30 septembre 2010

Bouquins



Lauréat du prix Goncourt en 2004 pour Le soleil des Scorta, traduit dans une trentaine de pays, Laurent Gaudé, 38 ans, écrit aussi de longue date pour le théâtre. Avec Ouragan, son sixième roman, l'auteur de La mort du roi Tsongor évoque le cyclone, jamais nommé dans le livre, qui s'abat sur La Nouvelle-Orléans. A l'annonce de cette catastrophe, les habitants s'éloignent de la ville menacée. D'autres restent et affrontent la fureur du ciel. C'est le cas de la vieille Josephine Linc. Steelson, "négresse" quasiment centenaire qui semble porter la mémoire du peuple noir américain sur ses épaules fatiguées mais fières. Il y a aussi Rose Peckerbye qui élève seule son petit garçon qu'elle peine à aimer. Keanu Burns, son ancien amoureux, échoué dans un motel du Texas, ressasse l'enfer des plates-formes pétrolières où il a travaillé, et se décide à rejoindre La Nouvelle-Orléans, malgré l'imminence du désastre, pour retrouver Rose. Il y a également Buckeley, le taulard, qui parvient à s'évader de sa prison avec d'autres détenus. Il y a enfin le très illuminé Révérend, qui espère prouver à quel point il peut servir son Dieu à l'occasion de ce cataclysme... On retrouve le Gaudé dramaturge, qui introduit dans la tragédie une réflexion humaniste inspirée. Extrait" "Moi, Josephine Linc. Steelson, négresse depuis presque cent ans, j'ai ouvert la fenêtre ce matin, à l'heure où les autres dorment encore, j'ai humé l'air et j'ai dit : "Ça sent la chienne." Dieu sait que j'en ai vu des petites et des vicieuses, mais celle-là, j'ai dit, elle dépasse toutes les autres, c'est une sacrée garce qui vient et les bayous vont bientôt se mettre à clapoter comme des flaques d'eau à l'approche du train. C'était bien avant qu'ils n'en parlent à la télévision, bien avant que les culs blancs ne s'agitent et ne nous disent à nous, vieilles négresses fatiguées, comment nous devions agir. Alors j'ai fait une vilaine moue avec ma bouche fripée de ne plus avoir embrassé personne depuis longtemps, j'ai regretté que Marley m'ait laissée veuve sans quoi je lui aurais dit de nous servir deux verres de liqueur - tout matin que nous soyons - pour profiter de nos derniers instants avant qu'elle ne soit sur nous. J'ai pensé à mes enfants morts avant moi et je me suis demandé, comme mille fois auparavant, pourquoi le Seigneur ne se lassait pas de me voir traîner ainsi ma carcasse d'un matin à l'autre. J'ai fermé les deux derniers boutons de ma robe et j'ai commencé ma journée, semblable à toutes les autres. Je suis descendue de ma chambre avec lenteur parce que mes foutues jambes sont aussi raides que du vieux bois, je suis sortie sur le perron et j'ai marché jusqu'à l'arrêt du bus. Moi, Josephine Linc. Steelson, négresse depuis presque cent ans, je prends le bus tous les matins et il faudrait une fièvre des marais, une de celles qui vous tordent le ventre et vous font suer jusque dans les plis des fesses, pour m'empêcher de le faire. "

Bouquins

Celui qui a partagé la vie du créateur durant 50 ans se confie et dévoile dans cet ouvrage une part de son intimité, surprenante démarche de la part de Pierre Bergé, qui s’est toujours montré, vis à vis des médias, très secret concernant sa vie privée.
Peut être le récent torchon de Dominique Lelièvre l’a t-il encouragé à publier ses lettres ? Qualifié par l’auteur de « psychoanalyse biographique », Saint Laurent mauvais garçon dresse surtout un bien sombre portrait du génie de la couture. La face la plus noire du couturier y est exposée, et ses névroses accentuées de telles façons qu’il est difficile de penser que le but principal n’a pas été de ternir l’image du couturier.
Commencé un soir de décembre, quelques mois après la disparition d’Yves Saint Laurent, Lettres à Yves se révèle être un véritable journal d’absence de celui qui partagea la vie d’Yves Saint Laurent, de ses débuts dans la mode à sa mort le 1er juin 2008.
Une certaine volonté de démentir ce qui a été dit, certes, mais surtout une confession poignante, « Le moment était venu de dire certaines choses. Yves est un personnage public et j’imaginais bien que beaucoup de mensonges seraient écrits et dits sur sa vie. Parler de nous était une manière de les réfuter. Je tenais à dire la vérité, ce que je fais. » (interview extraite du journal Le Monde, par Josyane Savigneau)

28 septembre 2010

I miss you







Encore une semaine ailleurs. Une semaine de bureaux, de réunions en réunions. Tôt le matin et forcément tard le soir. Chambres d'hôtels forcément luxueuses, forcément froides. Forcément lugubres. Room service ou diner en tête à tête avec mon iPad.
Il faut bien gagner sa vie c'est sûr mais, là en ce moment, maintenant , I miss you dear.....






