31 août 2010

Madeleine russe



Il s'appelait Victor. Victor, c'était l'ami d'Alexandre. C'était il y a longtemps. C'était sur les bords de la Neva. C'était par une belle nuit blanche comme on les vit à Saint Saint-Pétersbourg. Une belle nuit blanche, qui annonce la fin de l'année scolaire, l'été qui ne tardera pas et la sortie de l'adolescence, que l'on fête si simplement comme on sait le faire quand on n'a pas un rond, quand le bonheur, c'est simplement de respirer à plein poumons, de rencontrer l'autre partout, tout le temps, en toutes circonstances. Alors on déambule en bande le long de la Neva, on rigole, on écoute de la musique à tue tête et on boit. On boit, on fume, jusqu'à s'étourdir. L'amitié est là palpable, elle prend corps au fur et à mesure où les bouteilles de vodka s'amoncelle derrière les talus. - nasprovie!! , nasprovie!!- l'amitié est là : on se bouscule, on s'étreint, on s'enlace.
C'est par une nuit comme cela que j'ai connu Alexandre et Victor. C'est par une nuit comme celle là que nous avons vous et votre bande partagé la vodka de l'amitié, et plus....
Et puis au creux d'une volute du net, je croise ce visage. Je croise cette "Madeleine plus russe que proustienne", ce visage donc qui soudain me jette à la figure, l'odeur, le bonheur de cette nuit, le bonheur de Victor. Un peu de nostalgie déjà.
On vieillit..
voilà l'histoire...


Indubitablement il est... Craquant!


Si, si je vous assure, c'est un vrai de vrai. Pas une obscure star du porno déguisée ou un brave étudiant tchèque ou slovaque qui pose pour arrondir ses fins de mois, pour payer ses études ou juste pour survivre. Non c'est un vrai bidasse américain quelque part autour de ground zéro ou pas loin.
Naughty girl, I am, je vous le disais!...

30 août 2010

Indubitablement, il lui ressemble!



Quel calvaire! 3 heures de train. Trois longues heures balloté comme une caisse à savon dans un teoz, nos sous TGV. Un Teoz blindé de monde. Et voilà qu'il arrive chemise rouge et pantalon noir, poussant son chariot plein de victuailles - boissons fraiches, boissons chaudes, friandises!- le voilà qui arrive au fond de la salle, débitant mécaniquement la phrase qu'il faut. Hypnotique, répétée inlassablement à l'intonation près. Comme venue de très loin, comme si ce n'était pas lui qui la débitait; pas sa voix, pas sa bouche, non. Un autre qui est peut être lui . Mais voilà, IL est le portrait craché (ou presque, ou seulement dans ma tête, qui sait!...) IL donc, est le portrait craché de l'autre, celui qui est dans avatar ou Le monde des titans.
Alors que faire d'autre que de commander avec un air bêta, j'en suis sûr une bouteille de Sanpé. Boire ses paroles quand sa voix monocorde, absente, m'indique le prix. Alors on cherche dans son porte-monnaie, les pièces que l'on n'a pas, on cherche, aussi, une phrase rigolote à lui sortir mais déjà on a l'obscurité sentiment de n'être qu'une "folle", une de plus, qui se met toute "pichemoilue" pour le premier garçon qui passe.
Le problème avec lui , c'est qu'il passe et repasse et que cela dure trois heures.
Naughty girl!...






Grandeur


Juste quelques mots. Juste quelques mots d'une grande femme. Juste quelques mots pour que ceux qui lisent encore, ceux qui aiment tourner les pages, se surprendre à naviguer secrètement, des heures et des heures de nos heures. Mais des années quelques fois d'êtres, de magiques ectoplasmes d'encre et de papier, tout droit sortis de l'imagination et de la plume d'êtres solitaires. Forcément solitaires.
Jusque quelques mots, donc pour que beaucoup prennent à nouveau le


temps de lire ou de relire les mémoires d'Hadrien.
Alors de ces deux imaginations: la mienne, la tienne, lecteur- rêveur, la sienne, l'inconnue de Petite-plaisance, ces ectoplasmes reprendront vie au fil des pages tournées dans ce monde et portés par la musique des mots, nous voyagerons invisibles à leurs cotés, sur les routes de Rome, dans l'obscurité des palais, dans l'odeur âcre des batailles.


