19 novembre 2015

RencontreS **



Un corps étranger, inconnu. Une âme aussi. Une âme qui se dessine doucement au gré des moments, d’un regard, d’un geste de la main.
Il est assis là, tout près de moi, tout contre moi pourrais-je dire, tant la promiscuité de ce bar est grande. Je pourrais sentir sa peau, si ce n'était cette acre odeur de fumée. Son genou est si près du mien! D’abord, il y a quelque chose. Un rien, un appel du corps. Un regard croisé, une étincelle d’inquiétude, une interrogation, un appel, une parcelle d’humanité. Il y a aussi, une peau, une texture, une veine sur le dos d’une main. Une façon de bouger les doigts, de l’élégance, de la sensualité. Une bouche aussi, qui bouge, qui sourit en harmonie avec les yeux, avec le geste. Coquine, amusée. Il y a de la tendresse dans ce moment. Et puis cette main, bouge et s'accorde avec ces yeux qui me regardent, ces yeux qui m'interrogent et qui me cherchent avec tes mots qui me sourient. D'un coup, les autres, le bruit de la nuit parisienne, s'estompent. Juste ce halo de lumière au dessus du comptoir, juste pour nous. L'autre est devenu toi, ce toi qui me charmes, cette main qui parle si bien avec tes yeux. Ce poignet, ce petit lacet multicolore, qui m'ensorcelle, je voudrais déjà poser ma bouche dessus Enfin, plus tard dans la nuit, la communion. Tes yeux soudain si proches, rivés sur les miens, tes paupières qui se ferment doucement. Le plaisir. Tes mains qui maintenant s’entremêlent aux miennes, qui parcourent mon corps, caressent, malaxent, frappent. Et Ton sexe, ton sexe celui que l’on ne peut découvrir qu’après, après avoir été touché par un regard, charmé par une main, attiré par une bouche. Ton sexe, tes mains, tes yeux, soudain, seront en harmonie, l'espace d'un instant, arrêt sur image: la bouche entrouverte et le cri suspendu, une étincelle de folie dans le regard, fugace, trop; une goutte de sueur perlant au milieu de ta poitrine, tes mains agrippées toutes veines dehors, agrippées pour mieux me retenir, ton sexe au plus profond de moi; une communion. Voilà l’autre.