il baissa son jean et tout en s’efforçant de fantasmer sur
des scènes érotiques, il commença à
caresser le tissu de son boxer, passant un doigt dans l'ouverture,
excitant sa verge qui déjà durcissait. Une bonne branlette, voilà le secret
pour éliminer cette angoisse et aller de l’avant ! Il s'activa frénétiquement,
astiquant sa trique dressée et se fouillant le fondement d'un doigt exercé.
Très vite, il eut tous les muscles bandés à retenir l’inéluctable orgasme qui
enfin inonda son torse de sa semence lui arrachant un spasme d'intense plaisir.
Cela ne suffit pas. Les hormones "à l'envers", des
idées hardcore lui polluaient l'esprit. Il tournait en rond, engloutissait
bière sur bière. Il se décida alors d'aller dans ce fameux club de Paris où
l'on déambule à poil et où souvent tout est permis. Voulant garder sur son
corps les traces de ce premier orgasme et cette odeur caractéristique et
prenante du sperme mêlé à la sueur qu'il aimait tant sentir chez les autres, il
ne prit même pas la peine de se doucher. Il se débarrassa juste de son boxer,
inutile là où il se rendait et d'enfiler son jean et son vieux blouson de cuir
à même le corps ; l'idée de se balader en ville avec juste ce vieux pantalon
tombant et difforme, l'idée que l'on devinerait à ses moindres gestes dans le
métro, la raie de ses fesses ou le début de son pubis rasé l'excitait encore
plus.
L'endroit était bondé. Il mit son blouson et son jean dans
un sac en plastique et c'est nu comme un ver juste en basquets qu'il fit son
entrée. Il fallut se faufiler vers le bar. Frôler des corps, peaux contre peau
; peaux rêches, douces, froides ou chaudes; les premières mains baladeuses
aussi. Il ressentait une intense chaleur au bas-ventre
qui s'amplifia quand,
tandis qu'il se commandait une bière, une main doucement lui caressa la raie
des fesses. Il sourit au mec qui lui flattait ainsi la croupe puis, sa bière à
la main, bandant déjà, il se dirigea alors vers une partie apparemment moins
bondée de l'établissement. L'ambiance était encore "bon enfant" mais
la tension était palpable; des couples, des groupes discutaient tranquillement
mais les corps se frôlaient, les mains se touchaient, les discussions étaient
bien souvent accompagnées de gestes voluptueux ; fesses, cuisses, bras,
torses étaient prétexte à caresse, à galanterie. Dans certains coins sombres on
voyait les caresses se faire plus précises.
Il s'approcha d'un groupe qui manifestement passait de la
discussion à l'action. Comme une ronde dantesque, les mecs coude-à-coude se
caressaient, laissant leurs sexes se dresser les uns contre les autres. Il
n'eut alors qu'une envie, rompre l'espace d'un instant la danse, se glisser au
milieu de ce cercle de braquemarts bandés et goûter à chacun d'eux. Et c’est ce
qu'il fit, agenouillé à même le sol, il offrit sa bouche à tous.
Il n'était plus lui-même, oubliés les cours, l’exposé, la solitude du studio, il engouffrait tantôt l'une tantôt
l'autre de ces bites raides, branlant l'un et l'autre des deux mains. C'était
si bon de recevoir les précieuses secrétions séminales, de sentir ces membres de
toutes les tailles, de toutes les formes, gonflées de sang battre contre sa
gorge, de se laisser guider par ces mains exigeantes guidant sa tête au tempo
voulu. Bientôt vinrent les premiers râles, les premiers jets de semence. Des
corps sortaient du cercle d'autres alors les remplaçaient. C'est alors que deux
gaillards le soulevèrent pour le coucher sur une longue table;
le cercle se
reforma tandis que l'on lui écartait les cuisses. Nu, couvert de sueurs et de
semences mêlées, entouré de queues dressées qu'il continuait à saisir et à
sucer, de corps tout aussi trempés que lui qui se caressaient, il accepta avec
joie la pine turgescente qui le pénétrait, il accepta la bouche qui s'empara de
son membre endolori de trop bander, il accepta la verge qui fouillait sa gorge,
les mains qui lui trituraient les tétons. Il s’était enfin débarrassé de tout en venant ici, il était devenu un corps offert, un objet de plaisir, rien d’autre. Le monde maintenant se mouvait au rythme des coups de reins qui l'empalaient, des couilles qui battaient contre son cul, de ce sexe qui fouillait au plus profond de ses entrailles, de ces cœurs qui battaient à l'unisson dans les veines gonflées de toutes ces verges tuméfiées qui se succédaient en lui. Ceux qui ne pouvaient participer, communier, tapaient des mains et l'encourageait. Son corps, ces corps ne faisaient qu'un. La jouissance devenait messe, l'orgasme communion. Un dernier coup de rein, un râle puissant marqua l'apogée de ce moment hors de l'espace et du temps. Les mecs jouissaient les uns après les autres recouvrant son torse de leurs précieux nectars. Bientôt sa propre semence se mêlerait à la multitude. L'heure de gloire, le repos du guerrier. Il avait mérité la bière offerte par la maison.
Il n’était pas question pour lui de quitter ce lieu. Pas
question pour lui de quitter cette bulle d’oubli ; les multiples foutres
séchaient sur son torse tandis qu’il déambulait la bière à la main dans les
différents groupes ; on le félicitait d’un baiser, d’une caresse sur les
fesses, d’un coup de langue sur le torse. Aller ainsi vers les uns et les
autres le grisait, regardant chaque verge, palpant parfois se demandant si
celle-ci ou celle-là lui avait du plaisir.
-
Je t’offre un verre, dit une voix juste derrière
lui. Accoudé au bar, le corps couvert de tatouages, un mec le regardait en
souriant ; pas vraiment beau mais ses gestes, son regard profond, sa voix,
tout en lui exhalait le « sexe » ;
-
Pourquoi pas, avec plaisir ! fut sa réponse
-
C’était chaud tout à l’heure ! tu étais déchaîné ! En prononçant ces mots sa queue commença à se durcir un
peu ; tu vois, rien qu’à y penser, je recommence à bander.
-
Hmmm ! répondit-il lui prenant la verge en
mains, elle est belle !
-
Merci ! et saches qu’elle te connaît
bien ; elle a eu le plaisir de te baiser ! que dirais-tu si on
faisait plus amples connaissances chez moi j’habite tout près.
Le temps de récupérer les sacs poubelles contenant leurs affaires, ils se
retrouvèrent dehors dans la rue déserte.
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