«Qu'est la volupté elle même, sinon un moment d'attention passionnée au corps ?»
[ Marguerite Yourcenar ] - Extrait de Mémoires d’Hadrien

«Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d’oeil intelligent sur soi-même : mes premières patries ont été les livres.»
[ Marguerite Yourcenar ] - Extrait de Mémoires d’Hadrien

29 août 2010

Indubitablement, Le collier


Indubitablement il faut reprendre le collier. Ou plutôt le remettre.c'est sûr on désapprend facilement. La première semaine, malgré les tong s, les shorts et les débardeurs, on y pense encore. A Paris, au boulot. Aux contraintes. Les stress sont encore cachés pas très loin sous les premières couleurs du soleil. Et puis cela devient lointain, presque comme un rève. Un mauvais rêve. Et enfin, hélas, on doit reprendre. Paris est encore bien vide. Le soleil se charge de donner à ces journées de reprise aoutiennes, un air de fin de vacances. Les bureaux sont vides, les "boss" pas encore rentrés, on peut encore atterrir doucement. Mais demain, demain, indubitablement, c'est la rentrée. On va refermer le col de la chemise, choisir, nouer un cravate, comme si c'était la première fois, comme il y a bien longtemps. Presque maladroitement.
Toute la journée, on se passera un doigt sous le col trop serré.
Indubitablement, on y est. C'est la vraie vie.





Qu'il est doux de ne rien faire






What else to say? it's a clear and sunny day. What else to do? Just rest and take care of myself.... Éloge de la paresse

27 août 2010

indubitablement, vous êtes beaux!


indubitablement, depuis toujours, vous/nous/ils , les mecs quoi! sont beaux...
Depuis toujours, sans nul doute, nous/vous/ils ont un sourire attachant, coquin, aguicheur.
Sans nul doute, je vous aime!

23 août 2010

indubitablement vulgaire...


Indubitablement vulgaire, mais Ô combien sexy...



"all over your face"
watch the dirty version..



ps: j'oubliais! il est bien entendu déjà sur wikipedia
*

20 août 2010

indubitablement cest la rentrée...


mais pas encore la fin du monde....


19 août 2010

Là bas


Je t'ai laissé là bas, tout seul avec le chat. Toi encore en vacances moi, moi déjà au bureau. Que fais-tu ces longues journées de fin d'été. Demain, demain, je quitte Paris pour le WE. Juste pour te/vous retrouver.
La piscine aussi!

18 août 2010

Verlaine-hombres- 8

IV

BALANIDE

II

Gland, point suprême de l'être






De mon maître,
De mon amant adoré
Qu'accueille avec joie et crainte,
Ton étreinte
Mon heureux cul, perforé
Tant et tant par ce gros membre
Qui se cambre,
Se gonfle et, tout glorieux





De ses hauts faits et prouesses,
Dans les fesses
Fonce en élans furieux.—
Nourricier de ma fressure,
Source sûre
Où ma bouche aussi suça,
Gland, ma grande friandise,
Quoi qu'en dise
Quelque fausse honte, or, çà,






Gland, mes délices, viens, dresse
Ta caresse
De chaud satin violet
Qui dans ma main se harnache
En panache
Soudain d'opale et de lait.
Ce n'est que pour une douce
Sur le pouce
Que je t'invoque aujourd'hui
Mais quoi ton ardeur se fâche…
O moi lâche!
Va, tout à toi, tout à lui,
Ton caprice, règle unique.
Je rapplique
Pour la bouche et pour le cu
Les voici tout prêts, en selle,






D'humeur telle
Qui te faut, maître invaincu.
Puis, gland, nectar et dictame
De mon âme,
Rentre en ton prépuce, lent

Comme un dieu dans son nuage,
Mon hommage
T'y suit, fidèle—et galant.

Verlaine-hombres- 7

BALANIDE
I




C'est un plus petit coeur
Avec la pointe en l'air;
Symbole doux et fier
C'est un plus tendre coeur.
Il verse ah! que de pleurs
Corrosifs plus que feu
Prolongés mieux qu'adieu,
Blancs comme blanches fleurs!
Vêtu de violet,
Fait beau le voir yssir,
Mais à tout le plaisir
Qu'il donne quand lui plaît!
Comme un évêque au choeur
Il est plein d'onction
Sa bénédiction
Va de l'autel au choeur.
Il ne met que du soir
Au réveil auroral
Son anneau pastoral
D'améthyste et d'or noir.
Puis le rite accompli,
Déchargé congrûment,
De ramener dûment
Son capuce joli.



