30 décembre 2006

lectures de vacances

En marge, Jim Harrison

Les confessions d'un escogriffe poète. Une âme d'écorché vif dans un corps de grizzly des montagnes. Tout est contraste chez Jim Harrison : un poète qui gagne des millions à Hollywood, un amateur de strip-tease fidèle à son épouse, un homme de lettres qui s'abîme dans la pêche, la chasse et l'alcool… Ces mémoires sont bien difficiles à appréhender. On ne sort pas forcément très enthousiaste de cette lecture. Peut-être est-il préférable de connaître un peu l'œuvre de Jim Harrison avant d'aborder ce volume de souvenirs. Il vaut mieux aussi être spécialiste de la littérature américaine contemporaine : la liste de noms cités par l'auteur risque sinon de ressembler à une fort indigeste litanie. Un dernier point plutôt négatif : la traduction de Brice Matthieussent qui laisse à désirer visiblement (à moins qu'il ne faille incriminer directement la prose de l'auteur). Jim Harrison se proclame « poète » mais certains passages de ses mémoires sont d'une lourdeur à peine concevable… Comment un magicien des mots pourrait-il concevoir des phrases aussi lourdes, sans musique et sans rythme ? Défaillances de l'auteur ou de son traducteur ? Mystère… Pourtant, malgré ces quelques petites imperfections - rebutantes pour certains - l'œuvre est souvent jubilatoire. La franchise de Jim Harrison réchauffe l'âme. Il apparaît parfois comme un clerc tristement lucide prenant acte des égarements politiques et sociaux modernes. Quelques très belles phrases, de bons paragraphes très enlevés. Jim Harrison chante l'Amérique profonde, l'Amérique des campagnes et des vastes étendues sauvages. Un amoureux de la nature. C'est un homme libre avide de découvertes, un contemplatif, un poète vagabond. "Marcheur, il n'y a pas de chemin... Le chemin se fait en marchant" proclamait Machado. Une œuvre saisissante assez irrégulière mais à lire absolument.

Le livre des jours, Michael cunningham
Trois époques pour trois visions de la société américaine : A la fin du XIXe siècle, la chronique d’un progrès social synonyme de déshumanisation et de violence sociale . Pour venir en aide à ses parents presque mourants, Lucas, treize ans, n'a d'autre choix que de reprendre la place de son frère Simon, tué par la machine sur laquelle il travaillait. De nos jours, le récit quasi prophétique de l’angoisse constante liée au terrorisme. En 2120, le tracé visionnaire d’uen société rongée par les dégâts écologiques , la haine raciste et les dérives sécuritaires.

29 décembre 2006

Idoméneo
l'article sur la représentation



Idoménée, roi de Crète, ayant fait voeu, lors d'un naufrage, de sacrifier le premier homme qu'il rencontrerait, se voit dans l'obligation de condamner à mort son fils Idamante, aimé de la princesse troyenne Ilia. Idoménée essaie de faire échapper Idamante au supplice, mais Neptune, irrité, envoie un monstre marin qui dévaste le pays. Résigné à sacrifier son fils, le roi voit arriver Ilia, prête à mourir avec celui qu'elle aime. Touchés, les dieux accordent leur grâce et les hommes entonnent un hymne de joie et de reconnaissance. Tel est le résumé de ce drame musical composé par Mozart en 1781, d'après le livret de Gianbattista Varesco.

Direction musicale : Thomas Hengelbrock
Mise en scène : Luc Bondy

25 décembre 2006

rattrapons le temps perdu si loin du web et, tout d'abord un joyeux Noël marrant

16 décembre 2006

Quandonvousvoitonvousaime Quandonvousaimeoùvous voit-on ?





Quelques fois au hasard des visites sur les blogs de part le monde, au hasard des milliers de photos qui parsèment les sites visités, on croise un regard, une photo qui donne envie,
quelques brefs instants, de se plonger dans l’univers de l’image. Bien souvent bien sûr, c’est un visage, un regard plus qu’un lieu qui nous fait nous arrêter. Je ne sais pourquoi ce petit gars m’a très vite emmené dans mes souvenirs américains, sur une route quelque part sur la route de Death Valley Junction. Une route parcourue avec Y. au volant d’une vielle Plymouth Fury III blanche achetée quelques semaines auparavant dans le Queens chez un gentil garagiste appelé Nathan. J’ai eu envie de larguer Y. de mes souvenirs, de parcourir cette longue route seul et de rencontrer ce regard, ce corps. Rêver une aventure.

