29 juin 2022

We à Barcelone

 Tu m’as demandé de venir te voir là bas à Barcelone. De fait nos longs appels presque quotidiens ne suffisaient plus. Les longs moments passés au pied de mon immeuble assis contre le mur d’en face ou simplement debout sous la pluie à faire les cents pas, créaient une douloureuse sensation de frustration et « virtualisait » nos sentiments. Pour venir il me fallait dire à P. que je partais seul, seul pour venir te voir…De ton coté, il te fallait dire à O. seul à Madrid que tu resterai à Barcelone, pour me recevoir. Nous savions que cela pouvait bouleverser l’ordre établi, le calme précaire de nos existences. P. & O. ne pouvaient pas ne pas avoir compris ce qui nous unissait. Nos choix de vies, la séparation rendue obligatoire par l’éloignement, nous avaient évité la nécessaire explication.
Je suis venu, il me fallait, nous fallait, le contact physique et surtout nous prouver par les yeux, les gestes que l’on s’aimait encore. Tu es venu me chercher à l’aéroport ; au premier regard, nous avons regretté cette rencontre, j’aurais voulu reprendre le premier avion ! Et nous avions deux jours devant nous!.. Tu étais agressif, tu n’as pas voulu que je t’embrasse devant tout le monde, ton regard était fuyant et électrique. Nous avons pris le métro et rejoint ton petit appartement en coloc du centre de Barcelone. Là encore, tes réactions me surprenaient. Tu n’as tout de suite dit que nous ne dormirions pas ensemble, tu avais installé pour cela, à même le sol, un matelas gonflable acheté exprès pour l’occasion ! J’ai décidé de faire profil bas, non pas de laisser la situation s’envenimer mais de faire comme si je ne ressentais pas cette violence en toi. Tu regrettais cet appel, tu comprenais que notre amour était encore très fort, suffisamment fort pour nous pousser ainsi à fragiliser nos vies amoureuses "officielles" respectives ; tu t’en voulais et tu me le faisais subir. J’encaissais. La journée a passé : promenades en ville, courses et toi allant de l’agressivité à des coups de tendresse passagère qui me bouleversaient ; j’étais à toi ; entièrement à toi, ton jouet. Tu jouissais de ma passivité amoureuse. Le soir, au restaurant, quelques verres de vin aidant, tu m’as parlé de tes regrets, de ton remords devrions-nous dire. Tu voulais te persuader que cette envie de nous c’était uniquement pour le sexe. Nous sommes rentrés chez toi pour nous changer avant de retrouver tes amis au Salvation. Tu es sorti de ta douche en t’essuyant ; tu t’es approché de moi, ta queue superbe se dressait doucement. «Suce-moi » as-tu ordonné. Je me suis exécuté sans mot dire. Nous avons retrouvé tes amis au OTTO SHUTZ, ambiance faussement enjouée, tu riais trop et trop fort, moi je me contentais de sourire et de blaguer avec tes amis. Sans nous concerter, nous avons bu plus que de raison, j’alignais les vodka_red bull. Nous avons fini la nuit au Salvation bourré à craquer. J’ai dansé sans discontinuer, j’ai parlé à plein de gens ; vive l’Espagne ! Et puis nous sommes rentrés, 6h30, ta chambre ; tu m’as embrassé, violemment; trop violemment. Tu m’as déshabillé, tu voulais que cela soit du sexe, rien que du sexe. Tu m’interdisais de parler et connaissant tous mes points faibles, de réagir à tes caresses. Tu as alors sorti des liens, et ton god noir ! tu m’as demandé de m’accroupir, tu m’as attaché les mains dans le dos. Je ne savais plus comment réagir, devais-je arrêter ce cirque ou continuer de jouer le jeu, j’étais paniqué mais je souhaitais en même temps que cela passe et se fasse ; comme un exutoire nécessaire, comme pour passer un cap. Tu as alors entrepris de me pénétrer avec ton énorme machin ; l’alcool de la soirée, les poppers aidant, je me suis étonné moi-même de ma "souplesse arrière…" après un long travail de ta main, après un long travail de ta queue, le lourd machin pénétrait de fait assez aisément et j’y prenais de fait du plaisir ; ta main pressait fortement ma bouche m’empêchant de m’exprimer, étouffant les gémissements. Tu alternais le god et ta queue, c’était ahurissant. Tu as joui en moi et tu ne t’es même pas préoccupé de mon plaisir. Tu es parti vers la salle de bains en me montrant le matelas pneumatique à même le sol et tu m’as interdit de lit commun. Je me suis lavé sans mot dire. Il va sans dire que je n’ai pas fermé l’œil. La journée suivante tu étais comme apaisé, nous avons profité du soleil hivernal de Barcelone et fait une longue promenade le long du port et des plages de la ville. Je n’ai pas voulu que tu me raccompagnes à l’aéroport. A la descente de l’avion à Paris, un long message de ta part sur mon cellulaire, tu regrettais, tu expliquais, tu m’aimais. j'étais épuisé; heureux?


 
 






2 commentaires:

  1. Anonyme8:57 PM

    Très joliment raconté mais maintenant, tu en ais ou avec lui?

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  2. Anonyme10:55 PM

    Derrière les mots qui disent le sexe il y a toujours l'amour en creux, ou bien on va dire l'attachement au sens fort (parce que le mot amour fait peur !). Percutant.

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