15 août 2010

Ko ba ko, kesako?


Kobako,
un superbe site à consulter,régulièrement. Des photos, des photos de grandes qualité, rares, étonnantes,.. De beaux gars, bien entendu, mais pas seulement.


14 août 2010

The end

Bon, chaque année c'est pareil. C'est d'ailleurs pareil pour tous. Les vacances, le farniente, tout a une fin. Et pour moi c'est demain... Lundi, on Remet le costume, le sourire et le regard de circonstance et au bureau. Mais cette fois cela sera sans doute plus dur encore que les autres fois. Un mois, je me suis offert, pour la première fois "of my life", un mois de coupure, une parenthèse d'un mois entier! Demain soir, je regarderai une nouvelle fois, le soleil se coucher en haut de mon verger. Comme pour retenir le temps, le rendre en tous cas un peu plus élastique, étirer le plus possible les secondes qui s'égrènent. Et puis irrémédiablement, je rentrerai dans mon rôle citadin, je ferai mentalement ma "to do list" de rentrée : aller chez le coiffeur (je ne me suis pas coupé les cheveux depuis début juillet), les impôts, les courses à faire,...
voilà, un citadin anonyme, au visage fermé, l'ipod vissé aux oreilles. La ville qui ensorcelle, la ville qui change les êtres, les détruit parfois, la ville tentatrice, m'appelle
Silence! On tourne! Acte 2 scène 4.
Fin de l'acte deux

amateurs de photographie, bonjour


un grand merci à Nick Wallace Smith, qui nous propose une selection de photos de Cartier Bresson. je vous engage à lui rendre visite (post du 1 aout) .
il y à un peu de cul juste avant, âmes sensibles s'abstenir....

11 août 2010

Verlaine-hombres- 6





Même quand tu ne bandes pas,
Ta queue encor fait mes délices
Qui pend, blanc d'or entre tes cuisses,
Sur tes roustons, sombres appas.
—Couilles de mon amant, soeurs fières
À la riche peau de chagrin
D'un brun et rose et purpurin,
Couilles farceuses et guerrières,
Et dont la gauche balle un peu,
Tout petit peu plus que l'autre
D'un air roublard et bon apôtre
À quelles donc fins, nom de Dieu?—
Elle est dodue, ta quéquette
Et veloutée, du pubis
Au prépuce fermant le pis,
Aux trois quarts d'une rose crête.
Elle se renfle un brin au bout


Et dessine sous la peau douce
Le gland gros comme un demi-pouce
Montrant ses lèvres justes au bout.
Après que je l'aurai baisée
En tout amour reconnaissant,
Laisse ma main la caressant,
La saisir d'une prise osée,
Pour soudain la décalotter,
En sorte que, violet tendre,
Le gland joyeux, sans plus attendre,
Splendidement vient éclater;
Et puis elle, en bonne bougresse
Accélère le mouvement
Et Jean-nu-tête en un moment
De se remettre à la redresse.
Tu bandes! c'est ce que voulaient
Ma bouche et mon { cul!
{ con… choisis, maître.
Une simple douce, peut-être?
C'est ce que mes dix doigts voulaient.
Cependant le vit, mon idole,
Tend pour le rite et pour le cul—
Te, à mes mains, ma bouche et mon cul
Sa forme adorable d'idole.
1891.


Verlaine-hombres- 5






Il est mauvais coucheur et ce m'est une joie
De le bien sentir, lorsqu'il est la fière proie
Et le fort commensal du meilleur des sommeils
Sans fausses couches—nul besoin? et sans réveils,
Si près, si près de moi que je crois qu'il me baise,[1]
En quelque sorte, avec son gros vît que je sens
Dans mes cuisses et sur mon ventre frémissants
Si nous nous trouvons face à face, et s'il se tourne
De l'autre côté, tel qu'un bon pain qu'on enfourne
Son cul délicieusement rêveur ou non,
Soudain, mutin, malin, hutin, putain, son nom



De Dieu de cul, d'ailleurs choyé, m'entre en le ventre,
Provocateur et me rend bandeur comme un { chantre,
{ diantre,
Ou si je lui tourne semble vouloir
M'enculer ou, si dos à dos, son nonchaloir
Brutal et gentil colle à mes fesses ses fesses,
Et mon vit de bonheur, tu mouilles, puis t'affaisses
Et rebande et remouille,—infini dans cet us.
Heureux moi? Totus in benigno positus:

1891.