15 décembre 2006

Lucky strike

Je ne sais plus, depuis bien longtemps, ce que c’est que de fumer une cigarette.
J’ai oublié le goût acre de ma première cigarette du matin, allumée à peine levé, celle que l’on sent se propager dans tout le corps, comme une décharge douloureuse tout
au long de la colonne et qui vous donne la chair de poule. Les matins blafards où l’on s’assoit au bord du lit, encore à moitié endormi, sans force pour affronter cette nouvelle journée qui commence, qui doit nécessairement commencer. Machinalement la main se tend vers la table de nuit, récupère le paquet de Pall Mall sans filtre, le briquet. On avale la première bouffée qui nous brûle la gorge puis on se traîne en titubant vers les toilettes le clope au bec, la fumée dans les yeux, en se grattant les couilles ou les cheveux. Avant d’arriver au bureau, j’en avais déjà fumé 4.
Et puis, aussi, celles après le café, celles pour se donner de la contenance accoudé au comptoir d’un bar de mecs, celles après l’amour pour se donner une contenance avant de rencontrer le regard de l’autre « quoi faire maintenant ? » « A t’il aimé ? » « Nous reverrons-nous ». Je ne fume plus depuis si longtemps. Mais ce moi déjà lointain, ce moi avec une Pall Mall au bec, je l’aime encore.

14 décembre 2006

From this "nice" last sunday morning
somewhere close to London





10 décembre 2006

Michel (suite & fin)





Nous étions amis et un peu plus après cette nuit là. Mais l'enfance était encore là. Le matin venu, nous avons comme les autres jours englouti nos tartines, notre bol de café au lait et chevauché nos vélos pour foncer vers la plage.

Tu regardais toujours les filles. très vite, cette année là tu fis plus que les regarder. Très vite alors nos chemins se séparèrent.

09 décembre 2006


Les Shadocks en grande pompe !





Petite leçon Shadok, pour fêter leur grand retour en DVD.
Et dire qu'ils avaient fait un scandale pas possible lors de leur première diffusion!

LES PASSOIRES

On appelle passoire tout instrument sur lequel on peut définir trois sous-ensembles: l'intérieur, l'extérieur et les trous.

L'intérieur est généralement placé au-dessus de l'extérieur et se compose le plus souvent de nouilles et d'eau.

Les trous ne sont pas importants. En effet, une expérience simple permet de se rendre compte que l'on ne change pas notablemant les qualités de l'instrument en réduisant de moitié le nombre des trous, puis en réduisant cette moitié de moitié... etc... etc... et à la limite jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de trous du tout.

D'où théorème:
LA NOTION DE PASSOIRE EST INDÉPENDANTE DE LA NOTION DE TROUS ET RÉCIPROQUEMENT.


- On appelle passoires du Premier Ordre les passoires qui ne laissent passer NI les nouilles NI l'eau.
- On appelle passoires du Second Ordre les passoires qui laissent passer ET les nouilles ET l'eau.





- On appelle passoires du Troisième Ordre, ou passoires complexes, les passoires qui laissent passer quelquefois l'un ou l'autre et quelquefois pas.

Pour qu'une passoire complexe laisse passer l'eau et pas les nouilles, il faut et il suffit que le diamètre des trous soit notablement inférieur au diamètre des nouilles.


06 décembre 2006

DERROSENKAVALIER
OPERA BASTILLE
Dans la fosse, Philippe Jordan, chef encore jeune mais déjà prometteur. Doué comme ce n'est pas permis, il aborde sabre au clair un Orchestre de l'Opéra virtuose et brillant. Mais il faut bien reconnaître qu'il en fait trop. D'abord par sa gestuelle très étudiée : est-il indispensable de prendre des poses de toréador, de champion de golf ou de danseur mondain pour bien diriger ? Ensuite par le volontarisme systématique de ses choix de tempo ou de phrasé, plus pensés que naturels, avec un petit côté ostentatoire assez éloigné de l'esprit viennois. Enfin, le plaisir grisant de faire sonner l'orchestration luxuriante lui fait oublier qu'il s'agit d'une pièce de conversation : on croit entendre Elektra, les voix sont noyées.

