18 septembre 2020

Ether

Tu es loin, très. Ton boulot t'as transporté,  là-bas en Asie.  Singapour et sa moiteur.
Oh ! Bien sûr,  les conditions de vie et de travail sont au top. Super appartement de grandeur hauteur dans un condo verdoyant,  piscine et tout ce qu'il faut. 
Tu vas au bureau en bus où même à pied. Enfin, tes activités t'appellent deux ou trois jours à Paris et ces jours là nous sont précieux.
Mais voilà,  le virus est passé par là. Soudain, les avions ne décollent plus,  soudain, impossible de sortir de chez soi.  Soudain, tu es inaccessible.
Alors, nous nous sommes parlé par écrans interposés, nous avons ri par écrans interposés,  nous nous sommes quitté comme des prisonniers une main contre l'écran, nous avons pris l'apéro par satellite interposé.
Bien sûr, avec le décalage horaire,  l'apéro c'est pas évident !
Et puis, le corps manque.  Le lit hormis le chat,  triste consolation, est vide. Froid. On a beau se recroqueviller autour des oreillers. Oui le corps manque.  Chaleur,  odeurs, grain coutumier de peau, firmes aimées. Caresses enfin.
On est seuls, tristement seuls. Chacun dans la pénombre d'une chambre à 11000 km de distance.
Alors, c'est venu comme ça.  Un apéro qui se prolonge,  un fou rire . ..
- montre-moi ta queue, a jailli  d'une voix sourde traversant l'éther.
Et voilà,  c'est ainsi que c'est venu... cette première fois.
Les fringues ont valsé de part et d'autre,  les verges se sont dressées, chacun demandant à l'autre telle ou telle caresse intime,  tel ou tel gros plan.  Et crescendo jusqu'à l'extase. 
Et puis, c'est devenu notre quotidien.  Une façon de ne pas oublier le goût du désir.  Malgré le manque de l'autre. 
Heureusement,  bientôt tu seras là.  Plus d'écran.  De la chair,  de la chaleur,  de l'amour. 
Tu seras là même si tu devras y retourner et subir la quatorzaine dans un hôtel de l'aéroport de Singapour. 




1 commentaire:

  1. Anonyme8:14 PM

    Very handsome young dude and I must say a beautiful set of nuts!

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