle, arachnéenne et noire,
On trouve un vieux flacon jauni qui se souvient,
D'où jaillit toute vive une âme qui revient. 
Mille pensers dormaient,  chrysalides funèbres,
Frémissant doucement dans les lourdes ténèbres, 
Qui dégagent leur aile et prennent leur essor,
Teintés d'azur,  glacés de rose,  lamés d'or.
Voilà le souvenir enivrant qui voltige
Dans l'air troublé ;  les yeux se ferment ; le vertige 
Saisit l'âme vaincue et la pousse à deux mains
Vers un gouffre où l'air est plein de parfums humains.
Il la terrasse au bord d'un gouffre séculaire,
Où, Lazare odorant déchirant son suaire,
Se meut dans son réveil le cadavre spectral
 D'un vieil amour ranci, charmant et sépulcral.
Ainsi, quand je serai perdu dans la mémoire 
Des hommes,  dans le coin d'une sinistre armoire 
Quand on m'aura jeté, vieux flacon désolé,
Décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé,
Je serai ton cercueil, aimable pestilence !
Le témoin de ta force et de ta virulence,
Cher poison préparé par les anges ! liqueur 
Qui me ronge, ô la vie et la mort de mon cœur !








bookoftheweek

Sous le pseudonyme de David Madsen se cache un philosophe féru de théologie, qui refuse pour l'instant de baisser le masque. Le Nain de l'ombre, son premier roman, a quelque peu secoué les lecteurs des deux côtés de l'Atlantique. La description provocante qu'il donne des moeurs de la cour du pape Léon de Médicis, protecteur de Raphaël et de Michel-Ange et grand ami des plaisirs interdits, a choqué les âmes bien-pensantes - et ébloui la critique : "La verve d'un Rabelais, scatologie et sexe compris... L'art de décoiffer son lecteur, avec une rouerie qui fait merveille." "L'érudition au service d'une histoire conduite de main de maître." "Un roman parfaitement digne de rivaliser avec Le Parfum de Süskind."

04 octobre 2005

Y. me hante encore

Y. mon premier, mon tout premier. Pas de corps, ça j’avais connu bien avant, mais d’esprit. Nous avons passé ensemble les années cruciales de notre existence. Celles où l’on se modèle, les années danger.
Je ne savais pas encore ce que j’étais. Pas vraiment asexué, non, mais pas fixé du tout. J’avais déjà connu des mecs, des filles aussi ; mais en cette période, dans notre " tribu", à 18 ans, le sexe, la défonce, faisaient partie de nos dépassements. Y. était à part, un charme fou, lointain. C’était l’artiste. Il savait tout faire ; ses silences captivaient, ses longues tirades faisaient taire les autres. Quand il écrivait, c’était bien, quand il dessinait c’était bien. Il faisait et défaisait les amitiés. On ne lui connaissait aucun amour. Grand, brun, presque maigre ; c’était moi en mieux. Nous nous sommes reconnus dès le premier instant. Au premier regard, nous avons compris l’un et l’autre ce que nous pouvions faire ensemble. Du haut de notre ego, nous avons immédiatement régné sur la tribu. Inaccessibles, encore plus inaccessibles, les filles et les mecs rêvaient de nous avoir. Nous allions de fêtes en fêtes, créant chaque jour le mythe. Oh! un mythe limité certes à notre tribu, mais cela suffisait à remplir un peu le mal être de cette période où l’angoisse du devenir grandit peu à peu. Un amour comme celui là vous digère tout entier, engloutit tout peu à peu et porte en son sein, les germes de sa destruction. Forcèment. Trop fort, étouffant, tellement fusionnel. Bien sûr un jour il fallut nous séparer, violemment, définitivement, douloureusement.
J’en porte encore, après tant d’années les traces; quelques fois il est dans mes rêves, tel qu’il était à l’époque, pas tel qu’il est maintenant.
Et puis, comme aujourd’hui, il m’arrive, de croiser un regard, un sourire, un nez, une allure qui me le rappelle furieusement. Alors je le retrouve.

Depuis, nous nous sommes croisés que 2 ou 3 fois, il est marié à deux enfants. Nous évitons ces moments.
Nous portons l’un et l’autre ce même virus, souvenir caché et fusionnel, tatouage passionnel de notre jeunesse.

03 octobre 2005


Ne va pas croire que l'intimité est venue facilement entre nous. Il m'a fallu du temps pour m'approcher de lui, pour l'apprivoiser, pour qu'il accepte que je sois là auprès de lui.
C'est un être taciturne qui ne recherche pas la compagnie, qui n'apprécie pas la familiarité.
J'ai dû vaincre beaucoup de résistances. Essuyer beaucoup de rebuffades.
C'était la première fois de ma vie que je faisais l'effort d'aller vers quelqu'un.
Un instant d'abandon - Philippe Besson-

Un beau poeme de C. Baudelaire, chanté par Léo Ferré;

si on a un peu de patience pour le téléchargement.



02 octobre 2005

Lectures du Week-end

Philippe Besson , un instant d'abandon.
Après la découverte de "l'arrière saison", j'ai entrepris de lire tous ses livres.
On retrouve son style de plus en plus proche, de mon point de vue, de Duras. Une ambiance à la Duras aussi. Des êtres qui cherchent intensément l'autre; tout est intense et tellement glacé, déchirant. J'aime ses personnages, ses paysages aussi. La couverture de Hopper est là encore bien choisie. envie de relire Barrico.


Brian Aldiss, Soldat, lève-toi

Un langage cru; l'inde, la guerre de liberation; des soldats épuisés par la guerre mondiale quittent leur angleterre, leurs traditions et prennent de plein fouet l'inde , ses Dieux, sa misère.