09 juin 2020

Au sauna : Feuille de rose





Dans cette douce et moite pénombre épaissie par la chaude vapeur, étendu sur le carrelage disjoint du hammam, mon corps se détend et s'offre tout entier aux désirs inconnus. A cette langue qui cherche son chemin entre mes fesses, à ces mains qui caressent mon torse trempé de sueur. Les yeux mi clos, je ne distingue rien ni personne. Ombres au travers de la brume.
Comme en apesanteur, Mon corps est léger, léger. Livide, je dois être, tout mon sang comme concentré dans mon sexe érigé.

Pourtant, tous mes muscles, un à un se détendent dans ce cocon humide, rendant plus aisée encore l'exploration méthodique de mes entrailles par cet inconnu et sa langue experte fouillant frénétiquement l'espace rendu accessible par mes sphincters vaincus. Les chairs ainsi mises à nues, vertement caressées et juste rafraîchies par son souffle haletant.





Tous mes sens sont là, au bout de chaque terminaison nerveuse de ces muqueuses excitées. Des flots de plaisirs électriques envahissent et parcourent tout mon être. Je suis béant. Immensément béant. La vapeur chaude s'engouffre en moi et ses doigts aussi qui maintenant me pénètrent, flattant mes organes intimes tout en s'emparant vigoureusement de mes couilles, les malaxant, étirant douloureusement mon prépuce.


Plaisir, douleur, petites vagues successives, Halètements, cris, larmes. Jouissance, intense, immense. Bouleversante. Mon sexe sans avoir jamais été touché, crache à jets continus, me semence sur mon torse, sur mon ventre. Hallali, les prêtres invisibles assistant à la cérémonies, tendent tous leurs mains pour partager sur mon torse la preuve incontestée de mon plaisir communion. Alors, l'inconnu, ou alors est-ce un autre? m'écarte fermement les cuisses, approche de mon cul un sexe épais et lourd et me pénètre sans détour.



Cela dura longtemps. Peut être, sûrement, Furent-ils plusieurs, qu'importe, j'en aurais même accepté plusieurs en même temps, tant j'avais soif d'éternité, d'infini. 

A un moment un corps lourd, imposant posa ma tête sur sa cuisse grasse, contre son ventre confortable. Son petit sexe dressé reposant sur ma joue. Je lui fit honneur bien sûr, le remerciant ainsi de sa petite attention. Puis, bien sûr, je revins sur terre. Tout soudain devenant lourd, pesant, désagréable. Je rejetais ces mains toujours avides, cette queue inconnue qui maintenant me déchirait les entrailles. Je traînais hors de cette étuve mon corps maintenant meurtri et me glissai sous le jet glacé de la douche.

Sic gloria mundi.










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