04 février 2006

USA sans LUI

Il n'était plus là. La maison était maintenant vide de son silence, encore plus pesante de l'absence de son angoisse. J'ai fui en avant. Sorties, rencontres. tout pour créer ici, seul, ce que j'avais révé avec lui. Des copains, Des numéros de téléphone griffonnés dans le creux de ma main, puis, certains soirs, le creux ne suffisant plus, sur le dos de la main puis sur mon torse, mon ventre. Une solitude peuplée de tas d’inconnus souriants et aimables ; creux.
Les jours ont passé, j’avais de temps en temps des nouvelles de lui, il allait bien, manifestement, son retour en France, lui faisait du bien. Jamais je m’enquis de la date de son retour, je voulais lui laisser le temps de prendre.. Le temps. Et puis le retrouver pour revivre ce qui était finalement un cauchemar. Je l’aimais, oui, et j’étais prêt au nom de cette passion de tout supporter y compris la séparation.
Deux mois après son départ, il m’annonça finalement son retour. Il avait hâte de me retrouver, il avait la pêche, il avait plein d’idées pour nous, à commencer par un voyage à Las Vegas, là, dès son retour, pour que l’on se marrie ! Je n’en croyais pas mes oreilles, je ne reconnaissais plus le Y. qui était parti quelques semaines auparavant ! Avec quelle impatience, j’attendais maintenant son retour ; chaque heure, chaque minute qui me séparaient de nos retrouvailles. J’avais tout préparé, rangé la maison, viré les canettes de toutes sortes qui parsemaient le sol, rempli le frigo, passé l’aspirateur. Je me suis rendu à l’aéroport de SF, à l’arrivée de son avion, j’ai du laisser passer tous les passagers, sans le voir. A l’accueil, l’hôtesse a refusé de me dire s’il était dans l’avion ou pas. Je suis rentré seul, sans comprendre. Trois jours après, il était de retour en France. Le service de l’immigration à Boston, l’avait refoulé par le premier avion vers Paris. Ils savaient qu’il ne venait pas pour les vacances ou en visite mais bel et bien pour travailler (on ne va pas aux states sans billet de retour !)
Cette fois-ci, j’étais seul aux USA, seul et pour toujours. C’était clair, qu’il ne pourrait plus avant longtemps revenir.
Tout s’écroulait autour de moi. Les USA, NYC, les freeways, tout ce délire, c’était pour lui, avec lui mais pas sans lui. De quoi j’avais l’air maintenant perdu en Californie, à étanchéifier les terrasses des restos d’Oakland et de Berkeley.

2 commentaires:

  1. Ici à chaque visite c'est la surprise et le plus surprenant c'est qu'à chaque fois c'est une bonne surprise. Ton blogue me fait envie grrrrr!

    RépondreSupprimer