07 août 2006

Lectures récentes (1)

Suite Française Irène Némirovsky
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«Les catastrophes passent et il faut tâcher de ne pas passer avant elles, voilà tout.»
L'histoire de ce manuscrit mériterait à elle seule un autre roman. Inconnu pendant plus de 60 ans, ce roman d'Irène Némirovsky voit le jour comme un hommage qu'une fille peut rendre à sa mère, comme un témoignage dont l'humanité et les Français particulièrement ne sauraient se passer.Roman et verbatim historique, cette Suite Française, découverte récemment, perturbe. En pleine débâcle, en pleine occupation, directement menacée, Irène Némorovsky dépeint ces moments de notre histoire sous un angle d'une humanité touchante, d'une humanité dégoûtante.La galerie de portraits de ces femmes et de ces hommes jetés sur les routes de France au moment de l'exode, à une deuxième partie qui dépeint davantage les deux premières années d'occupation, tout nous confirme que nous fûmes sans doute 40 millions de pétainistes...De cette période plus que trouble où l'auteur va perdre la vie, elle ne perd pas une miette de la société qui l'entoure. Du couple simple aux grands bourgeois en passant par quelques paysans, cette photographie est bouleversante autant qu'écoeurante.La veulerie, la mesquinerie, l'égoïsme et le chacun pour soi ressortent crûment de la première partie.Dans un second temps, nous nous réconcilions avec la nature humaine, nous quittons un manichéisme facile. La finesse d'analyse de cette femme menacée dans sa chair parce que juive, sur les rapports entre hommes et femmes qu'ils fussent français ou allemands est une promesse: la promesse que dans ses pires moments, l'Homme peut quand même faire preuve de grandeur...non d'humanité.Enfin, le style d'I Némirovsky: un vocabulaire riche, un amour de la langue perceptible dans les moindres détails, donnent à cet ouvrage contemporain, parce que lu pour la première fois 60 ans après avoir été écrit, une véritable originalité: on écrit plus comme cela...
Le tableau de l'apothicaire andrian Mattthews

Quelle purge! Je me suis astreint à le finir car je n'aime pas ne pas aller jusqu'au bout d'un livre. Je m'attendais à quelque chose du style de Reverte (Le tableau du maître flamand) et j'ai trouvé une grosse m… qui tente de surfer sur la vague de Dan Brown sans même atteindre le style déjà pauvre de Dan Brown et sans et surtout avoir la même recherche culturelle . Car on peut au moins lui reconnaître cela, le Da Vinci code a nécessité beaucoup de recherches et d'imagination; ce dont manque totalement ce livre


La petite fille de Monsieur Linh Philippe Claudel
Après "Les Ames grises" (prix Renaudot 2003), un roman bouleversant sur l'exil, signé Philippe Claudel
Monsieur Linh a quitté un pays jamais nommé, qui ressemble étrangement au Vietnam. Il n'en a gardé qu'un trésor, plus précieux que sa vie. Sa petite-fille Sang Diû, seule autre rescapée de la famille.Arrivé en France, Monsieur Linh n'apprend qu'un seul mot de la langue de Molière : Bonjour. Il lui permettra de lier amitié...
Comme dans "Les âmes grises", Philippe Claudel atteint son lecteur au coeur, après l'avoir pris au piège d'un récit dont la chute renversera le sens.Ecriture précise, construction implacable, magnifique portrait d'homme et d'exilé qui a tout perdu, sauf ses rêves et ses espoirs, le roman se lit d'une traite et nous laisse pantois. Nous sommes tous des Monsieur Linh, qui nous fabriquons des raisons de vivre encore

2 commentaires:

  1. Anonyme4:23 AM

    Pourquoi se forcer à terminer la lecture d'un livre qui déplait ? J'en ai inachevée plus d'une sans remords, parce que le style en était catastrophique, parce que le récit peinait à intriguer, parce que les personnages n'avaient aucun relief, etc (ce qui me fait par ailleurs pester souvent contre les choix de certains éditeurs !). Et puis il reste tellement de perles à dénicher dans ce tas d'huîtres :)

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  2. Anonyme7:03 PM

    s'il te plait, tu as un beau style, mais ta page blog est difficile à lire; pense à mes yeux : gris sur fond noir, c'est pas fameux !

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