Opéra: Le vaisseau fantôme : la poésie de Wagner


La mise en scène de Willy Decker est reprise à l'Opéra Bastille sous la direction de Peter Schneider.

Il y a très longtemps que je baigne dans la musique classique. Je l'écoute, je vais au concert, à l'opéra. Mais je ne connaissais pas Wagner. Je le redoutais… Et puis, soudain, quelque chose s'est fissuré, mes résistances ont lâché, et mon engouement est d'autant plus fort et profond. Depuis deux ans, de l'Opéra de Paris pour « L'Or du Rhin », à Aix-en-Provence pour « Le Crépuscule des dieux », j'ai appris à le connaître… Cet été, j'ai eu le privilège de me rendre par deux fois à Bayreuth, en compagnie de mon metteur en scène dans « Nono », Michel Fau, qui est un très grand mélomane. Là-bas, j'ai été subjuguée par la beauté du lieu, le cérémonial, tout ce qu'Eva Wagner m'avait incitée à découvrir. J'ai eu la chance, à Paris, d'assister à des répétitions du spectacle qui avait été créé dans la mise en scène de Willy Decker, en 2002. Dans une des salles de répétition, Alexandre Stadler, assistant metteur en scène, transmet avec patience et précision de très belles indications car il faut retrouver le mouvement exact, avec d'autres interprètes. Dans leurs longues jupes, Adrianne Pieczonka, Senta et Marie-Ange Todorovitch, Mary, répètent une des très belles scènes de l'ouvrage. Seule dans l'immense salle de Bastille, j'ai aussi écouté et admiré la répétition des chœurs, sous la direction subtile de Patrick Marie Aubert, leur chef. Avec douceur, il guide des dizaines de choristes qui, en même temps, font les gestes des marins hissant les voiles… Des instants de pur ravissement, pour moi…



Passion Chanteurs : un art indépassable
« J'admire les chanteurs. La distribution est de haute qualité. Ce sont les débuts à l'Opéra de Paris d'Adrianne Pieczonka, Senta, et de Klaus Florian Vogt, Erik, un très grand wagnérien qui, lorsqu'il a remplacé, un soir, Jonas Kaufmann souffrant dans Lohengrin, a eu 35 minutes d'ovations… Matti Salminen, Daland, James Morris, Der Holländer, Bernard Richter, Der Steuermann, et Marie-Ange Todorovitch, Mary : c'est un ensemble superbe. »

Julie Depardieu pour le Figaroscope
08/09/2010







26 septembre 2010

12° techno parade de Paris


Le coup d'envoi de la 12è Techno Parade de Paris, au concept revisité, a été donné samedi en début d'après-midi par une flash-mob défendant "les nuits parisiennes", en présence de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Vers 13H00, plusieurs jeunes ont réalisé place Denfert-Rochereau (XIVème arrondissement) une chorégraphie, encouragés par un homme déguisé en centurion romain perché sur un char, en écho à la pétition "La nuit se meurt" lancée en octobre 2009, contre la multiplication des interdictions liées notamment au bruit nocturne. La météo était incertaine, pluie et éclaircies se succédant. La Techno Parade réunit cette année vingt chars plus petits qu'auparavant équipés de leurs "sound-systemps", suivis par une foule de tous âges aux tenues le plus souvent colorées, avec paire de lunettes vertes ou crête rose par exemple. Le cortège musical, animé par 150 DJs, devait rejoindre la place de la Bastille vers 18H00, après un parcours d'environ 4 kilomètres.


En tête du défilé, la traditionnelle banderole des années précédentes, tenues par des personnalités du monde politique, n'a pas été reconduite cette année. Selon Henri Maurel, co-président de l'association Technopol qui organise la parade, l'objectif est de rompre avec le rituel protocolaire en vigueur jusqu'à présent et de faire de cette manifestation un "festival de rue, comme un carnaval, où l'accent est mis sur les participants". L'ancien ministre de la Culture, Jack Lang, était présent parmi la foule. "Il faut se souvenir que la Techno Parade a permis de dédiaboliser la musique techno", a-t-il dit à l'AFP. Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, n'assistait pas à cette Techno Parade mais son ministère a organisé vendredi, pour la première fois, une soirée électro à la Cité de l'Immigration à Paris.



25 septembre 2010

Citation (2)


JEAN-CLAUDE VAN DAMME
« On est tous homos. Je vais expliquer pourquoi. On est tous homos. Y a le hommesexuel, et y a le homo, y a le homo parce que on s'adore. Moi je me regarde toujours dans la glace, pourquoi ? Pour avoir un beau corps. OK ? Alors on m'a donné un corps, et j'essaye de le respecter le mieux que je peux. Alors j'aime mon corps ; est-ce que je suis un homo ? » Jean-Claude Van Damme, acteur et philosophe surréaliste.

