30 décembre 2006

lectures de vacances

En marge, Jim Harrison

Les confessions d'un escogriffe poète. Une âme d'écorché vif dans un corps de grizzly des montagnes. Tout est contraste chez Jim Harrison : un poète qui gagne des millions à Hollywood, un amateur de strip-tease fidèle à son épouse, un homme de lettres qui s'abîme dans la pêche, la chasse et l'alcool… Ces mémoires sont bien difficiles à appréhender. On ne sort pas forcément très enthousiaste de cette lecture. Peut-être est-il préférable de connaître un peu l'œuvre de Jim Harrison avant d'aborder ce volume de souvenirs. Il vaut mieux aussi être spécialiste de la littérature américaine contemporaine : la liste de noms cités par l'auteur risque sinon de ressembler à une fort indigeste litanie. Un dernier point plutôt négatif : la traduction de Brice Matthieussent qui laisse à désirer visiblement (à moins qu'il ne faille incriminer directement la prose de l'auteur). Jim Harrison se proclame « poète » mais certains passages de ses mémoires sont d'une lourdeur à peine concevable… Comment un magicien des mots pourrait-il concevoir des phrases aussi lourdes, sans musique et sans rythme ? Défaillances de l'auteur ou de son traducteur ? Mystère… Pourtant, malgré ces quelques petites imperfections - rebutantes pour certains - l'œuvre est souvent jubilatoire. La franchise de Jim Harrison réchauffe l'âme. Il apparaît parfois comme un clerc tristement lucide prenant acte des égarements politiques et sociaux modernes. Quelques très belles phrases, de bons paragraphes très enlevés. Jim Harrison chante l'Amérique profonde, l'Amérique des campagnes et des vastes étendues sauvages. Un amoureux de la nature. C'est un homme libre avide de découvertes, un contemplatif, un poète vagabond. "Marcheur, il n'y a pas de chemin... Le chemin se fait en marchant" proclamait Machado. Une œuvre saisissante assez irrégulière mais à lire absolument.

Le livre des jours, Michael cunningham
Trois époques pour trois visions de la société américaine : A la fin du XIXe siècle, la chronique d’un progrès social synonyme de déshumanisation et de violence sociale . Pour venir en aide à ses parents presque mourants, Lucas, treize ans, n'a d'autre choix que de reprendre la place de son frère Simon, tué par la machine sur laquelle il travaillait. De nos jours, le récit quasi prophétique de l’angoisse constante liée au terrorisme. En 2120, le tracé visionnaire d’uen société rongée par les dégâts écologiques , la haine raciste et les dérives sécuritaires.

29 décembre 2006

Idoméneo
l'article sur la représentation



Idoménée, roi de Crète, ayant fait voeu, lors d'un naufrage, de sacrifier le premier homme qu'il rencontrerait, se voit dans l'obligation de condamner à mort son fils Idamante, aimé de la princesse troyenne Ilia. Idoménée essaie de faire échapper Idamante au supplice, mais Neptune, irrité, envoie un monstre marin qui dévaste le pays. Résigné à sacrifier son fils, le roi voit arriver Ilia, prête à mourir avec celui qu'elle aime. Touchés, les dieux accordent leur grâce et les hommes entonnent un hymne de joie et de reconnaissance. Tel est le résumé de ce drame musical composé par Mozart en 1781, d'après le livret de Gianbattista Varesco.

Direction musicale : Thomas Hengelbrock
Mise en scène : Luc Bondy

25 décembre 2006

rattrapons le temps perdu si loin du web et, tout d'abord un joyeux Noël marrant

16 décembre 2006

Quandonvousvoitonvousaime Quandonvousaimeoùvous voit-on ?





Quelques fois au hasard des visites sur les blogs de part le monde, au hasard des milliers de photos qui parsèment les sites visités, on croise un regard, une photo qui donne envie,
quelques brefs instants, de se plonger dans l’univers de l’image. Bien souvent bien sûr, c’est un visage, un regard plus qu’un lieu qui nous fait nous arrêter. Je ne sais pourquoi ce petit gars m’a très vite emmené dans mes souvenirs américains, sur une route quelque part sur la route de Death Valley Junction. Une route parcourue avec Y. au volant d’une vielle Plymouth Fury III blanche achetée quelques semaines auparavant dans le Queens chez un gentil garagiste appelé Nathan. J’ai eu envie de larguer Y. de mes souvenirs, de parcourir cette longue route seul et de rencontrer ce regard, ce corps. Rêver une aventure.

