26 mars 2006

Les dessous

J’aime les dessous masculins, j’aime voir des garçons en slip, caleçon ou autre boxer short. Cela me vient sans doute de ma prime adolescence, de cette période trouble où on ne sait pas encore qui on est, qui on sera. Cette période, où l’on s’étonne de passer trop de temps sur les publicités Mariner, Hom ou Dim. Regarder des sous-vêtements, quelconques bouts de tissus en somme, me permettait sans doute de laisser couler un peu de libido, sans jamais nommer et encore moins voir, l’obscur et secret objet de mes désirs, de mes futurs émois. Combien de temps passé devant des garçons sortant de l’eau, riant auprès d’une jolie fille, se rasant négligemment sans jamais se douter qu’un gamin, comme des milliers d’autre sans doute, les découpait soigneusement, les rangeait dans une jolie boîte, les collectionnait ! Plus tard, ayant appris ce que je voulais, j’ai longtemps continué à feuilleter les catalogues papier et ensuite web. Depuis, ce bout de tissu a gardé pour moi son poids de trouble volupté. Je n’y suis jamais indifférent. J’aime voir dépasser d’un jean trop court, un ceinture de caleçon, les scènes de vestiaires : ces garçons qui se dévêtent indifférents aux regard des autres, ces slips un peu difformes, ces entrebâillements d’autour des cuisses, ces blancs un peu gris d’avoir été trop et mal lavés, sont toujours pour moi des moments troublants. A la première rencontre, au premier déshabillé, la découverte du sous-vêtement, est toujours un moment à part, comme un soudain arrêt sur image, comme si de cet instant, de la marque ou de l’usure du dit tissu, dépendait le reste. Après, si le mec m’a troublé, comme j’aime à garder longtemps son odeur et son empreinte sur moi, je me prends à souhaiter qu’il oublie son slip chez moi. Quelques fois, je l’en supplierai presque. Comme un instantané des moments passés, de cette intimité partagée. Sans doute nous nous reverrons plus jamais, sans doute, je ne saurai jamais, ne serait-ce que son prénom. Mais son slip, je le porterai toute la journée, mêlant mes odeurs aux siennes, mélangeant ainsi nos fluides, comme une continuation de la nuit passée, lui en moi et moi en lui.

2 commentaires:

  1. Rassurant ce texte. Je n'étais donc pas seul pendant tout ce temps!

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  2. Anonyme11:32 AM

    Le sous vêtement a une dimension totalement érotique.
    Ahhh la lecture da catalogue des 3 suisses et de la redoute: que de souvenirs d'enfants!

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