Citation

Quand on demandait a Boy Georges s'il croyait en la réincarnation et si oui en quoi il souhaiterait se réincarner, il répondait sans hésitation :le slip de Mick Jagger.... Sans commentaire...

24 septembre 2010

"I’m homosexual… How and why are idle questions. It’s a little like wanting to know why my eyes are green." — Jean Genet



On November 21, 1974, Maharis was arrested and charged with Commission of a Lewd Act after being caught having sex with Perfecto Telles, a 33-year old hairdresser, in the men’s room of a Los Angeles gas station. Police said he was booked on a “sex perversion charge” and released on $500 bail. Maharis had previously been arrested on December 15, 1967, by a vice officer who said the actor had made a pass at him in the men’s room of a Hollywood restaurant; that charge had been dropped when Maharis pleaded guilty to one count of disturbing the peace and paid a $50 fine.




23 septembre 2010

La rue assourdissante autour de moi hurlait




Le soleil est déjà bien haut. Les bruits de la ville s'entrechoquent avec le lourd silence de l'appartement désert. Le soleil caresse, réchauffe ma peau, nue. Une légère et fraiche brise automnale soulève doucement les poils de mes cuisses. Je frisonne. Plaisir, froid, douceur du moment.


Qu'il est bon de laisser couler le temps, lentement, gouttes précieuses comme suspendues.
Parenthèse estimable.

19 septembre 2010

cinema, c'est pas si souvent


Inception signifie "origine", éclosion d'un événement qui va en générer d'autres en écho. Des émotions dont Christopher Nolan explore la figuration dans les arcanes du cerveau. Le chaos mental est l'un des principes de ce film d'action qui mixe la stratégie d'un gang spécialisé dans l'espionnage industriel et les troubles psychopathologiques de son chef. Orchestrateur de ce voyage dans les neurones et observateur des mécanismes de défense qui s'y déclenchent comme une sirène d'alarme, le cinéaste brouille le réel et le rêve, leur octroie à chacun des critères temporels différents.

EXCELLENT

Auteur de ce scénario infernal qu'il met en scène avec un tel sens du détail dramaturgique que nombre de spectateurs auront à coeur d'aller voir Inception plusieurs fois, Christopher Nolan imagine les exploits d'un "extracteur", un type qui s'introduit dans les rêves de ses proies pour leur voler des secrets enfouis au fond de leur subconscient. Le voilà chargé par une multinationale de faire l'inverse : plutôt que de dérober une idée, il s'agit d'en implanter une dans l'esprit d'un individu, comme un ver dans un fruit. Glisser l'inception susceptible de pousser un puissant patron à changer ses plans.

Construite sur le principe des histoires en abyme, obligeant ces étranges espions à imaginer les décors déroutants de leurs plongées oniriques et à emboîter plusieurs rêves les uns dans les autres, cette intrigue est de nature à combler les tenants du spectacle à l'hollywoodienne. Truffée d'effets spéciaux, elle donne lieu à des jeux de miroirs sous le métro aérien parisien, une poursuite échevelée dans les ruelles de Mombasa au Kenya, des constructions virtuelles qui s'écroulent, des pieds de nez à l'équilibre, marches au plafond, combats en apesanteur, final à la James Bond, suspense crispant.

Les admirateurs de Christopher Nolan y retrouvent le goût du dédale, la succession de flash-back, les décalages de niveaux de réalité et le désordre psychologique lié à l'amnésie qui faisaient le succès de son premier film, Memento (2000), ainsi que sa propension à faire de Batman un justicier tourmenté (Batman Begins, 2005, et The Dark Night, 2008). Car Cobb est hanté par une douloureuse épreuve intime, poursuivi par une épouse décédée qui surgit dans ses songes pour saboter ses missions.

"Ces rêveurs assis"

Ils découvriront un démiurge machiavélique que n'eurent pas renié les surréalistes. Nous ne sommes pas loin ici du Je t'aime, je t'aime d'Alain Resnais et Jacques Sternberg (1968) où un homme voyage à travers le temps en égaré, cobaye d'une expérience perturbée qui lui fait croiser une fille cafardeuse qu'il prétend avoir tuée. Dans Inception, Mall, la femme fatale (Marion Cotillard), est la Nadja de Cobb, une créature quasi fantasmatique qui prend le rêve pour le réel (et inversement), multiplie les appels de détresse, perd la raison jusqu'à sauter dans le vide pour retrouver l'amour de sa vie. Surréaliste suicidé en 1929, Jacques Rigaut était pareillement certain de n'être qu'un fantôme, persuadé qu'en remontant le temps il redeviendrait lui-même.

La minutie avec laquelle Christopher Nolan peint la mise en place des séances de sommeil collectif nous replonge dans les expériences hypnotiques planifiées chez André Breton, où Robert Desnos remplissait le rôle du médium aux yeux fermés.

