07 novembre 2005


guerre civile?

Revue de presse internationale

[07 novembre 2005]
«Paris brûle» et la France vit sa plus grave crise depuis mai 68, conséquence directe des ratés de sa politique d'intégration,
estimait aujourd'hui la presse internationale, s'inquiétant d'une possible extension en Europe de la «révolte» des banlieues françaises.De la Pologne à l'Afrique du Sud, la Chine et les Etats-Unis, la presse accorde une large place, souvent en Une, aux émeutes qui secouent la France depuis plus de dix jours.
«Paris brûle», écrit le quotidien italien La Stampa. «Ce sont des gangs criminels comme dans le ghetto de Los Angeles en 1992, c'est le black out anarchique, une Nouvelle-Orléans sur Seine», renchérit le Corriere della Sera.Les groupes islamistes «n'y sont pour rien et peu de casseurs en appellent à l'islam pour justifier leurs attaques», assure le Wall Street Journal, qui estime toutefois que des groupes extrémistes pourraient vouloir récupérer le mouvement.
Le quotidien allemand Tagesspiegel (centre-gauche) paraît très isolé lorsqu'il souligne qu'«il faut garder son calme: Paris n'est pas Bagdad».Plusieurs journaux comparent la situation à la révolution étudiante de mai 1968. Il s'agit des «bouleversements les plus graves depuis mai 1968. Leurs effets peuvent être très graves et toucher toute l'Europe occidentale», juge le quotidien polonais Rzeczpospolita (droite).
L'insurrection risque de «se propager au reste de l'Europe», s'inquiète le journal portugais Correio da Manha, invitant «à réfléchir à l'exemple français». Le quotidien sud-africain The Star compare la situation en France et en Afrique du Sud et invite Johannesbourg à en tirer des leçons.


«Les autres pays craignent un phénomène de domino», constate le quotidien grec Elefthérotypia (centre-gauche). Car «la France est traditionnellement le point de référence, le baromètre de ce qui se passe ensuite dans les sociétés voisines», selon la radio espagnole Cadena Ser, la plus écoutée du pays.Pour L'Echo, quotidien économique belge, les émeutes en France traduisent «le désarroi par rapport à une situation économique difficile et le rejet d'une Europe de moins en moins proche des citoyens».
La presse autrichienne conclut à l'échec du «modèle français» d'intégration des immigrés.Dans cette France qui prône depuis les années 1960 «assimilation puis intégration», l'égalité des chances dans les banlieues est «une chimère pour la majorité des enfants», «taxés d'office du triple délit de faciès, d'adresse et de nom», estime le journal marocain des milieux d'affaires, l'Economiste.«La France s'est fait piéger par ses contradictions», juge La Tribune en Algérie.
Le quotidien tchèque Pravo (gauche) se demande ce que peut faire le gouvernement français, «à part envoyer l'armée contre les jeunes émeutiers».Face à la crise, certains journaux comme la Libre Belgique s'étonnent de «l'impuissance» du gouvernement.Pour le quotidien grec Elefthéros Typos (centre-droit), le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy est «dans l'oeil du cyclone» mais d'autres journaux s'en prennent au président Jacques Chirac.
Le quotidien allemand Frankfurter Rundschau (gauche) le compare à Louis XVI: «Qu'est-ce qu'attend le chef d'Etat? Commet-il une faute historique comme jadis Louis XVI qui, commentant les nouvelles inquiétantes émanant du peuple, posa d'une manière sceptique à ses conseillers la question: 'Alors il s'agit d'une révolte?' pour qu'on lui réponde: 'Non votre Altesse, d'une révolution !».Deux quotidiens espagnols estiment toutefois que le président français a pris «le commandement de la crise» (ABC, droite) en fixant «la restauration de l'ordre» comme priorité (El Pais, centre-gauche).

1 commentaire:

  1. Anonyme12:03 AM

    Rien d'hallucinant dans cette triste histoire d'un Pays qui n'a plus de gouvernement!
    Le laxisme mène au bordel et à la chianlit!
    A force de jouer à l'autruche et à ne pas vouloir constater les erreurs commises, nous sommes aujourd'hui au bord de LA GUERRE CIVILE, parce que si le gouvernement n'est plus capable d'assurer l'ordre, les citoyens n'auront d'autre choix que de le faire eux même.

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