Verlaine-hombres- 4





DIZAIN INGÉNU

O souvenir d'enfance et le lait nourricier
Et ô l'adolescence et son essor princier!
Quand j'étais tout petit garçon j'avais coutume
Pour évoquer la Femme et bercer l'amertume
De n'avoir qu'une queue imperceptible bout
Dérisoire, prépuce immense sous quoi bout
Tout le sperme à venir, ô terreur sébacée,
De me branler avec cette bonne pensée
D'une bonne d'enfant à motte de velours.
Depuis je décalotte et me branle toujours!




Farniente nove


Jeux d'été
Hier, dans la fraîcheur de cette chambre, je t'ai demandé de me baiser avec une des superbes courgettes achetées le matin même au marché. Un peu surpris tout d'abord, tu t'es très vite pris au jeu; en en rajoutant même! Tu l'as fait à la condition qu'ils (la courgette et mon trou du cul) soit lubrifiés à l'huile d'olive. Il en fallu peu, malgré la fraîcheur du lieu, un peu de mouvement vous met très vite en sueur et puis, les vacances, la douceur des choses, tous devient alors si facile. Tandis que le légume et ta main faisaient leur œuvre, nous nous sucions mutuellement D'un baiser, nous avons partagé, comme nous aimons le faire, la semence recueillie. Pour finir un saut dans la piscine dans un grand éclat de rire. Splash de bonheur

Bouquin


Un récit puzzle pour raconter l'exécution par la Résistance du SS Reinhard Heydrich, le planificateur de la solution finale...
Pour l'auteur, le problème reste entier : comment évoquer un des pires salauds de l'histoire sans, d'une manière ou une autre, lui servir la soupe ? Cette question, moralement incontournable, Laurent Binet se la pose tout au long des 400 pages de son (remarquable) premier roman. C'est tout à son honneur...
Laurent Binet procède par allers-retours dans le temps et l'espace, entre réflexions personnelles et documents historiques, composant peu à peu un puzzle d'où émergent une image de plus en plus nette de ce qui s'est joué ce jour-là, et quelques visages...
Deux mois après sa liquidation, en juillet 1942, rappelle Binet, débuta «le programme d'extermination de tous les juifs de Pologne, avec l'ouverture de Belzec, Sobibor et Treblinka». Son nom de code ? «Aktion Reinhard». Oui, la mort était bien le métier de ce monstre. Elle fut son salaire.



10 août 2010

Sieste estivale


Une chambre,
Douce pénombre.
Voilages doucement soulevés ,
Brise légère.
Même les oiseaux se sont tus.
Lit aux draps frais,
Seule ta respiration trouble le silence
Ce silence si particulier des après-midi d'été.
Je caresse ton ventre, je tente de t'arracher de ton sommeil,
je sais ce que je veux.


Tu remues légèrement sous mes attouchements.
Vainement, tu résistes et tentes de rester dans tes rêves.
Tes rêves où je ne suis pas; ou peut-être un peu?
Bien sûr je vais réveiller peu à peu ton désir. Déjà ton corps parle pour toi, Imperceptiblement il m'appelle.


Tu t'étires, me regardes, plus de doutes. Nos mains cherchent déjà nos queues, nos bouches se rapprochent. La sueur couvre et illumine nos corps.
Moi, toi, toi sur moi. Tout se mélange.
Slips arrachés, les doigts déjà fouillent les entrailles, les bouches se gobent, les langues se battent. Corps à corps furioso. Halètements, mots susurrés, gémissements. Silence rompu, brisé.



Ma queue creuse le fond de ta gorge, ma langue pourlèche, avide, ta rondelle, préparant la venue de mes doigts conquérants.



Temps suspendu. Frénétiques combattants, nos membres s'entrechoquent violemment. Toutes les issues sont fouillées, inspectées, creusées.
Bientôt, mon sexe se fera un passage au plus profond de toi, bientôt je t'arracherai des cris d'allégeance des gémissements de plaisir. Bientôt ma semence inondera tes entrailles. Fluide vital, Don précieux.
Bientôt, parce que finalement nous ne faisons qu'un, bientôt donc, ta semence



coulera au fond de ma gorge. Quelques gouttes, peut- être s'échapperons, quelques gouttes que nous partagerons.
Communion sacrée.