15 décembre 2006

Lucky strike

Je ne sais plus, depuis bien longtemps, ce que c’est que de fumer une cigarette.
J’ai oublié le goût acre de ma première cigarette du matin, allumée à peine levé, celle que l’on sent se propager dans tout le corps, comme une décharge douloureuse tout
au long de la colonne et qui vous donne la chair de poule. Les matins blafards où l’on s’assoit au bord du lit, encore à moitié endormi, sans force pour affronter cette nouvelle journée qui commence, qui doit nécessairement commencer. Machinalement la main se tend vers la table de nuit, récupère le paquet de Pall Mall sans filtre, le briquet. On avale la première bouffée qui nous brûle la gorge puis on se traîne en titubant vers les toilettes le clope au bec, la fumée dans les yeux, en se grattant les couilles ou les cheveux. Avant d’arriver au bureau, j’en avais déjà fumé 4.
Et puis, aussi, celles après le café, celles pour se donner de la contenance accoudé au comptoir d’un bar de mecs, celles après l’amour pour se donner une contenance avant de rencontrer le regard de l’autre « quoi faire maintenant ? » « A t’il aimé ? » « Nous reverrons-nous ». Je ne fume plus depuis si longtemps. Mais ce moi déjà lointain, ce moi avec une Pall Mall au bec, je l’aime encore.

14 décembre 2006

From this "nice" last sunday morning
somewhere close to London





10 décembre 2006

Michel (suite & fin)





Nous étions amis et un peu plus après cette nuit là. Mais l'enfance était encore là. Le matin venu, nous avons comme les autres jours englouti nos tartines, notre bol de café au lait et chevauché nos vélos pour foncer vers la plage.

Tu regardais toujours les filles. très vite, cette année là tu fis plus que les regarder. Très vite alors nos chemins se séparèrent.

09 décembre 2006


Les Shadocks en grande pompe !





Petite leçon Shadok, pour fêter leur grand retour en DVD.
Et dire qu'ils avaient fait un scandale pas possible lors de leur première diffusion!

LES PASSOIRES

On appelle passoire tout instrument sur lequel on peut définir trois sous-ensembles: l'intérieur, l'extérieur et les trous.

L'intérieur est généralement placé au-dessus de l'extérieur et se compose le plus souvent de nouilles et d'eau.

Les trous ne sont pas importants. En effet, une expérience simple permet de se rendre compte que l'on ne change pas notablemant les qualités de l'instrument en réduisant de moitié le nombre des trous, puis en réduisant cette moitié de moitié... etc... etc... et à la limite jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de trous du tout.

D'où théorème:
LA NOTION DE PASSOIRE EST INDÉPENDANTE DE LA NOTION DE TROUS ET RÉCIPROQUEMENT.


- On appelle passoires du Premier Ordre les passoires qui ne laissent passer NI les nouilles NI l'eau.
- On appelle passoires du Second Ordre les passoires qui laissent passer ET les nouilles ET l'eau.





- On appelle passoires du Troisième Ordre, ou passoires complexes, les passoires qui laissent passer quelquefois l'un ou l'autre et quelquefois pas.

Pour qu'une passoire complexe laisse passer l'eau et pas les nouilles, il faut et il suffit que le diamètre des trous soit notablement inférieur au diamètre des nouilles.


06 décembre 2006

DERROSENKAVALIER
OPERA BASTILLE
Dans la fosse, Philippe Jordan, chef encore jeune mais déjà prometteur. Doué comme ce n'est pas permis, il aborde sabre au clair un Orchestre de l'Opéra virtuose et brillant. Mais il faut bien reconnaître qu'il en fait trop. D'abord par sa gestuelle très étudiée : est-il indispensable de prendre des poses de toréador, de champion de golf ou de danseur mondain pour bien diriger ? Ensuite par le volontarisme systématique de ses choix de tempo ou de phrasé, plus pensés que naturels, avec un petit côté ostentatoire assez éloigné de l'esprit viennois. Enfin, le plaisir grisant de faire sonner l'orchestration luxuriante lui fait oublier qu'il s'agit d'une pièce de conversation : on croit entendre Elektra, les voix sont noyées.

Il faut dire que les spectateurs de la deuxième représentation ont joué de malchance, les interprètes de la maréchale et d'Octavian étant souffrantes. Les remplaçantes ont fait ce qu'elles pouvaient, mais on s'est retrouvé avec un plateau de voix minuscules, ce à quoi le chef ne s'est pas adapté : le chevalier d'Anke Vondung serait parfait dans un théâtre de 800 places, ici elle ne passe pas la rampe (vivement le retour de la Kasarova !), la maréchale de Solveig Kringelborn arrive à émouvoir dans ses deux monologues, mais renonce à se faire entendre ailleurs, la voix de soubrette de Heidi Grant Murphy sonne comme un grelot acide. Les comparses sont excellents, notamment Olaf Bär, Helene Schneidermann, Michèle Lagrange et le ténor Tomislav Muzek. Mais, une fois de plus, on se souviendra du baron Ochs absolument complet de Franz Hawlata, nous rappelant qu'avant d'opter pour le titre définitif, Strauss et Hofmannsthal avaient envisagé d'intituler leur opéra Ochs.

02 décembre 2006

Salut Noiret!

Extrait d'un film qui m'a longtemps marqué: "que la fête commence de B. tavernier";