Il faut dire que les spectateurs de la deuxième représentation ont joué de malchance, les interprètes de la maréchale et d'Octavian étant souffrantes. Les remplaçantes ont fait ce qu'elles pouvaient, mais on s'est retrouvé avec un plateau de voix minuscules, ce à quoi le chef ne s'est pas adapté : le chevalier d'Anke Vondung serait parfait dans un théâtre de 800 places, ici elle ne passe pas la rampe (vivement le retour de la Kasarova !), la maréchale de Solveig Kringelborn arrive à émouvoir dans ses deux monologues, mais renonce à se faire entendre ailleurs, la voix de soubrette de Heidi Grant Murphy sonne comme un grelot acide. Les comparses sont excellents, notamment Olaf Bär, Helene Schneidermann, Michèle Lagrange et le ténor Tomislav Muzek. Mais, une fois de plus, on se souviendra du baron Ochs absolument complet de Franz Hawlata, nous rappelant qu'avant d'opter pour le titre définitif, Strauss et Hofmannsthal avaient envisagé d'intituler leur opéra Ochs.

02 décembre 2006

Salut Noiret!

Extrait d'un film qui m'a longtemps marqué: "que la fête commence de B. tavernier";




26 novembre 2006

bravo la bourde!
Je voulais aller visiter l'expo de Lee Friedlander au jeu de Paume avec R. ; M. et P. et nous nous sommes donné rendez-vous au jeu de paume "site Sully" devant l'expo de Joël Meyerowitz! Pas grave, belle photos d'instants volé dans les années 70/80 à N.Y.C et ailleurs aux USA et même à Paris. Quelques fois les instantanés semblent téléguidés: utilisation d'un moteur sans doute.. Les photos posées sont par contre excellentes: une belle vision des lignes et de géométrie avec de l'émotion et un brin de désespérance. A noter son nouvel ouvrage des 4 saisons passées à photographie " ground zero"
Article du Monde:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-835733,0.html?xtor=RSS-3246

24 novembre 2006

etBASTA!!!!
A mes amis Libanais, à mes amis de là bas qui souffrent et qui ont peur. A ceux qui défendent la démocratie, et la liberté, qui souhaitent simplement vivre en paix. Moi l'espagnol, le fils d'immigré, petit fils de révolutionnaires de 36, je dédie ce texte de Léo.

Dans le ventre des Espagnoles
Il y a des armes toutes prêtes toutes prêtes
Et qui attendent
Des oiseaux finlandais vêtus de habanera
Des vikings aux couteaux tranchant la manzanilla
Des flamenches de Suède brunes comme la cendre
Des guitares désencordées et qui se pendent
Des amants exilés dans les cloches qui sonnent
La Mort qui se promène au bras de Barcelone
Des taureaux traversés qui traversent l'Histoire
Des soleils fatigués qui les regardent boire
Un Orient de misère à la jota engloutie
Les parfums de l'Islam crevant d'Andalousie.....
la suite :http://perso.orange.fr/scl/lespoir.htm

Pour que Christophe Colomb découvre la Musique
Dans le ventre d'une Espagnole
Il y a l'Espoir qui se gonfle et qui gonfle
Et qui attend... Et qui attend...