Comme dans Inception, ces séances destinées à explorer les rêves de chacun entraînaient des désordres sensoriels et états impulsifs. L'idée de Breton était que ces rêves harmonisés en "vases communicants" étaient de nature à résoudre certaines difficultés de la vie. Exista même avec un certain Hervey de Saint Denys (1822-1892) la notion de "rêve dirigé" : ce sinologue prouva que l'on pouvait se créer les rêves de son choix, par exemple rêver d'une région après s'être endormi en aspergeant son oreiller d'un parfum qu'il y avait acquis.

Dans Inception, on n'est pas près d'oublier ce plan, fixant des corps endormis flottant dans un virtuel cosmos. C'est l'image même des spectateurs de cinéma, candidats à rêver ensemble, dans une même salle. Ces "rêveurs assis, disait Desnos, sont emportés dans un nouveau monde auprès duquel la réalité n'est que fiction peu attachante."

Le monde


sunday's movies

je t'aime... moi non plus
allez, un petit coup de cinéma détourné!....


anachronisme

un petit coup de vieux pour notre star war....
Où Dark Vador a des airs de Nosferatu....



18 septembre 2010

Le Rêveur Illimité - In Memoriam J.G. BALLARD (1930-2009)

J.G. BALLARD (1930-2009)

« Je crois à mes obsessions personnelles, à la beauté de l’accident de voiture, à la paix de la forêt engloutie, à l’émoi des plages estivales désertes, à l’élégance des cimetières de voitures, au mystère des parkings à étages, à la poésie des hôtels abandonnées. »

« Le futur va être ennuyeux. La suburbanisation de la planète continuera, et la suburbanisation de l’âme suivra peu de temps après. »

Son nom demeure méconnu du grand public, peut-être même n'avez-vous jamais entendu parler de lui dans les médias, jusqu'à cette semaine et l'annonce de sa mort, ce dimanche 19 avril 2009. J.G. Ballard était cependant reconnu pour l'un des plus grands écrivains britanniques des quarante dernières années. Et son nom est lié au cinéma, entre autres à l'un des plus beaux films de Steven Spielberg, EMPIRE DU SOLEIL, adapté de son roman basé sur sa propre enfance en Chine occupée par le Japon. Fer de lance de la nouvelle vague de la science-fiction littéraire, critique impitoyable de nos sociétés modernes, J.G. Ballard avait développé un univers littéraire unique, où les technologies, les sociétés et les bouleversements de l’environnement affectent de manière irrémédiable la fragile psychologie humaine. À tel point que son nom a inspiré un nouvel adjectif dans le très sérieux Dictionnaire Anglais Collins : « ballardien ». L’auteur méritait bien donc un petit hommage dans ces pages !

Je prie les lecteurs et Ségolène Royal de bien vouloir m'excuser d'avance de certaines approximations, ou oublis éventuels, dans la petite biographie qui va suivre - les notices consacrées à la vie et l'œuvre de Ballard sur Internet sont parfois imprécises… J'ai aussi pioché certaines des citations de l’écrivain dans le livre de Lorris Murail, LES MAÎTRES DE LA SCIENCE-FICTION, de la collection Les Compacts, parue chez Bordas.

James Graham Ballard est né le 15 novembre 1930 à Shanghai, où il passa toute son enfance, vivant dans la colonie anglaise du Settlement International, “l'un des endroits les plus extraordinaires, les plus bizarres de la planète” comme il le dira plus tard. Fils d’un chimiste de la Calico Printers Assocation, devenu PDG de la filiale chinoise d’une grande entreprise textile de Manchester, China Printing and Finishing Company, le jeune Ballard n'a donc alors jamais connu sa mère patrie, l'Angleterre. Son roman EMPIRE DU SOLEIL (commencé 1980 et publié en 1984) est largement autobiographique. Le jeune “garçon anglais difficile” a bien connu les conditions terribles de la 2e Guerre

Mondiale après l'invasion du Settlement par les troupes Japonaises, juste après l'attaque de Pearl Harbour, en décembre 1941. Comme des milliers de concitoyens britanniques des colonies, Ballard fut interné en 1942 (ou 1943 ?) dans un camp de prisonniers près de Shanghai, à Lunghua. Cependant, il n’a pas été séparé de ses parents, comme le jeune héros du roman. Sur cette dure époque, le romancier a une vision pour le moins nuancée, entre l'innocence de l'enfance et la découverte d'une violence sans nom :

« J’ai des souvenirs… je ne dirais pas heureux… mais pas déplaisants du camp (…) Je me souviens beaucoup des brutalités et des violences qui avaient lieu - mais dans le même temps nous les enfants, nous jouions à mille et un jeux tout le temps ! »

Notons que c'est à onze ans que le jeune Ballard écrit son tout premier livre, demeuré inédit. Il avait pour sujet le contrat au bridge, un sujet qu'évoque l'interprète de Jim, le tout jeune Christian Bale, dans le film de Spielberg !

