La melodie du bonheur - Chatelet
La scène s’ouvre sur les sommets du Tyrol, cathédrale de  pierre d’où s’élèvent les chants sacrés d’un choeur de nonnes. Maria Rainer  s’apprête à quitter le couvent et à rejoindre la famille de sept enfants et un  veuf, les von Trapp, qu’elle sauvera de la monotonie et de la rigidité militaire  par son amour de la musique et du chant. C’est une bien jolie histoire que cette  rencontre-là. La vie romancée d’une orpheline qui fuit l’annexion de l’Autriche  par les nazis avec sa tribu recomposée. Broadway fit un succès de  l’autobiographie de l’héroïne à la voix d’or, Hollywood la propulsa au rang de  légende. Et Paris manquait toujours au palmarès de la comédie musicale. La mise  en scène d’Emilio Sagi au Châtelet est à la démesure de l’événement. Des décors  somptueux, des changements de costumes incessants, une cinquantaine de  comédiens, chanteurs lyriques, figurants, un orchestre en fosse dirigé par Kevin  Farrell... Sylvia Schwartz emboîte le pas à la Julie Andrews de la version  cinéma. Sa voix de Soprano sublime le répertoire créé par Richard Rodgers et  Oscar Hammerstein en 1959. Des textes en anglais, sous-titrés, qui glorifient  les valeurs familiales, le soutien à la patrie et surtout la nature. Les murs de  la demeure des von Trapp, peints aux couleurs du ciel, sont ouverts sur les  montagnes, illustration parfaite de la domination des éléments sur la nature  humaine. Et si les moeurs ont évolué et que la naïveté date un peu, la  résistance à l’envahisseur, incarnée par une milice armée qui déborde la scène  et se glisse dans le public, réveille encore l’indignation.
Jusqu’à ce que la verte colline engloutisse l’étendard nazi. La nature vainc l’envahisseur et porte la joyeuse famille vers la liberté. La symbolique politique, résolument appuyée, manque un peu de subtilité. Mais rien n’entache le bonheur béat de ces trois heures sous oxygène alpin. On n’en demandait pas plus. Juste ces mélodies ressuscitées qui flottent longtemps dans la grisaille quotidienne.
Jusqu’à ce que la verte colline engloutisse l’étendard nazi. La nature vainc l’envahisseur et porte la joyeuse famille vers la liberté. La symbolique politique, résolument appuyée, manque un peu de subtilité. Mais rien n’entache le bonheur béat de ces trois heures sous oxygène alpin. On n’en demandait pas plus. Juste ces mélodies ressuscitées qui flottent longtemps dans la grisaille quotidienne.
 
 
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