20 novembre 2006


GOODMORNINGyou



L'insolite était comme à l'habitude, comble. L'ambiance était survoltée et tu étais sans doute le seul à ne pas t'amuser. Réfugié dans un coin de ce minuscule local, tes jolis yeux doux semblaient appeler à l'aide. Un peu de compagnie, quelques mots à partager, plus si affinité.
La nuit coulait doucement, moi avec les miens et toi toujours dans ton coin, avec toujours le même regard, la même attente.
Je t'ai emmené à la maison, je voulais te donner au moins la chaleur de mon lit. Je t'ai déshabillé car j'en avais envie; envie d'accentuer la fragilité du moment avec la fragilité de nos corps inconnus l'un à l'autre, nus.
Allongés sur le lit, nous avons parlé; beaucoup de toi. Une conversation douce, un mince filet de voix, remplissant à peine dans cette semi pénombre de ma lampe de chevet, le petit monde de mon lit.
Tandis que je te caressais doucement, le plus doucement possible; tandis que je découvrais du bout de mes doigts la peau un peu rugueuse des recoins de ton corps, tu recréais là, dans mon monde à moi, ton monde à toi. Les êtres que tu as quittés et qui te manquent reprenaient vie. Tu racontais avec tes mots de provincial, ta solitude parisienne, tes espérances aussi. Dans cette pénombre, je voyais tes yeux briller. Sans doute était-ce un moment heureux. En tous cas moi j'étais bien, là tout enroulé autour de toi, délicieux inconnu.
Je me suis réveillé bien avant toi. Le jour déjà bien avancé éclairait pleinement la pièce. J'ai préparé du café, et je suis resté longtemps assis à te regarder dormir, à te regarder dans les vagues du lit, remuer en rêvant*. Te regarder sans vouloir rompre le charme.
*Merci Prévert.

19 novembre 2006

jourduserpent

A force de dire sans rien dire, à force de gesticuler et de surtout de se cacher derrière son petit doigt, à force de ne pas regarder les problèmes en face, à force, on le fait venir.
Sarko et Ségo .... mind the step.

18 novembre 2006

Soirée COOL juste avec toi




Même si le froid n'arrive plus à couvrir la nuit parisienne. Même si par delà mes fenêtres, les arbres de la rue gardent encore la plupart de leurs feuilles, la douce chaleur de notre maison a su ce soir nous retenir. Ma tête sur tes cuisses, un peu beaucoup de zapping, un DVD et pour clore le tout un petit verre d'armagnac. rien d'autre, mais ce soir c'était bien.

17 novembre 2006

Night&day

16 novembre 2006

L'absence


13 novembre 2006

S. monguerrier

12 novembre 2006



SOKOLOV





Pour sa venue parisienne le 10 novembre sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées, Sokolov s'est lancé dans la Suite française n°3 en si mineur BWV 814 de Bach, la Sonate n°17 en ré mineur op. 31 n° 2 – «La Tempête» de Beethoven et cinq pièces de Scriabine : Prélude et Nocturne pour la main gauche op. 9, la Sonate n°3 en fa dièse mineur op. 23, Deux Poèmes op. 69, la Sonate n° 10 op. 70 et Vers la flamme, op. 72.

plus 4 "encores" pour une salle debout et emportée!

05 novembre 2006

Vanitas
dans la série, je me plais et j'aime le faire savoir. Voici un bel exemple. Oui, mon cher tu es beau avec ton sourire et tes yeux qui regardent si directement, qui ME regardent droit au dedans. Moi, qui justement suis dans un état d'esprit tout à l'inverse. Tes yeux me vrillent! si je te rencontrais là maintenant dans la rue, j'en aurais le souffle coupé, je regarderais le sol, incapable de prononcer deux mots intelligibles. Moi si sûr de moi d'habitude, je serais à tes pieds. Juste, parce que tu es beau. Faut être con! surtout que si tu me rencontrais dans la rue, tu ne me verrais même pas.

04 novembre 2006


Wien illustrée








SACHERTORTE

Le bon cocktail entre l'automne estival et le froid des plaines de l'est.
Vienne, ville monumentale et prétentieuse. Ville vielle, trop vielle. Des tramways rouge et blanc qui se traînent dans des avenues trop larges. Une roue du Prater qui regrette Orson Welles et Joseph Cotten.
Juste après une Sacher torte produite au kilomètre, une soirée oubliable au Staatsoper pour une version tout aussi oubliable de Carmen.

Non vraiment je n'apprécie toujours pas cette ville; malgré l'atmosphère étrange "après guerre" qui règne partout, dès que l'on quitte les grandes avenues majestueuses du centre ville. Malgré enfin, l'ambiance généreuse et chaleureuse du café Hawelka.