Après la fin de la guerre, il part pour l’Angleterre en 1946, et est vite choqué par la vie britannique qui lui paraît détachée des réalités, ce qui n‘a rien d‘étonnant, compte tenu du caractère du futur écrivain, tout juste sorti de dures années de détention. Il étudie à la Leys School de Cambridge, mais ne s’intègre pas aux autres étudiants. Ces années d'après-guerre sont difficiles pour le jeune Ballard, qui étudie par la suite la médecine au King’s College de Cambridge, mais qu'il ne pratiquera jamais. En 1951, toujours au King’s College, J.G. Ballard écrit pour un concours THE VIOLENT NOON, une histoire criminelle pastichant Hemingway et publiée dans le journal du campus.

Par la suite, Ballard étudie la Littérature Anglaise durant une année à l’Université de Londres, sans succès. Il y découvre la psychanalyse et le surréalisme qui le fascineront toute sa vie. Notamment les peintures de Dali, Magritte, Chirico, Ernst ou Delvaux, qui influenceront ses futures œuvres cataclysmiques regorgeant de vastes paysages désertiques et hostiles. En attendant, Ballard fait des petits boulots, comme rédacteur dans une agence de publicité et démarcheur en encyclopédies. Sur un coup de tête, il rejoint la RAF au Canada. À cette époque, il écrit sa première nouvelle de science-fiction, PASSEPORT POUR L’ÉTERNITÉ. En 1955, J.G. Ballard épouse Helen Mary Matthews, dont il aura trois enfants - dont une fille, Bea Ballard, productrice exécutive à la Télévision britannique.

Vers 1956, J.G. Ballard se met à écrire sérieusement et est publié pour la première fois par le magazine New Worlds : c'est la nouvelle PRIMA BELLADONNA. Jeune père, il gagne difficilement sa vie en travaillant dans une bibliothèque jusqu’à devenir rédacteur en chef d’une revue scientifique, Chemistry and Industry, en 1957. La famille s’agrandit, il part vivre à Shepperton dans la banlieue de Londres. Pendant ses 2 semaines de congés annuels, il écrit son premier roman et obtient un contrat avec Berkley Books.

Dans les années qui vont suivre, Ballard écrit plusieurs livres de science-fiction post-apocalyptique, où des catastrophes naturelles ravagent la planète entière : LE VENT DE NULLE PART, SÉCHERESSE, LE MONDE ENGLOUTI, et LA FORÊT DE CRISTAL, ainsi que beaucoup de nouvelles, les plus réussies étant rassemblées dans les recueils CAUCHEMAR A QUATRE DIMENSIONS, LA PLAGE ULTIME et VERMILION SANDS. Ces romans sont tout de suite très remarqués et appréciés des spécialistes, et sont désormais reconnus comme des œuvres majeures. Inondations, détraquement de la végétation, désertification… sont autant de thèmes qui gardent toute leur acuité prophétique quarante ans après la publication des livres. Son activité et son talent font de lui l’un des auteurs phares de la nouvelle science-fiction britannique, aux côtés de Brian Aldiss (LE MONDE VERT, le cycle HELLICONIA, et dont la nouvelle DES SUPERJOUETS POUR L'ÉTÉ est devenue au cinéma A.I. INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, autre œuvre mal connue de Steven Spielberg !), John Brunner (TOUS A ZANZIBAR, LE TROUPEAU AVEUGLE) et Christopher Priest (LE MONDE INVERTI, LE PRESTIGE).

Une tragédie personnelle touche J.G. Ballard au plus près en 1964, quand Helen décède d’une pneumonie. C’est vers cette même époque qu’il devient écrivain professionnel. Il s’intéresse aux techniques d’écriture expérimentale de William S. Burroughs (LE FESTIN NU), et collabore activement au magazine New Worlds de son collègue Michael Moorcock. Le style de Ballard évolue, passant de récits plus « classiques » de Fin du Monde à l’exploration de nouvelles angoisses, la description d’une société occidentale de plus en plus ravagée à chaque roman. Il écrit ainsi LA FOIRE AUX ATROCITÉS, étonnant livre-puzzle sans début ni fin, où le héros déboussolé change de nom à chaque chapitre. La culture médiatique de l’époque y est omniprésente, et sérieusement égratignée, avec des titres aussi évocateurs que « You : Coma : Marilyn Monroe », « Plan for the Assassination of Jacqueline Kennedy », « Love and Napalm : Export USA » et « Why I Want to Fuck Ronald Reagan », entre autres ! Ce dernier chapitre, véritable pamphlet visionnaire, alertait le lecteur sur les futures dérives médiatiques de nos chefs d’État, plus habiles à manipuler l’émotion des masses via les médias qu’à faire appel à leur raison et leur intelligence :

« Surtout, cela me frappa que Reagan fut le premier politicien à exploiter le fait que son public télévisuel n’écouterait pas trop attentivement, voire pas du tout, ce qu’il disait, et pourrait même très bien assumer d’après son attitude, et sa présentation, qu’il disait l’exact contraire des mots sortant de sa bouche. »



rêve de cités...





