10 avril 2010

Nous étions amis


Nous étions amis. Comme seuls des adolescents peuvent l’être. Amis pleinement, totalement. De sang.
Je savais tout de toi et tu savais tout de moi. C'est-à-dire par grand-chose. Le lycée, les filles que tu regardais et dont on ne parlait jamais, les voitures de formule 1 dont nous parlions souvent.
Je me foutais pas mal des voitures, de leurs pilotes et de la forme des circuits. Mais, nous étions ensemble, de longues heures l’un contre l’autre sur le grand lit de ta chambre, juste au dessus de la boulangerie de tes parents. C’était notre refuge, notre île. Hors du temps, juste nous.
Le week-end nos parents s’étaient habitués à nous voir ensemble. Dès la sortie du lycée, je remplissais nerveusement un petit sac de quelques fringues et je courrais chez toi, de l’autre coté du fleuve traversant hâtivement la ville.
La nuit, les nuits passées contre toi, dans ton grand lit grinçant, la nuque caressée par ton souffle régulier ; léger si léger.
Cet été là, nous avions persuadé, facilement d’ailleurs tes parents, de te laisser venir avec moi quelques jours dans notre maison du bord de la mer.
Quel bonheur, nous passions nos journées à la plage, dans les dunes, à vélo. Nos premières soirées aussi dans le monde du dehors, à siroter de la bière aux terrasses bondées de la station balnéaire. Seuls parmi les rires, les regards des garçons et les filles de notre âge. Bronzés, exténués de sport, heureux de la fraîcheur retrouvée de ces soirées estivales. Le bonheur et l’insouciance régnait partout.

Ce soir là, je me souviens, il faisait chaud. Seul une légère brise soulevait à peine le léger rideau de la chambre. La lumière de la lune éclairait la pièce d’une lumière blafarde. Je ne dormais pas écoutant simplement les bruits de la nuit. Je t’ai entendu te lever, doucement, très doucement, sans mot dire. Je n’ai pas bougé, faisant semblant de dormir. Mon cœur battait fort, je ne savais pas encore pourquoi, mais il battait à me rompre la poitrine. Et puis je t’ai senti là tout près de moi.
J’ai senti ton souffle sur mon ventre, tout près de mon nombril. Je ne bougeais toujours pas. Tes lèvres ont frôlé puis baisé mon ventre ; j’ai sursauté. Tu as continué à parcourir doucement ma peau maintenant « chair de poule » et puis, j’ai posé mes mains sur ta tête comme pour t’encourager. Tu as alors baissé mon caleçon, tes lèvres maintenant léchant ma toison là tout près de mon sexe. Tu hésitais, tu hésitais à franchir un pas que tu avais pourtant déjà franchi, demain nous ne serions plus les mêmes ; mes mains te caressaient les cheveux et t’encourageaient à continuer ; ma queue ne mentait pas, elle te faisait signe que je voulais. Tu as maladroitement mis mon sexe dans ta bouche. C’était la première fois, la première fois pour tous les deux. J’ai joui très vite ; très vite tu as eu honte et voulu rejoindre ton lit. Je t’ai retenu, je t’ai demandé de rester près de moi. J’ai pris ta bite dans ma main et je t’ai branlé doucement à la lueur de la lune. Tu as joui, toi aussi très vite, nous avons alors ri, nous nous sommes embrassés. Serrés l’un contre l’autre nous nous sommes alors endormis. Du sommeil de ceux qui s’aiment et qui maintenant le savent.

Bien sûr, nous sommes ici dans le domaine de la légère frustration post adolescente. Maintenant que l'on a grandi, on peut déjà regarder son passé avec ce état d'esprit "malsain" qui préfigure, à mon sens, la vieillesse : "chaque minute qui passe nous rapproche de la poussière", état d'esprit, donc, qui nous pousse à regarder derrière nous et regretter ce que l'on a pas fait.
Bien sût Michel a été longtemps mon meilleur ami, oui nous passions nos week end ensemble et une bonne partie de nos vacances.
Oui nous étions inséparables , oui maintenant je peux le dire, j'avais envie de lui, et bien souvent nos lits partagés furent des nuits blanches ou agitées dans ma tête.
Mais hélas ou tant pis, ceci n'est jamais arrivé. nostalgie.




3 commentaires:

  1. Anonyme7:01 PM

    cela fait un petit moment que j'erre au hasard des pages de votre site foisonnant, j'aime beaucoup votre écriture votre sensualité
    a bientôt
    ulyssa

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  2. Anonyme2:35 PM

    c'est une romance c'est une belle histoire....comme la chanson de Fugain
    beau récit tellement frais, pur, innocent....un réel plaisir à te lire...en plus un brin de nostalgie quand tu nous tiens

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