29 décembre 2009

Farniente




enfin, enfin, rien à faire; plus rien à faire. quelques jours de farniente, oublier le boulot, déstresser un peu. retrouver, surtout, le goût des choses, des autres; prendre le temps, le large. Retrouver notre cocon campagnard. Feux de cheminée, bouquin, musique.
rien que du bonheur.


23 décembre 2009

Concert

La melodie du bonheur - Chatelet


La scène s’ouvre sur les sommets du Tyrol, cathédrale de pierre d’où s’élèvent les chants sacrés d’un choeur de nonnes. Maria Rainer s’apprête à quitter le couvent et à rejoindre la famille de sept enfants et un veuf, les von Trapp, qu’elle sauvera de la monotonie et de la rigidité militaire par son amour de la musique et du chant. C’est une bien jolie histoire que cette rencontre-là. La vie romancée d’une orpheline qui fuit l’annexion de l’Autriche par les nazis avec sa tribu recomposée. Broadway fit un succès de l’autobiographie de l’héroïne à la voix d’or, Hollywood la propulsa au rang de légende. Et Paris manquait toujours au palmarès de la comédie musicale. La mise en scène d’Emilio Sagi au Châtelet est à la démesure de l’événement. Des décors somptueux, des changements de costumes incessants, une cinquantaine de comédiens, chanteurs lyriques, figurants, un orchestre en fosse dirigé par Kevin Farrell... Sylvia Schwartz emboîte le pas à la Julie Andrews de la version cinéma. Sa voix de Soprano sublime le répertoire créé par Richard Rodgers et Oscar Hammerstein en 1959. Des textes en anglais, sous-titrés, qui glorifient les valeurs familiales, le soutien à la patrie et surtout la nature. Les murs de la demeure des von Trapp, peints aux couleurs du ciel, sont ouverts sur les montagnes, illustration parfaite de la domination des éléments sur la nature humaine. Et si les moeurs ont évolué et que la naïveté date un peu, la résistance à l’envahisseur, incarnée par une milice armée qui déborde la scène et se glisse dans le public, réveille encore l’indignation.
Jusqu’à ce que la verte colline engloutisse l’étendard nazi. La nature vainc l’envahisseur et porte la joyeuse famille vers la liberté. La symbolique politique, résolument appuyée, manque un peu de subtilité. Mais rien n’entache le bonheur béat de ces trois heures sous oxygène alpin. On n’en demandait pas plus. Juste ces mélodies ressuscitées qui flottent longtemps dans la grisaille quotidienne.

22 décembre 2009

My Buddy

Tu sais que je t’aime ; tu sais que je t’aime depuis le jour ou presque où tu es rentré dans ma vie. Tu sais combien tu m’as fait souffrir, tu as en mémoire toutes les guerres que nous avons menées, enfin, toutes les guerres que je t’ai mené, toutes les guerres que j’ai perdues. Mais qu’importe puisque nous nous aimons, qu’importe puisque maintenant, nous sommes amis, d’indéfectibles amis. Nous en savons tellement l’un de l’autre ! Nous avons survécu à toutes nos blessures et celles que nous nous sommes infligés, nous ont renforcés contre les autres. Comme un amant, je connais tout ou presque de ton corps ; je connais son odeur, ton haleine légèrement acre, la texture si sèche de ta peau, la forme particulière de ta queue, la longue cicatrice enfin, qui déchire ton abdomen. Comme l’amant, enfin que je ne fus jamais. Nous sommes les meilleurs amis du monde, comme des frères. Tu es le frère que j’eusse aimé avoir, je suis le grand frère que tu aurais aimé avoir, celui que tu aurais bien échangé contre ton zombie de vrai frère. Celui a qui on raconte tout, celui vers qui l’on se tourne quand on ne sait pas où aller. Celui chez qui tu es venu frapper hier au soir après une énième histoire de femme. Comme a chaque fois, tu as souri, demandé si tu pouvais dormir là. Puis sans attendre de réponse, tu as pris une bière, puis d’autres, vautré sur le canapé, fumé quantité de cigarettes et raconté tes malheurs. P. comme à chaque fois est monté se coucher et nous a gentiment laissé seuls. Alors ta tête posée sur mes jambes, tu m’as raconté une histoire rocambolesque dont je serais incapable aujourd’hui d’en raconter les détails. Mais qu’importe, tu avais envie d’être là, de parler, de te regarder, de te comprendre en résonance avec moi ; ta tête sur mes cuisses, ma main dans tes cheveux. Un simple moment de bonheur partagé. Après, tu envahiras l’espace, couvrant le sol de tes vêtements, choisissant des tas de bd que tu ne lirais pas, t’emmitouflant dans les couvertures recouvrant le canapé. Bientôt tu t’endormiras, content, soulagé, confessé ( ?). Demain, la maison toute entière sentira « toi ». Je te passerai un slip et une chemise propre. Et, toute la journée j’aurai un peu de bonheur à te savoir dans mes vêtements ; un peu de moi contre ta peau, un peu de moi avec toi. Mon ami.

14 décembre 2009

Poésie de la vie


Dans le port d'Amsterdam


Y a des marins qui chantent Les rêves qui les hantent Au large d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dorment Comme des oriflammes Le long des berges mornes
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui meurent Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs Mais dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui naissent

Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui mangent

Sur des nappes trop
blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune

A décroisser la lune
A bouffer
des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le cœur des frites

Que leurs grosses mains invitent

A revenir en plus

Puis se lèvent en riant

Dans un bruit de tempête

Referment leur braguette
Et sortent en rotant
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent

Comme des soleils crachés

Dans le son déchiré

D'un accordéon rance Ils se tordent le cou
Pour mieux s'entendre rire
Jusqu'à ce que tout à coup

L'accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier Ils ramènent leur batave
Jusqu'en pleine lumière
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d'Amsterdam

De Hambourg
ou d'ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel

Se mouchent dans les étoiles

Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles

Dans le port d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam
.

A perfect day


Just a perfect day,
Drink Sangria in the park, And then later, when it gets dark, We go home. Just a perfect day, Feed animals in the zoo Then later, a movie, too, And then home. Oh it's such a perfect day, I'm glad I spent it with you. Oh such a perfect day, You just keep me hanging on, You just keep me hanging on. Just a perfect day, Problems all left alone, Weekenders on our own. It's such fun. Just a perfect day, You made me forget myself. I thought I was someone else, Someone good. Oh it's such a perfect day, I'm glad I spent it with you. Oh such a perfect day, You just keep me hanging on, You just keep me hanging on. You're going to reap just what you sow, You're going to reap just what you sow, You're going to reap just what you sow, You're going to reap just what you sow...

10 décembre 2009

Fin de mission



Bientôt, nous ne serons plus. Bientôt cette fabuleuse équipe autour de moi, avec moi ne sera plus. Déjà A., G., S., sont partis. Les soirées sont plus tristes, les séances de gym à d'hôtel, plus monotones. Le charme est rompu. Chacun déjà pense à demain; à son futur poste: quel ville, quelle complexité. Le coeur n'y est plus, on se languit de Paris, de sa copine qu'on laisse chaque lundi plus difficilement. F. d'ailleurs a craqué, il revient presque chaque soir sur Paris; quitte à revenir par le premier train, quitte à arriver tard chez soi. Le charme est rompu.