09 juillet 2006

La vie devant soi





La vie nous réserve bien des surprises. On peut avancer en âge, on peut se croire "presque invulnérable", parce que la vie jusqu'à présent nous a souri, parce que l'on a réussi tout ce que l'on a entrepris. Mais voilà, les souffrances du cœur sont les plus fortes. Elles sont à même d'abattre les plus forts des chênes. Un regard, 3 mots suffisent à vous briser. Alors des semaines et des semaines ne suffisent pas au plus pragmatique des pragmatiques, au plus enjoué des enjoués.
Un homme seul, au milieu d'une foule qui se presse au comptoir enfumé d'un bar parisien. Un homme seul, les épaules affaissées par le malheur; un homme seul à qui Romain Gary fait dire en un seul souffle : "Un seul être vous manque et tout est surpeuplé".

C'est vrai que l'on peut se remettre de tout; oui, on se relève et on reprend le chemin. Oui les plaies de l'amour finissent toujours par se refermer. Mais les cicatrices laissées sont profondes; ce sont celles dont, lorsque on les parcoure du bout du doigts, on s'étonne de la finesse de la peau; une peau presque translucide. On pourrait si on n'y prend pas garde la rouvrir.
La douleur passée, la souffrance, ne sont pas loin, juste là sous cette mince pellicule rose. Ces cicatrices, preuves de nos amours passées, nous changent, nous construisent. Elles nous donnent à chaque nouvel amour, un regard différent, un peu plus de recul.
Où est la candeur de nos premières années?

1 commentaire:

  1. Anonyme11:21 AM

    La candeur... Il me semble l'avoir effleurée de nouveau à l'extrémité du recul, tout au bout. Mais légèrement trop tard.

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