02 novembre 2006

et Merde...

J'ai pas fait l'amour depuis des semaines.. j'ai pas baisé depuis des semaines. Oui ce n'est pas la même chose et vous le savez bien.
Pas envie, trop de spleen, mal à la tête, envie d'être ailleurs.
Envie de rien, surtout. Pas souvent que cela m'arrive, des périodes de vide comme cela. pourtant je fais des choses, je vois des gens. là , rien qu'aujourd'hui je rendre de Vienne (Autriche). de l'opéra, des visites, des photos. J'ai tout pourtant pour être heureux et,... rien, je survole, je surnage, je flippe.
Le regard vague, même pas au loin. rien *, juste l'envie de dormir.

31 octobre 2006


Wien
Volksoper, Don giovanni

Musikalische Leitung Alfred Eschwe
Donna Anna Kristiane Kaiser
Donna Elvira Adrineh Simonian
Zerlina Elvira Soukop
Don Giovanni Morten Frank Larsen
Der Komtur Sorin Coliban
Don Ottavio Matthias Klink
Leporello Michail Schelomianski
Masetto Stefan Cerny

30 octobre 2006


Wien
Staatsoper , Carmen de Bizet
mise en scène F. zeffirelli
voir un Extrait

Dirigent Constantinos Carydis
Carmen Marina Domashenko
Don José Julian Gavin Escamillo,
Toreador Lucio Gallo

Micaela Inna Los

28 octobre 2006

Banals

24 octobre 2006

Les Paladins
Cela devait arriver, c’était fatal, José Montalvo allait venir mettre son joyeux bordel à l’Opéra : avec Les Paladins, il ne pouvait tomber plus juste. Rameau pastiche ses œuvres lyriques dans ce qui reste peut-être son plus brillant divertissement. Il est aussi le plus léger à saisir, on y fait ce qu’on veut avec une facilité déconcertante et cela marche ! La chorégraphie est échevelée, toute en hip-hop et en smurf, avec des lascars impeccables d’agilité, d’humour et de grâce, Montalvo double souvent les personnages d’un danseur créant ainsi des situations savoureusement décalées. Son délire animalier, commencé dés l’ouverture par une échappée de biquettes, avec notamment sa génération spontanée de lapins surréelle.
Super donc!

23 octobre 2006

Staatskapell de Berlin
C'était lundi soir.
Mozart: 23ième concerto pour piano
Celui avec le mouvement-lent-en-fa#-mineur-pour-créatures-sensibles (qui en fait n'est pas si mal, surtout dès que l'orchestre rentre.

Mahler: VIIième symphonie
Celle où un
clapotis de rame suscite une musique ambitieuse, classique, diluvienne, équilibrée, démesurée, criarde, torrentielle, cassante, grouillante, ricanante, éclatée, minaudante, incandescente, hyperconstruite, dansante, bruitiste, soldatesque, histrionnique, chaotique, galactique, stridente, disjonctée, hypercalorique, catastrophique, boursouflée, décadente, grattouillante, sifflante, caressante, stéréophonique, hypermnésique, respectueuse de la grande tradition allemande, incantatoire, linéaire, obsessionnelle, torpide, flamboyante, catatonique, hénaurme, moderne, percussive, néo-classique, plébéienne, cubiste, cryptique, dissonnante, pastorale, urbaine, humoristique, infernale, hurlante, joueuse, chuchotante, clapotante, tintinnabulante, beuglante, sarcastique, rutilante, éteinte, digressive, insubmersible, dépressive...indescriptible peut-être ?
Un mot de Barenboim: sa gestique est magnifique à regarder. Notamment quand il fait tomber le son (avec le bras gauche). Il occupe tout le terrain, debout ou assis. Le résultat vaut le déplacement.

