06 février 2016

Vestiaire **

Vestiaire

C’était un jour de juillet, merveilleusement ensoleillé.
Le match terminé, je ceignis d’un tissu
imbibé d’eau ton front en sueur :
tes longs cheveux noirs et frisaient par-dessus.
(Ce tissu ressemblait à l’antique bandeau des vainqueurs).
Et pendant que tu me racontais et jetais
à terre ton maillot rouge et humecté ;
moi, je soignais une blessure que tu avais au genou,
et parce qu’elle saignait encore, je lui appliquais mes lèvres
et ma langue. Je ne sais ce que tu m’as dit, en souriant.
Le sang et la sueur ne furent jamais aussi doux.

Vesturario

Era un día de julio, de sol maravilloso.
Acabado el partido, ceñí con una tela
empapada en agua tu frente sudorosa :
El largo cabello negro se te rizaba encima.
(Parecía la cinta antigua de los vencedores).
Y mientras me narrabgas, y arrojabas
al suelo la roja camiseta humedecida,
curaba yo un rasguño en tu rodilla,
y pues aún sangraba, le apliqué los labios
y la lengua. No sé qué me dijiste, sonriendo.
La sangre y el sudor nunca fueron tan dulces.

Luis Antonio de Villena, Poesía 1970-1984, Visor de Poesía, 1988, p. 236.
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