25 mars 2021

nuit d'encre (conte posté) 16/5/18

Il fait nuit noire en ce hameau isolé, sans éclairage public à partir de 22 heures 30 et à l’orée du premier quartier de lune. Les étoiles dessinent dans le ciel leurs habituelles arabesques. La soirée est déjà avancée mais la chaleur reste vive et ma peau reste gluante des stigmates de cette journée caniculaire. Je regarde la télé, allongé sur mon fauteuil, fenêtres et portes ouvertes pour saisir le moindre souffle d’air. Ma légère vêture me colle encore désagréablement à la peau. Je me lève pour me servir un verre d’eau fraîche et décide de me mettre à l’aise. Me voici bientôt nu, le corps illuminé par l’éclairage blafard de l’écran où continuent de s’agiter des formes lointaines que je regarde à peine. Je me trouve seyant en bouée lumineuse au milieu de cette immensité d’une noirceur sans pareille. Je rêvasse devant des clips musicaux qui bruissent en sourdine quand soudain… Tout à coup, un léger cri suivi de gloussements résonnent de l’autre côté de la fenêtre béante. Je comprends vite que des promeneurs, habituellement rares poutant  ici, peut-être surpris par ma nudité lumineuse s’attardent sur le chemin tout proche qui borde la propriété. Les chuchotements continuent et m’incitent non à me cacher, après tout je suis chez moi, mais plutôt à mettre en valeur mon intimité  juste pour provoquer ces indiscrets. Puis le silence revient et je me laisse bercer par la musique au point que je somnole bientôt. Lorsque je me réveille, le silence est total, excepté quelques lointains coassements d’amphibiens. Soucieux de trouver un peu de fraîcheur avant le coucher, je m’avance dans le jardin puis franchis la clôture au moyen d’un portillon grinçant. J’entends quelques bruissements dans les fourrés mais n’y distingue nul animal. 

Ce calme quasi absolu et la nuit protectrice m’incitent à avancer sans crainte. J’aime cette sensation de liberté totale que me confère mon indécence invisible pour autrui à cette heure tardive. La voûte céleste brille de tout son éclat. Je distingue chaque étoile et chaque constellation avec une absolue précision. Je regrette de ne pouvoir toutes les nommer et reste ainsi, immobile, tête levée, émerveillé de telles flamboyances. Je reste ainsi, anesthésié par tant de beauté, au point de me rendre très tardivement compte que l'on s'approche furtivement de moi en silence sans que je perçoive le moindre bruissement, sans que ma peau nue ne distingue le moindre déplacement d’air et voici que l'on me bande les yeux tandis que de douces mains avides sont venues à mon contact. Elles se livrent à une exploration en règle de mon anatomie.   J'ai peur mais la douceur de celle-ci, la sensualité de l'instant me paralyse. Soudain, les ombres nombreuses et silencieuses s'agitent autour de moi et  
deux d’entre elles massent mes fesses en les écartant avec force au point que je ressens la fraicheur du soir sur ma rosette qui s’enfle de plaisir. Une autre pétrit tendrement mes bourses. Une troisième dégaine doucement mon gland déjà congestionné. Deux autres étrillent mes tétons. La dernière caresse tendrement mes lèvres. Mon corps entier se relâche comme pour inciter mes agresseurs à oser plus encore. Les mouvements se font plus fermes. Trois doigts envahissent ma bouche trempée de désir, un index humide entre en profondeur en mon cul violemment écartelé, mon sexe est fortement branlé par une main  serrée à l’envi. Une bouffée de chaleur m’envahit alors que mon cœur s’accélère et que mes jambes ne me portent plus. Ces fantômes de la nuit me maintiennent si fermement debout que je n’ai plus l’impression de toucher terre ; je me laisse porter par ces vagues de plaisir.

Alors, ils me déposent délicatement sur l’herbe fraîche du jardin. Je suis maintenant à quatre pattes. Deux jeunes phallus sont entrés dans ma bouche et mon cul tandis que les nombreuses mains continuent leur office. Je suis profondément embroché et violemment secoué. Je n’ai plus aucun contrôle sur mon corps à demi tétanisé.
Mon sang bat bruyamment à mes oreilles, mon souffle est court, ma peau brûlante. Ma gorge s’étrangle des spasmes qui lui sont imposés et du foutre qui l’envahit. Un chaud liquide s’échappe dans mes tripes au gré des convulsions du phallus qui les habite. Je ne m’appartiens plus. Tout mon être se met à vibrer tandis que mon sexe crache toute sa semence au sol.
Mon cerveau est verrouillé en mode extase au point qu’il ne ressent même plus la brutalité de ces satyres. Ils s’agitent un peu encore et sortent de moi, mollusque à l’agonie, incapable du moindre mouvement volontaire. Mon corps entier est brûlant de plaisir. Mon cœur continue à battre la chamade. Mes orifices sont béants comme si j'étais encore pénétré. Je sens ma gorge encore écartelée par l'accueil d'un jeune et vigoureux phallus. Ma bouche recrache des flots de bave matinée de foutre odoriférant. Mon cul largement dilaté en laisse également échapper. En un mot, je me sens traversé de part en part comme si, embroché sur une longue tige métallique, j'étais préparé à rôtir. Cela ajoute encore à ma sensation d'être exhibé, plus que vulnérable. J'ai l'impression qu'un œil averti pourrait voir jusqu'au centre de mes entrailles. Peu à peu, la fraîcheur de la nuit devient perceptible jusqu'aux tréfonds de moi aussi bien que sur mon dos et mes épaules. Je frissonne… de plaisir ! J'apprécie pleinement ce moment où, après l'incendie de mes sens, je retrouve une agréable froidure comme si le
vent du soir avait décidé de me posséder tout entier.


