29 janvier 2007

QuatuorGuarneri - pleyel


Fondé en 1964 lors du Festival de Marlboro, le Quatuor Guarneri de New York est devenu une référence dans le domaine de la musique de chambre. Son répertoire est sans limite, de Haydn à Henze dont il a créé en 1993 avec Peter Serkin le Quintette avec piano. Salle Pleyel, le 29 janvier, il offrira un florilège de son grand art en interprétant le dernier Quatuor à cordes en fa majeur K. 590 composé à Vienne par Mozart en juin 1790, dont la violence et la douleur annoncent Beethoven.
Le compositeur morave Leos Janácek aurait voulu exprimer dans son Premier Quatuor – au-delà du sous-titre inspiré par la Sonate à Kreutzer de Tolstoï – la condition d’une femme malheureuse, torturée, battue à mort. D’une modernité parfois proche de l’Ecole de Vienne (Schönberg, Berg), par ses dissonances, son étrangeté harmonique mais aussi son lyrisme et sa mélancolie, il rend justice à l’humanité tout entière. Robert Schumann se situe dans la même veine avec le Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur, op. 44, partition emblématique du Romantisme allemand à la passion et à l’énergie rythmique débordantes. Le Quatuor Guarneri, qui a gravé en 1966 avec Arthur Rubinstein une version légendaire de cette œuvre, s’associera au pianiste Alain Planès qui fut l’un des très rares français adoubés à Marlboro par Rudolf Serkin lui-même.

27 janvier 2007


Eldorado - Laurent Gaudé sujet sensible, traitement sensible. L’auteur du ‘Soleil des Scorta’ livre dans ‘Eldorado’ l’histoire poignante de ces Africains qui tentent, au risque de leurs vies, de gagner l’Europe. Ce monde meilleur, dans lequel nombre de candidats à l’exil placent des espoirs démesurés, ne veut pourtant pas d’eux... Le chemin vers le "paradis rêvé" est alors jonché de mille embûches, des tragédies personnelles aux autorités officielles, en passant par les trafiquants d’âmes qui font commerce de l’espoir des malheureux. Le voyage prend rapidement des allures de tragédie. Tragédie humaine, car bon nombre ne parviendront pas au terme, mais aussi identitaire, car en quittant leur pays, c’est un peu de leur essence qu’ils se dépouillent. L’auteur rend admirablement hommage au courage désespéré de ces hommes et femmes, sans verser dans le misérabilisme, mais avec une émotion juste, teintée de mysticisme. A l’histoire de ces Africains, vient se greffer celle du commandant Piracci, ébranlé par sa double mission de sauver et de renvoyer les passagers des boat people. Fatigué d’être un maillon de la chaîne du drame des clandestins, il devra affronter ses propres contradictions, choisir un camp pour apaiser ses démons intérieurs. Ainsi les chemins se croisent, les êtres se frôlent, se donnent sans se toucher, au son enchanteur de la plume de l'auteur. Faits d’actualité et poésie font bon ménage dans ce roman de l’évasion, de l’espoir, mais aussi de la tragédie. Toute fiction qu’il est, ce récit donne aux terrifiantes images des candidats à l’exil européen se jetant à corps perdu sur les barbelés de Ceuta, des identités et des histoires qu’on imagine bien réelles. Et Laurent Gaudé de peindre l'horreur aux couleurs de l'espoir et de la fraternité. Sublime ! (évène)
Derrière les images (6)



Sa peau,
Sa peau est douce et ferme, ses muscles saillants. Je parcoure lentement le profond sillon de sa colonne vertébrale, je me contrôle pour ne pas me jeter tout entier sur ses fesses magnifiques, délicieusement poilues, fermes. Il ronronne, m
urmure en anglais des mots que je comprends mal, mais je sais qu’il m’encourage, m’excite. Enfin, la merveilleuse rainure, le sillon profond, humide que j’écarte de mes mains, laissant s’exhaler les effluves contraints, mystérieuse mixture de sueur et de sécrétions intimes magnifiées par la chaleur ambiante et le frottement des tissus.
Mon nez tout d’abord s’y complait, très vite mes lèvres
puis ma langue se fraient un passage vers sa rondelle, porte étroite du désir. Il gémit.
L’amour est là, nous nous étreignons. Ce lit, ce lit perdu au milieu de cette pièce et ses décombres. Je ne réalise plus rien, je ne sais plus où je suis, est-ce un rêve ?