09 août 2010

Grosse fatigue







Aujourd'hui, tous nos amis sont partis. Enfin seuls! Depuis le premier jour de nos vacances la maison n'a pas désempli.
Alors, aujourd'hui, grosse fatigue... Nous n'avons pas quitté la maison. Le temps ne s'y prêtait pas de toutes manières.
Tâches ménagères, lectures de journaux, sieste,....et levés tard. Exit la douche, exit le rasage...





Comme souvent dans ces cas là, j'ai passé la journée en sous-vêts. C'est un plaisir que j'affectionne particulièrement. Me balader "librement" dans un slibard ou un boxer difforme, usé, trop souvent lavé et un Marcel dans le même état, curieusement m'apaise.
Je vaque tranquillement.. Je lis confortablement posé au fond de mon canapé, je surfe sur Internet ( nous avons installé free dans la maison, ce qui permet de blogger même l'été).
Promis demain on bouge!







08 août 2010

Verlaine ' hombres'



Monte sur moi
Monte sur moi comme une femme
Que je baiserais en gamin
Là, c’est cela. T’es à ma main?
Tandis que mon vit t’entre, lame

Dans du beurre, du moins ainsi
Je puis te baiser sur la bouche,
Te faire une langue farouche
Et cochonne et si douce, aussi!

Je vois tes yeux auxquels je plonge
Les miens jusqu’au fond de ton coeur
D’où mon désir revient vainqueur
Dans une luxure de songe.

Je caresse le dos nerveux,
Les flancs ardents et frais, la nuque,
La double mignonne perruque
Des aisselles et les cheveux !


Ton cul à cheval sur mes cuisses
Les pénètre de son doux poids
Pendant que s’ébat mon lourdois
Aux fins que tu te réjouisses,

Et tu te réjouis, petit,
Car voici que ta belle gourde
Jalouse aussi d’avoir son rôle,
Vite, vite, gonfle, grandit,

Raidit... Ciel ! la goutte, la perle
Avant-courrière vient briller
Au méat rose : l’avaler,
Moi, je le dois, puisque déferle

Le mien de flux, or c’est mon lot
De faire tôt d’avoir aux lèvres
Ton gland chéri tout lourd de fièvres
Qu’il décharge en un royal flot.


Lait suprême, divin phosphore
Sentant bon la fleur d’amandier,
Où vient l’âpre soif mendier,
La soif de toi qui me dévore

Mais il va, riche et généreux,
Le don de ton adolescence,
Communiant de ton essence,
Tout mon être ivre d’être heureux




Bouquin


Après La maison du bout du monde et De chair et de sang, Michael Cunningham persiste et signe Les heures, un excellent roman qui se trouve dans la veine des deux précédents tout en osant une construction narrative plutôt surprenante. Trois femmes, trois époques: l'écrivain bâtit son récit sur quelques heures de la vie de ces héroïnes dont l'une a vécu - Virginia Woolf -, dont une autre porte le nom d'un personnage illustre - Mrs. Dalloway -, et dont la troisième - Mrs. Brown - est complètement anonyme. Quel lien les unit? Nous le découvrirons, en ce qui concerne les faits, dans les dernières pages. Mais une chose est certaine, la littérature représente pour elles leur seule destinée. Virginia Woolf donnerait sa chemise pour un paragraphe bien tourné; Clarissa, surnommée par son meilleur ami Mrs. Dalloway, en est venue à s'identifier à cette figure romanesque. Quant à Mrs. Brown, elle ne vit que pour la lecture. N'ira-t-elle pas jusqu'à louer une chambre d'hôtel le temps de terminer le livre dans lequel elle est plongée et qui s'intitule bien sûr... Mrs. Dalloway? Ces instants fugaces durant lesquels Michael Cunningham surprend ces trois femmes sont décisifs pour elles: Virginia Woolf, au bord de la folie, est engloutie dans l'écriture de ce fameux Mrs. Dalloway et la faille qui s'est creusée dans son esprit ne sera plus jamais comblée. Clarissa vient de perdre son meilleur ami. Quant à Mrs. Brown, c'est durant cette échappée à l'hôtel qu'elle comprend qu'elle ne pourra pas supporter l'existence qu'elle mène. Partir ou mourir, c'est désormais le choix qui s'impose à elle.
Michael Cunningham signe une histoire d'une profonde originalité, couronnée par un jury, celui du prix Pulitzer, qui manque rarement de flair.





