07 octobre 2007

Bouquins

Lecture de fin de dimanche


là dans mon salon, le soleil couchant, ce beau soleil d'automne remplit d'une douce et chaude lumière l'appartement. je termine le petit livre d'André Gorz, "lettre à D."


«Il faut accepter d’être fini, d’être ici et pas ailleurs, de faire ça et pas autre chose, d’avoir cette vie seulement. Le Socrate de Valéry disait justement : je suis né plusieurs et je suis mort un seul. L’enfant qui naît est une foule innombrable que la vie réduit assez vite à un seul individu, celui qui se manifeste et meurt ».

Le philosophe André Gorz et sa femme Dorine se sont suicidés ensemble dans leur maison de Vosnon, dans l'Aube. Lui avait 84ans, elle 83 ans, et souffrait d'une maladie évolutive extrêmement douloureuse.

Il avait pris une retraite anticipée du Nouvel Observateur, dont il était l'un des cofondateurs, et quitté Paris afin de mieux l'aider dans tous les actes de leur vie.

Le succès l'avait surpris pour son dernier livre, Lettre à D. (Galilée), où il disait à Dorine comment il en était venu à reconnaître son amour pour elle et à admettre que ce dernier était ce qui lui avait permis de construire une oeuvre. Cette oeuvre, assignée à la visibilité d'un seul nom, le sien, qui était un pseudonyme, il affirmait qu'elle résultait en réalité du dialogue permanent entretenu avec Dorine depuis qu'il l'avait connue, en 1947, à Lausanne.

Demi-juif autrichien, il s'y était réfugié après l'Anschluss et avait accompli des études de chimie. Elle était de nationalité britannique, ils se sentaient tous deux en Suisse des personnes déplacées, sans attaches autres que celles qu'ils créeraient ensemble dans un esprit de liberté et de fidélité à eux-mêmes.

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