Je m'intéresse à ce qui touche au plus profond de la psychologie humaine, ce besoin concomitant de sécurité et de violence extrême. On vit par exemple dans un monde où l'automobile est reine, alors qu'elle fait un million de morts chaque année. Ça me passionne d'essayer de comprendre pourquoi les hommes sont fascinés et pervertis par les machines.
J.G Ballard











tu es foutu!!

un peu de musique, un zeste de kitch,...
merci Pierre & Gilles

15 septembre 2010

Cicatrice

...


C'était moi qui lui faisait l'amour, sur le siège arrière de sa petite voiture, entouré par la géométrie bizarre des commandes pour invalide. Comme j'explorait son corps, cherchant à tâton ma voie parmi les attelles et les courroies de ses sous-vêtements, les galbes peu familiers de ses hanches et de ses jambes me menant vers d'uniques culs-de-sac, déclinaisons étranges de la peau et de la musculature. Chacune de ses difformités devenait une puissante métaphore pour l'excitation de nouvelles violences. Son corps, avec ses contours angulaires, ses jonctions inattendues de membrane muqueuse et de ligne de poils pubiens, muscle détrousseur et tissu érectile, était une anthologie mûrissante de possibilités perverses.

Jg. Ballard.



Crash


Je pense maintenant aux autres accidents que nous nous décrivions, aux morts absurdes des blessés, des mutilés et des traumatisés. Je pense aux accidents de psychopathes, accidents peu plausibles, accomplis dans le dégoût de soi et le ressentiment; méchantes collisions multiples mises au point dans des voitures volées, sur l'autoroute du soir, entre employés de bureau fatigués. Je pense aux accidents insensés de ménagères neurasthéniques rentrant de l'institut


prophylactique et se jetant sur des voitures garées dans des rues de banlieue. Je pense aux accidents de schizophrènes excités heurtant de front des camionnettes de blanchisserie venant juste de caler dans une rue à sens unique,


à ceux de maniaques dépressifs broyés lors d'inutiles demi-tours sur les bretelles d'accès aux autoroutes, à ceux de paranoïaques malchanceux percutant un mur de brique au bout d'une impasse signalée, à ceux de bonnes d'enfants sadiques décapitées dans leurs voitures retournées sur de complexes échangeurs, à ceux de gérantes de supermarché lesbiennes brûlées vives dans la carcasse défoncée de leurs mini-voitures sous le regard stoïque de pompiers d'âge mûr, à ceux d'enfants autistes écrasés lors de collisions par l'arrière (leur regard moins meurtri dans la mort), à ceux de débiles mentaux prisonniers de leur autocar et coulant dans un canal le long d'une route, au coeur d'une zone industrielle. »

Jg Ballard.

13 septembre 2010

In the mood

As simply as that!


08 septembre 2010

juste pour rever un peu

Pas loin de matrix, encore de la science fiction, presque plus de la fiction, bientôt la réalité.. Enjoy.


07 septembre 2010

Ce qu'il reste de toi



Ce qu'il reste de toi, une image imprécise, une odeur sur mon drap, une tâche sur ma chemise, une photo perdue dans un étrange vide des détours dans ta rue, un t-shirt, quelques rides. Ce qu'il reste de toi, un jour de février, un invisible froid, des souvenirs à trier, ta chaleur sur le sable, des batailles dans la neige, un sentiment coupable, mon âme qui te protège. Je mets des peurs à m'en remettre, plus que des bruits, des kilomètres, j'égare un peu ce qu'il reste de moi, au milieu de ce qu'il reste de toi, j'égare un peu ce qu'il reste de moi au milieu de ce qu'il reste de toi. Ce qu'il reste de toi, un regard sur ce pont, un bateau qui s'en va vers un autre horizon, un pauvre jour de pluie, seuls comme des bancs publics, le son de notre ennui aux mauvaises acoustiques. Ce qu'il reste de toi, une si longue absence qui se moque de moi, une éternelle danse, un début d'utopie, le chaos de ta peau dans l'enfer de mes nuits, le sommeil en morceaux. Je mets des peurs à m'en remettre, plus que des bruits, des kilomètres, j'égare un peu ce qu'il reste de moi, au milieu de ce qu'il reste de toi, j'égare un peu ce qu'il reste de moi au milieu de ce qu'il reste de toi. Ce qu'il reste de toi, un comment, un pourquoi. Je mets des peurs à m'en remettre, plus que des bruits, des kilomètres



grégoire

Absence


Tu sais que j’ai du mal,
Encore à parler de toi,
Il parait que c’est normal,
Y a pas de règles dans ces jeux-là.

Tu sais j’ai la voix qui se serre,
Quand je te croise dans les photos,
Tu sais j’ai le cœur qui se perd,
Je crois qu'il te pense un peu trop.

C’est comme ça...

J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé que mon chagrin,
Ne dure qu’un instant.
Et tu sais j’espère au moins,
Que tu m’entends.

C’est dur de briser le silence,
Même dans les cris, même dans la fête,
C’est dur de combattre l’absence,
Car cette conne n’en fait qu’à sa tête.

