20 septembre 2009

concert

Les sortilèges du Symphonique de Chicago

Bernard Haitink, qui dirige le Chicago Symphony Orchestra, a toujours privilégié un son chaud et équilibré.
Bernard Haitink, qui dirige le Chicago Symphony Orchestra, a toujours privilégié un son chaud et équilibré.
La plus virtuose des formations américaines donne deux concerts, Salle Pleyel, dimanche et lundi, sous la direction de Bernard Haitink.
PARMI les « big five » (avec ­Cleveland, Boston, Philadelphie et New York), le Chicago Symphony Orchestra est le plus mythique : la quintessence du son américain, brillant, vrombissant, s'appuyant sur la section de cuivres la plus puissante du monde. Attention cependant aux clichés. Les concerts que le CSO donne, dimanche et lundi, à Paris, pourraient nuancer cette image. D'abord parce qu'ils sont dirigés par le merveilleux ­Bernard Haitink, un ennemi du clinquant, qui a toujours privilégié un son chaud et équilibré. Mais aussi parce que l'orchestre a changé.

«Discipline, concentration, silence»

Celui qui joua cent fois le solo de cor de la Cinquième de Mahler est le premier à reconnaître que l'orchestre a évolué, depuis quarante-trois ans qu'il en fait partie. « Dans les années 1970, notre chef Georg Solti aimait un son très cuivré, tranchant, et les ingénieurs du son orientaient leurs prises de son en fonction de cette esthétique. Barenboïm, lui, attachait plus d'importance à l'harmonie qu'au rythme, ce qui a créé un son plus chaud. »

C'est aussi l'avis de Mathieu Dufour, flûte solo, qui préfère un son qui respire aux démonstrations de puissance des cuivres. Ce Français, qui occupa le même poste au Capitole de Toulouse et à l'Opéra de Paris avant d'être appelé il y a dix ans dans cet orchestre mythique, ne pourrait plus se réhabituer au travail d'orchestre en France : « c'est le jour et la nuit : ici règne la discipline, on travaille vite, dans la concentration et le silence, et chacun est tellement bien préparé que tout est en place dès la première répétition ».

Certains chefs, pourtant, préfèrent des orchestres moins ­parfaits, que l'on puisse modeler : « au contraire, explique Dufour : le fait que tout soit au point dès la première répétition fait que l'on peut se concentrer sur les questions musicales, sans être freiné par les problèmes techniques. Mais cela met à nu les limites des chefs qui ne font que de la technique et n'ont rien à dire musicalement ! Dans ces cas-là, l'orchestre joue tout seul… »

Présidente du Chicago Symphony, Deborah Rutter est fière de son orchestre : « il s'est considérablement rajeuni, notamment dans les cordes

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