07 octobre 2006

Promiscuité **




Longtemps, j’ai évité les séances de sport et de gym de l’école ou du lycée. L’heure de sport était pour moi une véritable hantise ; dès la veille de la séance de sport, j’échafaudais des tas de scénarios pour tenter d’échapper à ce calvaire. Autant dire que bien peu ont abouti!
D’abord, j’étais un gaucher contrarié, et puis trop grand, toujours le plus grand de la classe. Trop vite grandi, contrarié, j’étais vraiment maladroit et courir après une balle, monter à la corde ou pire encore attraper une balle et la passer rapidement était un vrai cauchemar. Et puis j’avais horreur des sports collectifs, particulièrement ces sports où il faut se toucher, se bousculer, s’attraper. Maintenant avec le recul, je sens bien que la vraie raison de cette aversion c’était le trouble provoqué par le contact des autres, la vue des autres garçons.


Gamin, je refoulais ces émois. Adolescent, persuadé que cela se voyait, je faisais tout pour éviter les sports collectifs et surtout les longues séances de vestiaires.

La promiscuité, la chaleur et la moiteur ambiante, le naturel viril avec lequel mes camarades se déshabillaient, se donnaient des claques sur les fesses, plaisantaient, nus comme des vers, sans aucune pudeur. Cette ambiance de mecs, provoquait chez moi, une subite timidité : je restais dans un coin, à me déshabiller, seul, presque en me cachant ; j’allais à la douche au dernier moment, avec les retardataires.. Je voulais éviter ces longues séances où la nudité aidant, on pense nécessairement au cul : les plaisanteries fusent ; sur les filles, sur celui qui est puceau, celui qui à la plus grosse....
Je me cachais presque, attitude qui contrastait fort avec mon naturel plutôt gai et extraverti.
Je n’ai pourtant jamais eu de réflexion d'aucune sorte, jamais je n’ai été traité de PD ou d’autres "gentillesses" adolescentes. Personne n’aura donc remarqué mes coups d’œil à la dérobée sur ces sexes apparaissant sous un slip ou un caleçon enlevé, ces muscles naissants frottés énergiquement

sous la douche, ces couilles savonnées , ces prépuces décalottés et nettoyés. Maintenant bien sûr, ces ambiances de vestiaires et de gymnase font partie de la motivation à se lever le matin pour aller suer sur les machines de tortures du club Med.
<7106




30 septembre 2006


Spleentoujours
Il de ces jours où l'on du mal à traîner même son corps. Où le lever est difficile, où l'on ne se regarde même plus dans la glace. Des jours où le petit bourrelet là, celui que l'on regarde quelques fois, quand on a la pêche, le sourire et tout ce qui va avec, celui donc, dont se foutla plupart du temps, aujourd'hui, ces jours comme aujourd'hui, vous fait vous détester. Il se mêle à la foule nauséabonde et déjà nombreuse des soucis, des détails qui vont cette journée encore vous rendre la vie impossible. Qui feront que l'on ne pense même plus au sexe. Plus un regard sur les mecs dans la rue, plus rien, plus rien à braire de tout cela. Juste porter sa croix. Celle que l'on a sculté ces derniers jours, tout seul, sans besoin de personne. Tout seul avec son spleen. Ces derniers matins, je ne puis même pas me souvenir si je me suis levé la queue toute droite. Et pourtant, c'est une de mes petites joies du matin, bien souvent la première de fait! Ce moment délicieux où l'on se demande comment on va pisser et bien viser la cuvette.
Black is black.

28 septembre 2006



Le chanteur de MexicOOOOOOOO
Certes, Lopez a écrit assez de rengaines irrésistibles, quoique parcimonieusement disséminées dans ses nanars, pour permettre à Roberto Alagna d'en faire un CD, écoulé récemment à plus de 300 000 exemplaires. Mais une ou deux mélodies efficaces ne justifient pas deux heures vingt d'une telle vacuité, d'une semblable platitude. Dire que le Chanteur de Mexico manque d'esprit, d'imagination et d'humour est une litote. Peut-on faire un spectacle réussi avec un livret et des dialogues aussi pathétiques, une musique aussi convenue ?
Le metteur en scène Emilio Sagi est loin de relever le défi. Hormis le tableau de grand luxe visuel pour le tube, c'est l'ennui le plus sinistre. Le casting est d'une lourdeur à faire passer Bigard et Sébastien pour de fins shakespeariens. Excepté le ténor Ismael Jordi dans le rôle-titre et le baryton Franck Leguérinel, la distribution est soit inintelligible, soit dénuée d'un minimum de voix, voire les deux ­ ce qui est le cas de la comédienne Rossy de Palma, à côté de qui Clotilde Courau en Cri Cri c'est carrément la Callas.
Mobiliser, de surcroît, les forces du Philharmonique de Radio France pour une musique aussi insipide et réclamant, de toute façon, une légèreté dont cet orchestre n'est pas capable, relève du grotesque pur. Un gag ?
On tape dans les mains. France Musique retransmet cette sombre ineptie début octobre, afin que tout le monde puisse entendre comment les spectateurs du Châtelet reprennent en choeur à la fin de chaque acte le roucoulant refrain «Mexico, Mexiiiiiiiicoooo», en tapant dans les mains en rythme. (libé)