24 janvier 2007

La découverte

Un regard échangé au détour d’un couloir du métro. On se reconnaît et d’un coup le cœur bas plus fort. On continue son chemin, puis, on se retourne ; l’autre, celui que l’on ne connaît pas encore est resté là, le regard toujours tourné vers vous. Un regard plus insistant, interrogateur, déjà coquin. On tient le choc et on se sourit. On s’approche, le cœur bats toujours plus fort quelques banalités la tête ailleurs, la tête déjà dans l’instant d’après. « Chez toi ou chez moi ? Et puis une porte poussée nerveusement et puis les premiers baisers et enfin les mains qui se presse à caresser le jean, à deviner ce qu’elles trouveront bientôt la dessous. Des mains qui défont une ceinture, une fermeture éclair à descendre, une braguette que l’on écarte soudain plus calmement, comme avec respect. Et l’objet du désir qui apparaît enfin, nettement, délicieusement dessiné sous le tissu d’u slip déjà bien tendu: Un sexe d’homme, un gland qui appelle à l’amour. Que tout s'accomplisse

22 janvier 2007

léo ferré / la mémoire et la mer



La marée, je l'ai dans le coeur qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite soeur, de mon enfance et de mon cygne

Un bateau, ça dépend comment on l'arrime au port de justesse

Il pleure de mon firmament des années lumières et j'en laisse

Je suis le fantôme jersey celui qui vient les soirs de frime

Te lancer la brume en baiser et te ramasser dans ses rimes

Comme le trémail de juillet où luisait le loup solitaire

Celui que je voyais briller aux doigts de sable de la terre

Rappelle-toi ce chien de mer que nous libérions sur parole

Et qui gueule dans le désert des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là avec ses poumons de flanelle

Quand il pleure de ces temps là le froid tout gris qui nous appelle

Je me souviens des soirs là-bas et des sprints gagnés sur l'écume

Cette bave des chevaux ras au raz des rocs qui se consument
O l'ange des plaisirs perdus ô rumeurs d'une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus qu'un chagrin de ma solitude

Et le diable des soirs conquis avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis dans le milieu mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords reviens violon des violonades

Dans le port fanfarent les cors pour le retour des camarades
O parfum rare des salants dans le poivre feu des gerçures

Quand j'allais, géométrisant, mon âme au creux de ta blessure

Dans le désordre de ton cul poissé dans des draps d'aube fine J
e voyais un vitrail de plus, et toi fille verte, mon spleen

Les coquillages figurant sous les sunlights cassés liquides

Jouent de la castagnette tans qu'on dirait l'Espagne livide

Dieux de granits, ayez pitié de leur vocation de parure
Quand le couteau vient s'imiscer dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu'on pressent quand on pressent l'entrevoyure
Entre les persiennes du sang et que les globules figurent
Une mathématique bleue, sur cette mer jamais étale

D'où me remonte peu à peu cette mémoire des étoiles

Cette rumeur qui vient de là sous l'arc copain où je m'aveugle

Ces mains qui me font du fla-fla ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps comme un mendiant sous l'anathème

Comme l'ombre qui perd son temps à dessiner mon théorème
Et sous mon maquillage roux s'en vient battre comme une porte

Cette rumeur qui va debout dans la rue, aux musiques mortes
C'est fini, la mer, c'est fini sur la plage, le sable bêle

Comme des moutons d'infini quand la mer bergère m'appelle...

21 janvier 2007


boulot as usual

tout à l'heure, de nouveau quelques heures de TGV, une chambre d'hôtel, le boulot demain
je haïs le statut de "grand voyageur".
Derrière les images (5)

Son corps

Maintenant, nu devant moi, il me regarde, sa queue déjà raidissant ; il me regarde, me sourit et va s’étendre et m’attendre sur le lit. Il est là, les jambes très légèrement écartées, ses fesses, m’attendent, fermes, presque entrouvertes.
Doucement, langoureusement il gigote
, faisant parmi les replis des draps blancs, une place plus confortable pour son sexe sûrement déjà tout tendu. Son visage est tourné vers moi, il sourit, il me veut. Je me dévêtis lentement, je veux qu’il attende un peu, je veux faire durer le plaisir de voir ses fesses bouger, se tendre sur le lit, son dos se cambrer. Le voir s’offrir. Je m’approche enfin, me pose au dessus de lui, mon corps surplombant son corps, mes lèvres baisant sa nuque tandis que ma queue bandée effleure déjà le bas de son dos. Il frémit, il tremble. Moi aussi.