Et personne ne peut comprendre,
On a chacun sa propre histoire.
On m'a dit qu’il fallait attendre,
Que la peine devienne dérisoire.

C’est comme ça...

J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé que mon chagrin,
Ne dure qu’un instant.
Et tu sais j’espère au moins,
Que tu m’entends.

Je voulais te dire que j’étais fier,



D’avoir été au moins un jour,
Un peu ton ami et ton frère,
Même si la vie a ses détours.

C'est comme ça...
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…

J'aurais aimé que mon chagrin,
Ne dure qu’un instant.
Et tu sais j’espère au moins
Que tu m'attends.





, j'égare un peu ce qu'il reste de moi, au milieu de ce qu'il reste de toi, j'égare un peu ce qu'il reste de moi au milieu de ce qu'il reste de toi.

Je me déteste à m'accrocher à ça...et mon coeur reste un peu à toi..

grégoire

04 septembre 2010

Dérive homophobe..... En Belgique




Lettre de menaces homophobes contre Elio Di Rupo


La chaîne de télé flamande VTM a reçu une lettre de menaces à l’encontre d’Elio Di Rupo, le président du Parti socialiste et préformateur royal. Le texte débute par ces mots : “Au nom d’Allah” … Et précise que “dans un pays musulman tel que la Belgique, un homosexuel ne peut en aucun cas devenir Premier ministre” . Le cas échéant, l’auteur de la lettre laisse entendre qu’il pourrait attenter à la vie d’Elio Di Rupo. VTM précise par ailleurs avoir transmis le document à la police. Du côté du PS, on dit avoir été mis au courant de ces menaces justement par l’intermédiaire de la chaîne lors de la diffusion d’un reportage dans le journal télévisé. Mais le parti se refuse à plus de commentaires pour le moment.
no comment quant à la référence à la Belgique Musulmane...




Dérive homophobe..... En France



Footballeur ou gay, un amateur paye de n'avoir pas choisi

— "Pédé, tarlouze, pédophile"... Durant des années, Yoann Lemaire a encaissé avec distance les injures homophobes lancées sur ou autour des terrains jusqu'à craquer, il y a quelques jours, devant le refus de licence opposé par son club de foot de toujours, le FC Chooz (DHR).
"Je viens de réaliser qu'après 14 ans passés au club, c'est terminé. Le foot avec les potes, aller à l'entraînement trois fois par semaine, c'était ma vie. C'est fini."
La guerre avec les dirigeants ardennais a en effet atteint un point de non-retour. "C'est allé trop loin avec eux. Et c'est impossible de trouver un club dans la région. +On a rien contre les gays mais on veut pas de problème+, voila ce que l'on me dit", raconte le libero de 28 ans.
Ce dernier réfléchit à intenter une action en justice pour demander un euro symbolique mais surtout pour que l'homophobie exprimée sur un terrain soit sanctionnée, à l'instar du racisme.
Son coming out, il y a cinq ans, n'avait pourtant provoqué aucune hostilité de la part de ses coéquipiers historiques. Les choses se sont gâtées lorsque de nouveaux joueurs sont arrivés à Chooz. "Certains ne supportaient pas de se doucher avec moi, les dirigeants ont pris leur parti", raconte Lemaire qui arrivait sur des matches pour apprendre que l'on avait "égaré" sa licence, ou se voyait rétrograder de l'équipe première sans motif sportif.
La situation est devenue paroxystique en mai 2009: un coéquipier profère des injures homophobes devant les caméras de France 3. Le club ne le sanctionne pas. Lemaire préfère s'en aller. Soutenu par des footeux homophiles, notamment le Paris Foot Gay, il écrit un livre ("Je suis le seul footballeur homo - enfin j'étais"), figure dans un document sur l'homosexualité dans le sport diffusé sur Canal +, au point de pousser la Ligue Champagne-Ardennes à s'emparer du dossier.
"J'étais lassé des proportions de cette affaire", explique Jean-Claude Hazeaux, président de l'instance régionale. "J'ai donc diligenté une conciliation. Après 2h30, le joueur qui avait insulté Lemaire a fait des excuses et le président de Chooz a accepté qu'il y refasse une demande de licence. Pour moi, le cas était clos."
C'était en juillet. Fin août, l'inattendue lettre de réponse a démoli Lemaire. Le FC Chooz refuse de le réintégrer afin "de protéger les deux parties. Il nous semble important, compte tenu de la passion encore sensible depuis les événements de mai 2009 et la médiatisation qui en a résulté, d'éviter de nouveaux incidents."
Tandis que le ministère de la santé et des sports s'intéresse de très près à son cas, que le Paris Foot Gay envisage de saisir la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations), Lemaire a du mal à se résoudre à attaquer Chooz en justice. "Pour gagner quoi? J'ai juste envie de jouer au foot, pas que les gars de mon village disent: "+Le pédé, il veut encore gagner du pognon" raconte le citoyen de Vireux, 2000 habitants, à 5 km de Chooz et ses 700 âmes.
"Depuis des années, on m'a fait des tas de coups, on a pété l'enclos de mes ânes", et l'un des dirigeants de Chooz l'a même menacé de mort sur Facebook.
"Faire changer les mentalités", devenir un exemple, c'est peut-être le destin du banni de Chooz qui s'inspire de la lutte contre le racisme dans le football pour nourrir son espoir. "Il y a des années, on pouvait injurier un black sans se faire sanctionner. Espérons que l'homophobie sera bientôt aussi punie."
Sur Internet :Yoan lemaire interview



