28 septembre 2006



Le chanteur de MexicOOOOOOOO
Certes, Lopez a écrit assez de rengaines irrésistibles, quoique parcimonieusement disséminées dans ses nanars, pour permettre à Roberto Alagna d'en faire un CD, écoulé récemment à plus de 300 000 exemplaires. Mais une ou deux mélodies efficaces ne justifient pas deux heures vingt d'une telle vacuité, d'une semblable platitude. Dire que le Chanteur de Mexico manque d'esprit, d'imagination et d'humour est une litote. Peut-on faire un spectacle réussi avec un livret et des dialogues aussi pathétiques, une musique aussi convenue ?
Le metteur en scène Emilio Sagi est loin de relever le défi. Hormis le tableau de grand luxe visuel pour le tube, c'est l'ennui le plus sinistre. Le casting est d'une lourdeur à faire passer Bigard et Sébastien pour de fins shakespeariens. Excepté le ténor Ismael Jordi dans le rôle-titre et le baryton Franck Leguérinel, la distribution est soit inintelligible, soit dénuée d'un minimum de voix, voire les deux ­ ce qui est le cas de la comédienne Rossy de Palma, à côté de qui Clotilde Courau en Cri Cri c'est carrément la Callas.
Mobiliser, de surcroît, les forces du Philharmonique de Radio France pour une musique aussi insipide et réclamant, de toute façon, une légèreté dont cet orchestre n'est pas capable, relève du grotesque pur. Un gag ?
On tape dans les mains. France Musique retransmet cette sombre ineptie début octobre, afin que tout le monde puisse entendre comment les spectateurs du Châtelet reprennent en choeur à la fin de chaque acte le roucoulant refrain «Mexico, Mexiiiiiiiicoooo», en tapant dans les mains en rythme. (libé)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire