22 décembre 2009

My Buddy

Tu sais que je t’aime ; tu sais que je t’aime depuis le jour ou presque où tu es rentré dans ma vie. Tu sais combien tu m’as fait souffrir, tu as en mémoire toutes les guerres que nous avons menées, enfin, toutes les guerres que je t’ai mené, toutes les guerres que j’ai perdues. Mais qu’importe puisque nous nous aimons, qu’importe puisque maintenant, nous sommes amis, d’indéfectibles amis. Nous en savons tellement l’un de l’autre ! Nous avons survécu à toutes nos blessures et celles que nous nous sommes infligés, nous ont renforcés contre les autres. Comme un amant, je connais tout ou presque de ton corps ; je connais son odeur, ton haleine légèrement acre, la texture si sèche de ta peau, la forme particulière de ta queue, la longue cicatrice enfin, qui déchire ton abdomen. Comme l’amant, enfin que je ne fus jamais. Nous sommes les meilleurs amis du monde, comme des frères. Tu es le frère que j’eusse aimé avoir, je suis le grand frère que tu aurais aimé avoir, celui que tu aurais bien échangé contre ton zombie de vrai frère. Celui a qui on raconte tout, celui vers qui l’on se tourne quand on ne sait pas où aller. Celui chez qui tu es venu frapper hier au soir après une énième histoire de femme. Comme a chaque fois, tu as souri, demandé si tu pouvais dormir là. Puis sans attendre de réponse, tu as pris une bière, puis d’autres, vautré sur le canapé, fumé quantité de cigarettes et raconté tes malheurs. P. comme à chaque fois est monté se coucher et nous a gentiment laissé seuls. Alors ta tête posée sur mes jambes, tu m’as raconté une histoire rocambolesque dont je serais incapable aujourd’hui d’en raconter les détails. Mais qu’importe, tu avais envie d’être là, de parler, de te regarder, de te comprendre en résonance avec moi ; ta tête sur mes cuisses, ma main dans tes cheveux. Un simple moment de bonheur partagé. Après, tu envahiras l’espace, couvrant le sol de tes vêtements, choisissant des tas de bd que tu ne lirais pas, t’emmitouflant dans les couvertures recouvrant le canapé. Bientôt tu t’endormiras, content, soulagé, confessé ( ?). Demain, la maison toute entière sentira « toi ». Je te passerai un slip et une chemise propre. Et, toute la journée j’aurai un peu de bonheur à te savoir dans mes vêtements ; un peu de moi contre ta peau, un peu de moi avec toi. Mon ami.

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