Phèdre

spectacle amateur, pour faire plaisir à des amis d'amis
un peu statique mais cela ne doit pa sêtre facile de faire jaillir les émotions contenues dans des alexandrins si beaux par moment à lire et à entendre.

19 janvier 2007

Derrière les images (4)


Il se déshabille ;




Cela ne lui prend pas beaucoup de temps : les tennis enlevés, il suffit de laisser tomber la bretelle qui seule tient sa salopette et de jeter à l’autre bout de la pièce le marcel et le caleçon avec. Mon regard un instant se pose sur ses couilles pendantes ; bientôt peut-être je pourrais les approcher, les sentir, les lécher. Je vacille. J’oublie tout : ma voiture sous la fournaise du dehors, le désert, le vent.

17 janvier 2007

New York - New York





définitivement, NYC me manque!!

La traversée de l'été - Truman Capote

Il n'avait pas 20 ans quand, en 1943, dans un misérable studio de la 3e Avenue, il jeta sur des cahiers d'écolier un premier roman intitulé Summer Crossing (La Traversée de l'été). Mais il ne tarda pas à le renier, et il le dissimula au fond d'un tiroir sans jamais le publier. Miracle: le manuscrit, dont personne ne soupçonnait l'existence, est réapparu chez Sotheby's l'an dernier, lors d'une vente aux enchères, et sa traduction française vient de sortir chez Grasset. Une curiosité? Non, un récit foudroyant et foudroyé, où Capote prouve qu'il pouvait déjà se mesurer à Fitzgerald en orchestrant, sur fond de dolce vita, un vertigineux naufrage sentimental dans le New York des années jazzy.

Grady McNeil, 17 ans, est une enfant gâtée aux yeux émeraude et à la frange rebelle. Fille d'un manitou de Wall Street, flanquée d'une mère décervelée qui ne pense qu'à sa garde-robe, elle s'ennuie à mourir. Les orchidées, le champagne, ce n'est pas pour elle: cette crazy kid préfère le ténébreux parking de Broadway où trime le trop beau Clyde, un marlou qu'elle a dans la peau. Et qu'elle entraînera, une fois ses parents partis en Europe, dans de folles escapades à travers New York, sous l'écrasante canicule d'un été meurtrier. Avant le crash final, au volant d'une Buick décapotable qui fonce vers l'abîme, au petit matin, lorsqu'il est temps de conclure une histoire vouée au fiasco.

Sur les amours tragiques de Grady and Clyde, l'auteur de Prières exaucées (Grasset, collection Les Cahiers rouges) jette le lourd filet du malentendu, comme si la barrière qui sépare les riches et les pauvres était infranchissable. A moins que les deux amants ne portent en eux toutes les blessures d'une génération perdue... «Rien ne dissipait mieux l'ennui que le frisson du danger. On ne fuit pas les gens, on se fuit soi-même», écrit Capote dans ce roman qui est un pathétique adieu à l'innocence. Et qui, au chagrin, ajoute toute la nostalgie d'une époque où la voix de Billie Holiday berçait Broadway et ses nuits blanches. La Traversée de l'été n'aurait pu être qu'une pâle bluette glamoureuse: c'est au contraire un récit étourdissant, une saison en enfer où le fantôme de James Dean croise celui de Gatsby, sous le regard d'un romancier débutant mais déjà sacrément chevronné. Et plus tendre que

14 janvier 2007

Derrière les images (3)

Le pompiste,
je ne vois plus que lui.
Les bras ballants ma canette à la main, mes yeux restent subjugués par cette apparition. Un marcel pas très net, une salopette graisseuse à moitié portée. Et un regard, un regard qui me consume littéralement.
En un instant nous nous sommes compris.
La pièce et son désordre, le désert, tout disparaît autour de nous. Il m’enrobe, son odeur, âcre remplit l’air qui se densifie. Sans un mot, en douceur, il me prend des mains mon tee-shirt, ma canette et m’entraîne à l’intérieur de la petite maison, vers la pièce de derrière, toute aussi nue que la précédente, toute aussi encombrée.
Seul un grand lit de repos trône au milieu, un grand lit avec des draps blancs.

