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Une lumière hivernale remplissait la pièce. Tu dormais encore, j’aurais pu te réveiller doucement, te demander gentiment de partir avec en option
–oui, oui, bien sûr, je te rappelle- ou
– écoute, c’était très bien, quel pied, mais, tu sais, je ne suis pas seul, Bla, Bla,…- .
Je t’ai regardé dormir, j’ai regardé ta bouche légèrement entrouverte, ta barbe naissante, sur tes joues un peu creuses, ton corps aimé il y a peu ; un corps maigre, banal, un corps pas du tout cultivé, un corps « tel quel »; je me suis rappelé le grain de ta peau : un peu granuleux, une peau sèche. Une peau que j’explore de nouveau de la main, que j’effleure très légèrement pour ne pas te réveiller, ou te réveiller mais doucement.
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Ne disons rien, laissons couler le temps. Je pose ma tête sur ton torse, caresse tes quelques poils, joue autour de ton nombril.
Restons ainsi, nous ne sommes rien l’un pour l’autre, nous ne savons rien l’un de l’autre et pourtant rien ne peut nous arracher à cet îlot de tendresse, cet instant d’amour étiré, suspendu au milieu de nos vies respectives. Tout à l’heure, tu te lèveras.
Tout à l’heure, tu seras devant moi nu, un corps étranger, déjà ; que je verrais se mouvoir autour de moi, rassemblant ses vêtements.
Bientôt, sans doute, je trouverais tes fesses trop molles, cette poitrine étroite, cette queue banale, tout ce qui m’auras donné du plaisir pourtant, tout ce que je caresse encore, que je retiens encore auprès de moi, j’aurais hâte de le voir disparaître. Je te regarderai enfiler ton slip, ajuster ton sexe et tes couilles, accomplir ces gestes habituels, en évitant de croiser mon regard. Déjà des inconnus, déjà un souvenir.
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Mais, là maintenant, dans le silence de ma chambre, nous restons l’un contre l’autre sans mot dire. Ta main englobe affectueusement mon sexe reposé.
Tandis que mes doigts n’en finissent plus de jouer avec ton nombril, de caresser les poils de ton ventre. Ma main bientôt jouera avec ta verge, tes couilles. Tu sentiras alors mon désir croître au creux de ta main. Bien sûr tu banderas, bien sûr le plaisir reviendra.
Ne pensons-plus, pas encore, à ce dernier regard.
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