Je reviens peu à peu au calme; le bandeau m'a été enlevé et j'entrevois maintenant les visages de mes compagnons éclairés par la lueur des briquets qui allument péniblement de drôles de cigarettes.  Persuadé que la soirée ne s'arrêtera pas là, je hoquette de plaisir alors qu’ils me claquent les fesses ou le dos, s'excitant les uns et les autres en marmonnant des commentaires salaces. Ils alternent caresses et gifles sur tous les endroits de mon corps accessibles dans une ronde envoûtante et inquiétante. A la lueur de la lune et des étoiles, j’entraperçois la ronde de ces corps nus, ombres chinoises de sexes tendus flottant dans l'air frais de la nuit. Mon cœur accélère à nouveau lorsqu'ils me positionnent de nouveau à quatre pattes, écartent mes jambes et mes fesses et me saisissent par les cheveux et le menton pour ouvrir largement ma bouche. Je me prête, lascif, totalement servile et déjà excité, aux mouvements qu'ils m'imposent. Mon corps entier tressaute de désir tandis que des mains armées de chiffons humides de la première rosée me toilettent en profondeur le cul, la bouche. Ce qui s'avère être un slip souillé de foutre, de sueur et de miasmes intimes finit, dans un brouhaha de commentaires graveleux par me recouvrir le visage.
  Ce subtil mélanges d'odeurs acidulées me transportent et je me dilate partout autant il est possible. De longs doigts rentrent en moi et virevoltent dans mes organes. Mon corps, totalement électrisé, vibre au rythme de leurs gestes, les ombres chinoises se branlent tout autour de la scène en me regardant. Quelques instants plus tard me voici à nouveau profondément embroché  par une bite courte mais épaisse et mon sexe tendu, les veines saillante fouetté sans ménagement à chaque coup de reins par une ceinture. Je frémis de tout mon être comme si tous mes organes s’étaient coalisés pour atteindre une ultime jouissance. la massue qui me laminait le cul se retire, très vite remplacée par une longue verge qui s'est emparée de mon fondement en franchissant doucement les sphincters et me semble à nouveau
avoir très profondément pénétré mes entrailles.
Une queue courte et douce est entrée dans mes lèvres si respectueusement que je me sens obligé de la sucer vigoureusement. Je m'écartèle pour faciliter leur tâche. Je suis ballotté de l'un à l'autre. Mes fesses claquent sur un bas-ventre tandis que mon visage s'aplatit sur l'autre. Ma peau entière est incandescente. Mon corps est secoué de violents spasmes de bonheur et subit cette démoniaque tournante; les queue se succèdent en moi; des courtes, des longues, des épaisses. Certaines se sont vidées en moi et ma bouche garde le goût de semences mêlées et quand la première, courte et épaisse, me transperce à nouveau pour jouir en moi, je hurle longuement de plaisir et dans un long spasme je répand ma semence sur l'herbe fraîche. Il se retire et tandis que sa semence s'écoule le long de mon périnée, ceux qui n'ont pas jouit, s'approchent de moi en se branlant; Bientôt, le sperme coulera le long de mon visage.


Leur besogne accomplie, ils se rhabillent bruyamment et s'éloignent en riant. Je reste là, couché dans l'herbe, encore habité de soubresauts et de tremblements. Je n'ai encore jamais connu pareille attention. Je n'ai encore jamais subi pareil outrage. Je n'ai encore jamais ressenti d'aussi violentes sensations. Malgré la rosée du soir, et la fraîcheur qui va avec, je m'endors sur place et ne me réveille qu'à l'aube, fourbu, les muscles douloureux, et vaguement honteux qu'on puisse me trouver là nu et terriblement sali.

Pendant bien des semaines, mon esprit reste habité de ces événements et mon corps distendu par eux. Je ne supporte plus le moindre vêtement. Je favorise les positions qui me donnent le sentiment que mes fesses restent ouvertes et accessibles. Ma bouche demeure longtemps entrouverte, inondée de salive. Partout sous ma peau je sens un fourmillement à peine soutenable. La moindre pensée coquine se traduit par une importante bouffée de chaleur et le violent désir d'aller m'exhiber en plein air. C'est notamment le cas lors de réveils nocturnes où  je n'hésite pas à sortir de la maison totalement nu quel que soit le temps. Je reste là longuement, frissonnant, attendant que l'improbable se produise. Mon bas-ventre se creuse, mes muscles se contractent, mes joues s'échauffent malgré la fraîcheur de la nuit.
Je me retiens de retourner à ma couche et m'oblige, malgré la crainte d'être vu par quelque voisin en pareil équipage, à rester là, le corps entier en attente. Dans ma tête les images de cette nuit sublime se bousculent et m'excitent. Je me caresse, excite mes tétons, pelote mes bourses de mon sexe, effleure mes épaules et mes cuisses. Je suis prêt à l'ultime outrage. Et pourtant il ne viendra pas…





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