27 avril 2020

soirée de dingue (revu et corrigé)


Voilà c'est le week-end. Fini la fac, au moins pour deux jours. Il a jeté son sac à dos dans un coin de la pièce, pris une bière dans le frigo, s'est affalé sur le canapé et machinalement, bêtement devrais-je dire, pris la télécommande et allumé le téléviseur. Alors comme une boule au creux de son estomac, l'angoisse est venue. La perspective d'un nouveau week-end, seul dans son studio sous les toits à étudier voire pire, à "commater" sur son canapé en zappant les télé-réalités, le tétanisa soudain. Il le fallait pourtant, il fallait bien le rendre cet exposé! Comme souvent dans ces cas, il sut quoi faire ;
il baissa son jean et tout en s’efforçant de fantasmer sur des scènes érotiques, il commença à  caresser le tissu de son boxer, passant un doigt dans l'ouverture, excitant sa verge qui déjà durcissait. Une bonne branlette, voilà le secret pour éliminer cette angoisse et aller de l’avant ! Il s'activa frénétiquement, astiquant sa trique dressée et se fouillant le fondement d'un doigt exercé. Très vite, il eut tous les muscles bandés à retenir l’inéluctable orgasme qui enfin inonda son torse de sa semence lui arrachant un spasme d'intense plaisir.
Cela ne suffit pas. Les hormones "à l'envers", des idées hardcore lui polluaient l'esprit. Il tournait en rond, engloutissait bière sur bière. Il se décida alors d'aller dans ce fameux club de Paris où l'on déambule à poil et où souvent tout est permis. Voulant garder sur son corps les traces de ce premier orgasme et cette odeur caractéristique et prenante du sperme mêlé à la sueur qu'il aimait tant sentir chez les autres, il ne prit même pas la peine de se doucher. Il se débarrassa juste de son boxer, inutile là où il se rendait et d'enfiler son jean et son vieux blouson de cuir à même le corps ; l'idée de se balader en ville avec juste ce vieux pantalon tombant et difforme, l'idée que l'on devinerait à ses moindres gestes dans le métro, la raie de ses fesses ou le début de son pubis rasé l'excitait encore plus.
L'endroit était bondé. Il mit son blouson et son jean dans un sac en plastique et c'est nu comme un ver juste en basquets qu'il fit son entrée. Il fallut se faufiler vers le bar. Frôler des corps, peaux contre peau ; peaux rêches, douces, froides ou chaudes; les premières mains baladeuses aussi. Il ressentait une intense chaleur au bas-ventre
qui s'amplifia quand, tandis qu'il se commandait une bière, une main doucement lui caressa la raie des fesses. Il sourit au mec qui lui flattait ainsi la croupe puis, sa bière à la main, bandant déjà, il se dirigea alors vers une partie apparemment moins bondée de l'établissement. L'ambiance était encore "bon enfant" mais la tension était palpable; des couples, des groupes discutaient tranquillement mais les corps se frôlaient, les mains se touchaient, les discussions étaient bien souvent accompagnées de gestes voluptueux ; fesses, cuisses, bras, torses étaient prétexte à caresse, à galanterie. Dans certains coins sombres on voyait les caresses se faire plus précises.
Il s'approcha d'un groupe qui manifestement passait de la discussion à l'action. Comme une ronde dantesque, les mecs coude-à-coude se caressaient, laissant leurs sexes se dresser les uns contre les autres. Il n'eut alors qu'une envie, rompre l'espace d'un instant la danse, se glisser au milieu de ce cercle de braquemarts bandés et goûter à chacun d'eux. Et c’est ce qu'il fit, agenouillé à même le sol, il offrit sa bouche à tous.

Il n'était plus lui-même, oubliés  les cours, l’exposé, la solitude du  studio, il engouffrait tantôt l'une tantôt l'autre de ces bites raides, branlant l'un et l'autre des deux mains. C'était si bon de recevoir les précieuses secrétions séminales, de sentir ces membres de toutes les tailles, de toutes les formes, gonflées de sang battre contre sa gorge, de se laisser guider par ces mains exigeantes guidant sa tête au tempo voulu. Bientôt vinrent les premiers râles, les premiers jets de semence. Des corps sortaient du cercle d'autres alors les remplaçaient. C'est alors que deux gaillards le soulevèrent pour le coucher sur une longue table;
le cercle se reforma tandis que l'on lui écartait les cuisses. Nu, couvert de sueurs et de semences mêlées, entouré de queues dressées qu'il continuait à saisir et à sucer, de corps tout aussi trempés que lui qui se caressaient, il accepta avec joie la pine turgescente qui le pénétrait, il accepta la bouche qui s'empara de son membre endolori de trop bander, il accepta la verge qui fouillait sa gorge, les mains qui lui trituraient les tétons. 

Il s’était enfin débarrassé de tout en venant ici, il était devenu un corps offert, un objet de plaisir, rien d’autre.  Le monde maintenant se mouvait au rythme des coups de reins qui l'empalaient, des couilles qui battaient contre son cul, de ce sexe qui fouillait au plus profond de ses entrailles, de ces cœurs qui battaient à l'unisson dans les veines gonflées de toutes ces verges tuméfiées qui se succédaient en lui. Ceux qui ne pouvaient participer, communier, tapaient des mains et l'encourageait. Son corps, ces corps ne faisaient qu'un. La jouissance devenait messe, l'orgasme communion. Un dernier coup de rein, un râle puissant marqua l'apogée de ce moment hors de l'espace et du temps. Les mecs jouissaient les uns après les autres recouvrant son torse de leurs précieux nectars. Bientôt sa propre semence se mêlerait à la multitude. L'heure de gloire, le repos du guerrier. Il avait mérité la bière offerte par la maison.


Il n’était pas question pour lui de quitter ce lieu. Pas question pour lui de quitter cette bulle d’oubli ; les multiples foutres séchaient sur son torse tandis qu’il déambulait la bière à la main dans les différents groupes ; on le félicitait d’un baiser, d’une caresse sur les fesses, d’un coup de langue sur le torse. Aller ainsi vers les uns et les autres le grisait, regardant chaque verge, palpant parfois se demandant si celle-ci ou celle-là lui avait du plaisir.
-          Je t’offre un verre, dit une voix juste derrière lui. Accoudé au bar, le corps couvert de tatouages, un mec le regardait en souriant ; pas vraiment beau mais ses gestes, son regard profond, sa voix, tout en lui exhalait le « sexe » ; 
-          Pourquoi pas, avec plaisir ! fut sa réponse
-          C’était chaud tout à l’heure ! tu étais déchaîné ! En prononçant ces mots sa queue commença à se durcir un peu ; tu vois, rien qu’à y penser, je recommence à bander.
-          Hmmm ! répondit-il lui prenant la verge en mains, elle est belle !
-          Merci ! et saches qu’elle te connaît bien ; elle a eu le plaisir de te baiser ! que dirais-tu si on faisait plus amples connaissances chez moi j’habite tout près.


Le temps de récupérer les sacs poubelles contenant leurs affaires, ils se retrouvèrent dehors dans la rue déserte.








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