24 septembre 2006

Spleen du dimanche matin


Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ;
l'Espoir,Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Baudelaire

23 septembre 2006


LUST
Voilà, on vaque à ses occupations, on fait les courses; ne pas oublier le pain, les fruits pour la salade, le vin qui ira bien avec le plat principal. Normal quoi. Comme tous les gens que l'on croise et qui comme moi, font leurs courses, discutent aux terrasses de café. Mais moi, aujourd'hui, j'ai du mal à me concentrer, mon esprit est ailleurs; loin de la soirée entre amis que je prépare, loin. Mon esprit s'est logé dans mon bas-ventre, j'ai les hormones à l'envers. J'ai une envie irrésistible d'aventure, de rencontres. De sexe. Du brut de fonderie, de l'inconnu.
J'évite même le regard des mecs que je croise de leur que cela se voit de peur qu'il ne lisent dans mes yeux la concupiscence qui m'habite.
En cet instant, je ne m'aime pas. Vacuïté de la pensée.

22 septembre 2006

Comme vous êtes beaux!!

Vous voilà déambulant dans les rues, appuyés contre les portes de la rame du métro. L'air heureux, soucieux ou simplement absents, perdus dans vos pensées.De vous, avec vous, je remplis mes yeux et mon esprit.

Toi, que j'ai accompagné sur 2 stations ce matin; crâne rasé, encore tout bronzé du soleil capté sur une plage du sud de la France ou d'ailleurs. Si ta barbe de 2 jours creuse un peu tes joues, un regard bleu immense posé sur ton visage bruni, me conquiert. Tes hanches sont posées à quelques centimètres de mon visage. De mon strapontin, je détaille tous les plis de ton kaki, je cherche à entre apercevoir sous ton tee-shirt sans forme, un peu de peau, un duvet blondi sur un ventre que j'imagine plat., inconnus mais toutefois si proches, cette proximité de quelques instants, cette intimité presque volée, nous mêlent : le grain de ta peau, le soyeux de tes poils de cuisse blondis par le soleil, ces quelques piqûres de moustiques, la braguette de ton ample short mal boutonnée; tu sens encore le sel de la mer. Nous sommes frères.

Toi qui m'accompagne sans le savoir sur mon chemin matinal, celui qui me mène à ma tour de la Défense, vers mon travail. Je ne vois pas ton visage, je ne peux même pas dire si tu es mince ou au contraire un peu empâté. Peu m'importe. Ta démarche, le mouvement de ton jean bien sûr porté bas, bien sûr délavé et de ton polo sans forme, me ravis. Ira-tu à droite?, à gauche? Nos pas nous permettront-ils de rester "ensemble" encore un peu? Verrais-je ton visage? Peu importe! Que tu sois beau ou moche, ta démarche masculine, élégante malgré les fringues un peu grunge, m'auront en ce premier matin de reprise, donné un peu de bonheur
Toi, jeune stagiaire grande école que je croise cet après midi dans un long couloir de la grande arche. Immense et mince. Un blazer sur un jean, une chemise blanche à la BHL, qui laisse entrevoir, un torse bien maigre mais tentant; une tenue étonnante pour quelqu'un de ton age. Et puis, ton sourire si franc et ton regard si direct, si perçant en me saluant et en me serrant la main. J'ai beau être le "boss", c'est sans doute moi qui étais le plus gêné!
Images de l'été, photographiées par ma mémoire; images que l'on voudrait retrouver à jamais, images d'une pinacothèque virtuelle mais au combien sensuelle.