Raisins de la colère



C'était il y à longtemps. C'était quelque part dans l'Amérique de la crise.
L'Amérique de la faim. Une Amérique où les hommes erraient par milliers à la recherche d'un jour, d'une heure de boulot, d'un quignon de pain. De ville en ville, dans les campagnes desséchées par le dust bowl, dans tout le pays.
C'était la grande dépression. Les cultures anéanties, la sécheresse.
Tom et Jim, appelons-les ainsi, ces prénoms leur vont bien, ce sont les prénoms de tout le monde, les prénoms qu'ils auraient pu porter. Ils ne se connaissent pas. Du moins pas encore. Comme tant d'autres, Ils sont chassés de chez eux. Avec ce qui leur reste encore, peut être juste ce qu'ils portent sur le dos, ils prennent la route, la 66. Ils espèrent que la situation s'arrangera, là bas en Californie, grâce aux feuillets qui sont distribués un peu partout qui vantent l'éternel Eldorado. Ils pensent que, là-bas, ils gagneront assez d'argent pour survivre, vivre, revivre.
la route est encombrée. Ils sont des milliers, des milliers de Tom et de Jim partant pour la Californie, qui empruntent jour après jour la route 66 ; en charrette, à bicyclette, à pied, comme ils peuvent.

Un camp de fortune dressé au bord de la route. Tentes balayées par le vent, poussière, qui s'engouffre partout, dans les moindres replis des vêtements, du corps, poussière qui recouvre tout. Amaranthes virevoltantes et enfin le bruit, le bruit du vent, sec, chaud. Sinistre sifflement. Ils se voient. parmi les pauvres hères, ombres fantomatiques dans la poussière qui les enveloppe. Ils se voient, ne se connaissent pas mais se reconnaissent. Ils ne connaissent pas mais en un instant tout autour d'eux disparaît, le temps se fige. Maintenant, ils sont liés à jamais. Qu'importe maintenant d'où ils viennent, ce qu'ils ont vécu, maintenant leurs destins sont liés. Bien sûr ils ne comprennent pas ce qui arrive, pas encore. C'est trop fort, trop...inconnu, indescriptible. Il n'ont pas de mots pour cela. Pas de mots pour expliquer pourquoi dès ce premier regard échangé, l'un ne sera plus sans l'autre.






Bien sûr cela ressemblera d'abord à de la camaraderie, de l'amitié. Ils feront route ensemble, ils partageront le pain, les cigarettes, le poids quotidien de la misère. Mais quelque chose, s'installe déjà au creux des reins, quelque chose de monstrueusement fort, comme un besoin insatiable, une envie, un manque physique dès que l'autre s'éloigne.






Ils feront route ensemble vers l'eldorado, le travail, le bonheur? Route interminable, brûlante, épuisante. Et puis un jour, après tant de solitude, tant de malheurs, tant de larmes partagés. Après tant de combats gagnés ou perdus, le réconfort ira plus loin. La main qui sèche la larme, s'attardera, le regard se voilera, les bouches se rapprocheront.



Des gestes maladroits, violents parfois suivront, les gestes de la passion, d'une passion trop longtemps, trop durement contenue.
Longtemps ils se refuseront à comprendre ce qui se sera passé et ce qui se passera encore. Puis bien avant "brokeback", ils porteront haut cette force fusionnelle qui les habitent et les porte. Ils la porteront, le regard fier à travers ce monde emporté par la misère, la violence, les combats solitaires pour la survie.

Bien sûr tout cela est inventé, mais, touché, ému par ces deux garçons, la force avec laquelle ils semblent narguer le monde, m'a donné envie de leur donner vie, leur donner une histoire.
Voilà.








01 septembre 2010

Disfarmer, galerie de portraits 1935-1945


In the small mountain town of Heber Springs, the Arkansas artist known as Disfarmer captured the lives and emotions of the people of rural America between 1939-1945. Critics have hailed Disfarmer's remarkable black and white portraits as "a work of artistic genius" and "a classical episode in the history of American photography."

. Dans la petite ville de montagne de Heber Springs, Arkansas l'artiste connu sous le nom Disfarmer a capturé la vie et les émotions de la population de l'Amérique rurale entre 1939-1945. Les critiques ont salué la remarquable Disfarmer portraits en noir et blanc comme «une œuvre de génie artistique» et «un épisode classique dans l'histoire de la photographie américaine." .

La galerie