10 octobre 2005

Lecture du dimanche
Laurent Gaudé, qui n'a pas vécu lui-même les combats de la guerre de 1914-1918, fait, en un court ouvrage, oeuvre de reconstitution. Quelle puissance d'écriture, quelle maîtrise du style et de l'art de la composition faut-il posséder pour réussir à imposer, jusqu'à l'insoutenable, un tableau des horreurs des combats, de l'atrocité de la guerre des tranchées ! N'utilisant que les monologues intérieurs de quelques « poilus », dont un officier, un médecin, un « tirailleur sénégalais », il peint un tableau quasi insupportable de l'attente de la relève, de l'attaque, du nettoiement des tranchées à l'arme blanche, des bombardements et aussi de l'angoisse créée par ces cris déments poussés - par qui ? - entre les lignes, dans le no man's land. Et, enfin, le cauchemar du retour, de la permission. C'est atroce mais c'est très fort et dit avec talent.

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