17 septembre 2006








Le bleu du ciel





Lucia di lamermoor
donizetti

Point de château hanté ni de brumes écossaises à la Walter Scott dans la mise en scène du Roumain Andrei Serban créée en 1995, dont c'est ici la seconde reprise avec celle de 1998. Du sombre, du viril, du carcéral, caserne militaire, salle d'armes et asile de fous, les figurants bougent dans tous les sens sous l'oeil protubérant d'une foule en frac et haut-de-forme à l'image des amateurs de sensations qui assistaient aux leçons de Charcot à la Salpêtrière. Car la folie de Lucia est une folie programmée, organique, celle d'une victime devenue meurtrière par la force d'un amour sacrifié sous la contrainte. Obligée à sauver de la ruine son frère Enrico, elle a dû renoncer à Edgardo et épouser le riche et influent Arturo, qu'elle tuera la nuit de ses noces, épousant ainsi la folie et la mort.
DANS UNE AUTRE DIMENSION
Est-ce une raison pour que la pauvrette, déjà bien malmenée dans l'opéra, rencontre pour la dernière fois son amant dans une salle de gymnastique, parlant d'amour enlacée à une corde à noeuds avant de jurer sa foi sur un cheval d'arçon ? Il faut vraiment s'appeler Natalie Dessay pour passer sans dommages au travers de telles inepties et rester émouvante en Demoiselle sur une balançoire ("Quando rapito in estasi").
On passera sur une "Scène de la folie" à califourchon sur des portiques, un peu à la Charlot dans Les Temps modernes, car l'art de Natalie Dessay a fait basculer le spectacle dans une autre dimension, rarement incarnée, celle où l'oeuvre se confond avec la vie.

14 septembre 2006

terressaintes

Une poignée de terre, une petite poignée d'une terre rouge et sèche. Traversée par des fleuves d'où s'écoule notre histoire: le Jourdain, l'Euphrate, le Tibre et l'Oronte. Et, au milieu de cette terre chaude, des villes, des sites mémorables qui nous contiennent tout entiers.
Jérusalem, ville trois fois sainte
Le petit bus parcoure la route qui serpente de Tel Aviv à Jérusalem. Des soldats fatigués la kipa mal vissée, de jeunes filles les regardant du coin de l'œil en riant, les uzis en guise de sac à main et des palestiniens indifférents, le keffieh couvrant leur tête.
La radio à tue-tête, hurle de joyeuses chansons et par les fenêtres ouvertes, la fraîcheur du soir est chargée des odeurs de l'orient. Quand enfin, on pose le pied devant l'ocre des murailles de la ville sainte, on se sent comme écrasé par cette charge monstrueuse d'histoire et il vous l'envie irrépressible de baiser cette terre et de poser les mains sur ces murailles car en cet instant nous ne faisons qu'un. Même si je n'ai pas et depuis trop longtemps maintenant, eu l'occasion de parcourir les ruelles de la vieille ville, de monter les quelques marches qui mènent à la paix du petit monastère éthiopien ni de m'énerver sur les multiples prêtres des multiples églises moyen-orientales qui vous attirent à chaque instant dans leur recoin du Saint Sépulcre.
Les cloches, les muezzins se disputent régulièrement l'ether ,

La citadelle d'Alep la plus ancienne cité constamment habitée au monde. Depuis toujours sur la route des épices qui aujourd'hui encore embaument ses ruelles et ses souks.

Damas, la mosquée des Omeyyades et la tête de Saint Jean Batiste que l'on y vénère encore
Maaloula, ville proche de la frontière Libanaise, qui fièrement affiche sa foi en peignant sur ses collines la croix de la chrétienté.
Tant d'autres endroits qui portent nos gènes, nous passionnent et nous déchirent encore, Masada l'héroïque, Quran berceau des précieux manuscrits et Beyrouth ville martyre encore aujourd'hui.
Nous venons de là. Et c'est là encore que l'homme jamais en s'est apaisé.