Verlaine-Hombres- 3

MILLE ET TRE
Mes amants n'appartiennent pas aux classes riches :
Ce sont des ouvri
ers faubouriens ou ruraux,
Leurs quinze et leurs vingt ans sans ap
prêts sont mal chiches
De force assez brutale et de procédés gros.
Je les goûte en habits de travail, cotte et veste ;
Ils ne sentent pas l'a
mbre et fleurent de santé
Pure et simple ; leur marche un peu lourde,
va preste
Pourtant, car jeune, et grave en l'élasticité ;
Leurs yeux francs et matois crépitent de malice

Cordiale et des mots naïvement rusés
Partent non sans un gai juron qui les épice
De leur bouche bien fraîche aux solides baisers ;
Leur pin
e vigoureuse et leurs fesses joyeuses
Réjouissent la nuit et ma queue et mon cu ;
Sous la lampe et le petit jour, leurs chairs
joyeuses
Ressuscitent mon désir las, jamais vaincu.
Cuisses, âmes, mains, tout mon être pêle-mêle,
Mémoire, pieds, coeur, dos et l'oreille et le nez
Et la fressure, tout gueule une ritournelle,
Et trépign
e un chahut dans leurs bras forcenés.
Un chahut, une ritournelle fol et folle
Et plutôt divin
s qu'infernals, plus infernals
Que divins, à m'y perdre, et j'y nage et j'y vole,
Dans leur sueur et leur haleine, dans ces bals.
Mes deux Charles l'un jeune tigre aux yeux de chattes
Sorte d'enfant de choeur grandissant en soudard,
L'autre, fier gaillard, bel effronté que n'épate
Que ma pente vertigineuse vers son dard.

Odilon, un gamin, mais monté comme un homme
Ses pieds aiment les miens épris de ses orteils
Mieux encore mais pas plus que de son reste en somme
Adorable drûment, mais ses pied
s sans pareils !
Caresseurs
, satin frais, délicates phalanges
Sous les plantes, autour des chevilles, et sur
La cambrure veineuse et ces baisers étranges
Si doux, de quatre pieds, ayant une âme, sûr !
Antoine, encor, proverbial quan
t à la queue,
Lui, mon roi triomphal et mon suprême Dieu,
Taraudant tout mon coeur de sa prunelle bleue
Et tout mon cul de son épouvantable
épieu.
Paul, un athlète blond aux pectoraux
superbes
Poitrine blanche, aux durs boutons s
ucés ainsi
Que le bon bout ; François, souple comme des gerbes

Ses jambes de danseur, et beau, son chibre aussi !
Auguste qui se fait de jour en jour plus mâle

(Il était bien joli quand ça nous arriva)
Jules, un peu putain avec sa beauté pâle.
Henri, me va en leurs conscrits qui, las !
s'en va ;
Et vous tous ! à la file ou confondus en bande
Ou seuls, vision si nette des jour
s passés,
Passions du présent, futur qui croît et bande
Chéris sans nombre qui n'êtes jamais assez !

Verlaine-Hombres- 2


.....Mais comparer le cul de l'homme à ce bon cu À ce gros cul moins voluptueux que pratique Le cul de l'homme fleur de joie et d'esthétique Surtout l'en proclamer le serf et le vaincu, "C'est mal," a dit l'amour. Et la voix de l'Histoire. Cul de l'homme, honneur pur de l'Hellade et décor Divin de Rome vraie et plus divin encor, De Sodome morte, martyre pour sa gloire.

06 août 2010

Farniente otto


Bien entendu, c'est un rituel. Pendant les nuits étoilées du mois d'août et, Dieu sait comme le ciel est beau au dessus de notre maison, On illumine la piscine, et on s'y jette tous: c'est le traditionnel bain de minuit.
Puis, Exténués, heureux, nous sècherons doucement en guettant les étoiles filantes tout en sirotant des alcools forts de toutes sortes.




La nuit sera longue.