18 septembre 2020

les perles d'Hadrien **



Je t’ai rencontré peu importe où. C'était si fugace, si oubliable, si pathétique, la première fois finalement où je me suis senti "vieux".
C'était au parc Monceau je crois, sur une des pelouses ouvertes aux passants.
Nous nous sommes parlé, de Marguerite Yourcenar, je crois. D’Hadrien certainement. En fait, tu es venu vers moi, tu cherchais du feu, je crois. Je relisais les mémoires. J’ai levé la tête vers toi, tu me faisais de l’ombre, je n’ai tout d’abord pas vu ton visage en contre-jour ; je ne distinguais que tes longs cheveux. Ton corps maigre d’adolescent me surplombait: jean noir, caleçon débordant du jean, torse tout en creux,  un tee-shirt négligemment posé sur l'épaule.
Je n’avais pas de feu, je ne fume pas. Pourtant tu es resté là tout droit à me cacher le soleil, juste pour me citer 
- Les Dieux n’étant plus et le Christ n’étant pas encore,….
 Tu avais lu Hadrien. Nous avons parlé, enfin tu t’es assis près de moi. Bien sûr très vite, tu m’as « titillé », « échauffé », moi le « vieux ». Ton regard noir me perçait, je n’osais, je ne pouvais te regarder trop longtemps, pourtant tu cherchais mes yeux tandis que je fuyais les tiens. Cela devait t’amuser de me voir ainsi mal à l’aise.
Nous avons marché, côte à côte, vers la place Clichy, sans objectif précis, tout en parlant, de tout, de rien ; ne pas se quitter, c’est tout. Et, de nouveau ce regard si sûr de lui, si certain de savoir ce qu’il veut ; tu t’es planté soudain devant moi. Ton torse glabre illuminé par le soleil couchant, ton tee-shirt toujours négligemment posé sur ton épaule.
 – allons chez-toi, fait moi un thé.
Je me suis exécuté, que faire d’autre. Je ne t’ai pas fait de thé. Nous nous sommes assis sur le parquet de mon salon, accoudés au canapé. J’ai fait ce que tu souhaitais, visiblement.
Une simple et rapide caresse sur ton ventre, ton jean déboutonné un a un, ton caleçon baissé. J’ai embrassé ta queue, je l’ai laissée grandir dans ma main tandis que je parcourais de la langue ton impressionnante toison noire.  
Tu n’as accepté rien d’autre, tu ne m’as pas touché, juste caressé les cheveux tandis que je te suçais, tandis que tu prenais le plaisir que je te donnais, que tu étais venu chercher. Tu as joui ; une légère tension sur mes cheveux, un petit cri. Un long filet blanc s’écoulant dans ton épaisse toison. J’ai laissé, un moment ces gouttes blanches posées au sommet de cette forêt noire, comme la survolant. Alors j’ai fait ce que je devais faire  ( ?) ;
j’ai posé un baiser sur chacune de ces perles de sperme, puis, je les aie cueillies une à une de la langue.  
Hadrien était loin, tu étais pressé. L’intensité de ton regard avait disparue. Tu t’es très vite rhabillé, honteux ? Tu ne trouvais plus ton caleçon, tu as enfilé ton jean, ton tee-shirt, tes pompes sans même les lacer ; un - salut- rapide, fuyant.
J'ai retrouvé ton caleçon,  sais-tu ? il était sous le canapé. 
Il me reste donc ton odeur.




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