Il s'appelait Victor. Victor, c'était l'ami d'Alexandre. C'était il y a longtemps. C'était sur les bords de la Neva. C'était par une belle nuit blanche comme on les vit à Saint Saint-Pétersbourg. Une belle nuit blanche, qui annonce la fin de l'année scolaire, l'été qui ne tardera pas et la sortie de l'adolescence, que l'on fête si simplement comme on sait le faire quand on n'a pas un rond, quand le bonheur, c'est simplement de respirer à plein poumons, de rencontrer l'autre partout, tout le temps, en toutes circonstances. Alors on déambule en bande le long de la Neva, on rigole, on écoute de la musique à tue tête et on boit. On boit, on fume, jusqu'à s'étourdir. L'amitié est là palpable, elle prend corps au fur et à mesure où les bouteilles de vodka s'amoncelle derrière les talus. - nasprovie!! , nasprovie!!- l'amitié est là : on se bouscule, on s'étreint, on s'enlace.
Et puis au creux d'une volute du net, je croise ce visage. Je croise cette "Madeleine plus russe que proustienne", ce visage donc qui soudain me jette à la figure, l'odeur, le bonheur de cette nuit, le bonheur de Victor. Un peu de nostalgie déjà.
On vieillit..
voilà l'histoire...