TonCul

Je suis là comme un couillon à mater un film quelconque. Tu n’es pas là ce week end, tu es parti vers les montagnes retrouver pour quelques jours ton filleul. Travailler aussi un peu tranquillement sur ton prochain bouquin. Moi, avec une envie de ne rien faire, la tête prise par les problèmes du boulot. J’ai traîné toute la journée. J’aurais préféré rester avec toi. Couette, caresses, bisous). Mais je n’ai eu que la couette, la couette et l’envie de te caresser les fesses, tes fesses si solides si charnues. Tes doux poils que mes doigts aiment effleurer. Et puis me perdre des lèvres le long de ta rainure profonde, et puis aller, enfin, à la recherche au fond de cette géographie si intime, au fond de cette vallée obscure et humide, envahie d’effluves entêtants et musqués, de toi et de ton plaisir. See you tomorrow

13 janvier 2007

serie bisous '1)
Puisque je suis seul ce Week end, puisque je ne suis pas "in the mood" de sortir et courir le "gueux" dans une vaine tournée des bars. Puisque je ne suis pas in "the mood" de m'envoyer en l'air dans un des bouges que je connais dans cette megapole qu'est Paris, que je suis plutôt dans un état d'esprit "couette, bisous, caresses et café chaud", sans les caresses, les bisous. Alors, voici une série de bisous, bisous entre mecs, juste pour passer le temps.


DEGROUPAGETOTAL
I did it! juste deux heures , lire et... comprendre (?) la doc livrée et pour déballer et monter, brancher la freebox HD et ADSL.
Fini NOOS, l'abonnement france telecom. 60€ par mois d'économie, les clips et divx en direct du pc sur l'écran plat.
Je suis assez content de moi car tout fonctionne!

12 janvier 2007


La rentrée



une nouvelle journée de merde. trop de boulot, trop de stress.Une gestion permanente des incompétences. je suis rentré plus tôt que d'habitude, une bonne douche; de l'eau brûlante, longtemps, très longtemps. sur mon corps. La vapeur envahit la salle de bains.Laver cette crasse accumulée; crasse de la médiocrité. je savonne, je frotte, à m'en arracher la peau.

Je suis seul ce soir. bourbon, tv dinner and film d'action.


08 janvier 2007

Derrière les images (2)

une Station service

C’est une station service comme on en voit dans les films ; désolée, des pompes rouillées, des panneaux agités par le vent.
Je m’arrête, faire le plein, boire un coke, me débarbouiller un peu, pisser.
L’air est brûlant, le silence assourdissant de vent de claquements métalliques, des herbes sèches qui volent partout.
Personne ne vient, que dois-je faire me servir ? Partir ? Je laisse la voiture près de la pompe et me dirige vers une maisonnette presque en ruine à quelques pas de la station; contre le mur, un vieux distributeur de boissons, une machine à faire des glaçons qui a rendu l’âme depuis bien longtemps. La porte est entrouverte, l’intérieur est en plein désordre, fenêtres ouvertes, des vieux journaux jonchent le sol. Sans doute l’appartement du pompiste, avant, avant lorsque il y avait du passage. Et merde, où est-il maintenant?
L’eau du robinet est tiède et pas très claire, mais cela ne fait rien, j’enlève mon tee-shirt, me débarbouille et m’asperge le visage et le torse de cette eau tiédasse ; je me sens mieux. Je pisse longuement dans la cuvette qui n’a pas du voir une balayette depuis des lustres.
Torse nu, mon tee-shirt à la main, je m’approche du distributeur de boissons ; bonheur, il est chargé et semble fonctionner ! Je glisse une pièce et récupère un coke glacé. Une voix derrière moi, soudain, me demande mes instructions pour ma voiture.