19 septembre 2009

Collègue **

Nous vivons ensemble. Enfin presque. Nous passons tellement de temps sur ce foutu projet, loin de Paris, dans cette ville étrangère, où, du lundi matin 7h, lorsque nous prenons le train au vendredi 19h où le reprenons pour rentrer, il nous semble vivre une longue journée sur une autre planète. Hors du temps, hors des réalités.
Nous ne parlons que du « projet », nous nous accordons que peu de loisirs. Un même hôtel cossu où nous vivons toute la semaine, où nous partageons nos repas. Que savons-nous de cette ville qui nous accueille ? Rien ; seul le chemin de l’hôtel au bureau nous est à peu près familier à travers la vitre du taxi.
Ce projet aurait pu se dérouler ailleurs, dans un autre pays, une autre planète, je crois que nous nous n’en serions pas aperçus. Rien n’importe sauf atteindre l’objectif.
Tu es beau. Sauvagement hétéro. Sauvagement beau. En fait non, je suis sûr que tu n’es pas si beau que cela mais tu dégages une telle sensualité que je vis, ivre de toi du soir au matin. Ivre de tes cheveux bouclés si noirs, de tes yeux bleus, de ton nez aquilin, de ton petit cul bombé que je regarde bouger avec ton corps, si léger, si fin. J’ai hâte chaque jour, qu’arrive notre pose du soir, juste avant dîner. Cette séance de gym à la salle de sport de l’hôtel.
Chaque soir, je puis enfin te voir te dévêtir, je puis enfin, m’imprégner de ton odeur. Acre. Elle emplie l’atmosphère de la salle au fur et à mesure de nos efforts, au fur et à mesure que la sueur tâche ton t-shirt, coule sur ton front, le long de ton dos. Je m’efforce de soulever la fonte avec ton aide plus pour avoir ton short tout près de mon visage lorsque tu m’aides à faire mes exercices. Et puis enfin, la fin, la récompense suprême.



Le vestiaire, les vêtements enlevés un à un, les corps épuisés qui s’offrent aux regards puis, enfin l’eau chaude qui coule le long de ton dos, de tes cuisses. Ton petit cul enfin si près de moi, si près de mon désir ; si inaccessible enfin. Et ta joie si nature, ton sourire si frais. On se détend enfin. On rigole enfin. On se tape sur le dos, sur les fesses. On blague comme tous les mecs de la terre dans les douches des vestiaires. Mais moi, je te veux et je ne t’aurai pas.
La nuit, enfin, après le travail, après le sport, après le dîner. Seul dans ma chambre, je tente, de continuer le plaisir, je tente de te retrouver. Oui, finalement, tu es là ta peau contre ma peau, ton sexe contre mon sexe, tes yeux dans les miens.
Enfin, enfin le plaisir vient. Je gémis un peu. Le froid soudain revient dans la chambre vide. Je dois m’endormir ; demain, on se lève tôt ; demain je te retrouve.



2 commentaires:

  1. te voir comme ca, t'entendre...ton corps qui vibre, ce sexe fier, raide, ta main qui s'active et cette giclée de foutre m'excite de façon incroyable...tu m'excite toi aussi comme ce collegue le fait avec toi, et moi aussi je me laisse aller...

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  2. Anonyme4:29 PM

    à défaut de pouvoir mettre un visage sur tout ce que j'ai lu sur ce blog depuis quelques jours (je ne l'ai découvert que samedi dernier),je peux y mettre une queue et son appétissante production...
    greg

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