17 février 2007

Coney Island (a long time ago)




Petit matin glacial. Jeté là, sur ces planches humides, je tire à fond sur mon clope. Une lumière blafarde détache peu à peu les sinistres manèges du noir de la nuit. Mes oreilles bourdonnent encore du vacarme du métro parcourant stations déserts après stations désertes Brooklyn et le Queens endormis.
Le froid du matin me glace, ma barbe de deux jours se dresse sur mes joues fatiguées.
Je cherche la paix, le silence, la nuit qui s’en va.
J’ai quitté sans bruit cette chambre désolée quelque part pas loin de Houston street. J’ai quitté ce lit inconnu, ce corps inconnu rencontré au Eagle.
Je ne voulais pas me réveiller, me laisser surprendre par le jour dans ces draps étrangers,. Impossible pour moi de croiser ce regard, d’attendre le premier faux semblant « hi ! , hello, my name is, coffee or tea,… »
J’ai enfilé mon jean, mon tee shirt, je me suis chaussé sur le palier et je me suis engouffré dans la première bouche de métro venue.
Un token, un long et sinistre couloir, des ampoules tristes protégées par un grillage sommaire. Je n’entends que le bruit de mes pas dans ce couloir qui n’en fini pas, je referme la braguette de mon 501 sur ma queue libérée, ne le retrouvant pas, j’ai du laisser mon slip en souvenir !
Moi, maintenant, il me reste le souvenir de ses mains sur mon corps, l’odeur de la cigarette sur mes doigts se mêlant aux odeurs de l’amour, intimité des corps ; fluides.. Mon visage sous le froid glacial vibre encore de ses baisers râpeux.
Les dernières vapeurs de speed s’estompent doucement. Un Nathan’s au loin m’appelle, un café, un donut.
Un jour nouveau.

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