26 février 2010

concert

En deux concerts, le chef a balayé les réserves sur son mariage artistique avec le Philharmonique de Berlin.


Simon Rattle a coutume de comparer l'union d'un chef et d'un orchestre à un couple : le cap difficile est celui de la septième année. Cela fait maintenant huit ans que le chef britannique est directeur musical du Philharmonique de Berlin et, malgré les tensions et les critiques, les musiciens ont renouvelé son mandat jusqu'en 2018. On comprend pourquoi, après avoir entendu les deux concerts qu'ils ont donnés vendredi et samedi à Paris, Salle Pleyel : deux moments de griserie orchestrale sans équivalent.
Avec la Symphonie n° 2 de ¬Sibelius, l'une des premières œuvres que le jeune Rattle enregistra voici plus d'un quart de siècle, le premier concert montre ses affinités avec le compositeur finlandais : loin de toute enflure tchaïkovskienne, une vision claire et cursive, qui va droit à l'essentiel. Le son incroyablement dense et charnu de l'orchestre, littéralement propulsé par le pupitre de contrebasses qui en est encore et toujours le leader, ressemble parfois à une vague déferlante : chauffé à blanc, le finale culmine sur une coulée de lave qui soulève musiciens et auditeurs de leur siège. En première partie, Mitsuko Uchida avait hypnotisé par un Quatrième Concerto pour piano de Beethoven très personnel, marqué par une grâce mozartienne et un toucher aérien qui donnent une idée de ce que doit être l'apesanteur.

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