28 mars 2016

Le matin


C’est un moment toujours un peu particulier que le lever. Le lever de l’amant d’une nuit. Le mec rencontré au détour d’une rue, au hasard d’un épuisant « cruising » d’un soir. Regards échangés, sourires entendus, frôlements discrets voire insistants. Puis l’éternel « chez toi ou chez moi » ? Et enfin, la nuit, l’amour ou le sexe ou l’amour et le sexe. Une intimité partagée, des cris : expression du corps et du cœur. Et, avec un peu de chance de la tendresse.
On a pas forcément envie de se revoir, parce qu’on a une autre vie, d’autres amours ? Parce que l’on veut en rester là, sur ces instants intenses mais éphémères forcément éphémères.
Alors quand vient le moment de la séparation, le plus souvent, j’attends qu’il fasse le premier pas ou plutôt le dernier. Qu’il se lève et cherche maladroitement ses vêtements parsemés sur le sol de la chambre voire de l’appartement. Du fond du lit, je le regarde se rhabiller, souvent ostensiblement il reste de dos. Sans mot dire, comme pour ne pas échanger de regards. Rapidement très rapidement, à peine vêtu, il s’en va comme un voleur ; un baiser presque arraché, un regard fuyant :
- c’était bien ! à plus !
- claque la porte !
le silence, son odeur sur mon corps, l’odeur du sexe partout dans le lit.

Basta ya !.

2 commentaires:

  1. Anonyme9:12 PM

    putain ces moments de déchirements, ca me fait toujours mal !

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  2. Anonyme10:33 AM

    c'est d'une beauté le texte ! Quelle sensibilité retranscrite...que de douleur(s) ressentie(s) et pourtant... il part et je reste.

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