26 novembre 2008

Opéra


diezauberflote - bastille


Désespoir dans le milieu lyrique : on reprend 'La Flûte enchantée' mise en scène par le collectif La Fura dels Baus. Ce spectacle d'origine catalane avait suscité une levée de bouclier lors de la première production en 2005. Et pour cause : la Reine de la nuit apparaît sur un monte-charge, des matelas gonflables surgissent de partout, des diodes clignotent sur la poitrine et le sexe des trois Dames... Malgré les apparences, cette contemporanéité n'est pas gratuite. Sur un autre ton que les décors classiques vus et revus, elle rend au contraire justice à la portée psychologique de l'oeuvre originale. Opéra éminemment complexe, 'La Flûte enchantée' permet des lectures multiples. De l'amour au sexe, du bien et du mal à leur conceptualisation, il n'y a qu'un pas que le collectif assume et met en évidence sans scrupule. Lieux de libération - du corps par l'orgasme mais aussi de l'esprit par l'analyse - les matelas jalonnent la quête de Tamino vers le savoir. Renforcée par les apparitions d'"autres" images prégnantes d'un inconscient de plus en plus fertile, la dualité originale des personnages (Tamino / Pamina, Papageno / Papagena...) invite à l'introspection et remet en cause la réalité de la représentation. Car finalement, de quoi s'agit-il sinon du voyage intérieur de l'homme ? Dans ce monde virtuel où le temps se condense et se diffracte, "je" est une quête. Charmé par cet univers très plastique où la voix des interprètes n'a d'égale que l'inventivité de la scénographie - heureusement dépouillée des poésies autrefois récitées par Dominique Blanc et Pascal Greggory - il n'y a plus qu'à se laisser engloutir dans cet univers génial de musique et de réflexion. Pour en ressortir heureusement troublé

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