24 septembre 2007

Le don de soi


Voilà c’est vendredi soir. Enfin, vendredi soir. Tu as quitté ton bureau avec hâte. Tu avais à peine pénétré dans l’ascenseur que déjà tu quittai ta cravate et déboutonnai nerveusement le col de ta chemise. Libéré, bientôt, très bientôt tu serais à lui. Vite, vite.

Il te faut te préparer, te préparer pour lui. Il est exigeant, très. Tu sais exactement ce qu’il désire, ce qu’il attend, exige de toi. Tu sais aussi ce qui va l’attendrir, l’émouvoir sous la carapace, sous sa fermeté.

Tu as envoyé valser tes fringues, fais couler une douche. L’eau brûlante coule maintenant sur ta peau, sur ta peau rougie par l’action astringente du gant de crin que tu passes énergiquement partout, sur chaque parcelle de ton corps.

Le miroir te renvoi ton image, tu te veux parfait. Tu dois être comme il te souhaite. Tu essuie de ta main la buée accumulée sur ce miroir ; inspecte ton ventre, ton sexe, tes seins.. Il t’aime glabre, sans aspérités, une peau lisse. Blanche. Maintenant il faut te raser, tout raser.

Tu te regardes tandis que le rasoir effleure doucement tes aisselles ; tu te regardes tandis que le rasoir élimine les quelques poils qui déjà repoussaient sur ta poitrine, autour de ton nombril. Puis, tenant ton sexe d’une main, tu passes doucement sur tes couilles la lame. Tu les veux, il les veut lisses et bien dures.

Il te reste le plus délicat à faire, le plus excitant aussi : enlever tous ces poils disgracieux entre tes jambes, dans le creux de ton cul, ces poils frisant autour de ton anus rose. Il faut que cela soit impeccable, prêt pour son inspection, prêt à le recevoir. Tu vas le servir tout le weekend. Être à lui ; à lui seul ? Aura-t-il une nouvelle fois invité des amis ; seras-tu le serviteur zélé de leurs caprices ? Ou simplement te fera-t-il la joie de son unique compagnie.

Il ne te reste plus qu’à choisir minutieusement chacun de tes vêtements. Tu ne les mettras que l’espace d’un instant, juste pour l’inspection. Ce moment merveilleux, si angoissant ou tu pénétreras dans le salon, ou il s’approchera de toi sans sourire, sans sourire, encore. Il tournera autour de toi, tandis que doucement tu ôteras ta chemise, tes chaussures, tes chaussettes. Il tournera autour de toi tandis que tu ôteras un à un chacun de tes vêtements. Tu devras rester un moment en slip ; derrière toi, il marquera alors l’arrêt, tu sentiras son regard rivé sur ton cul, son regard brûler le coton de ton slip ; et, si le choix est bon, il consentira à te caresser les fesses, la verge à travers le tissu. Puis enfin tu quitteras la dernière parcelle de tissu, la dernière parcelle d’extérieur. Nu tu seras, nu tu resteras jusqu’au dimanche soir. Puis enfin comme on doit le faire aussi en prison, tu écarteras les jambes, il viendra, regardera plus précisément ton sexe déjà durcit, appréciera alors la netteté de la peau, sa douceur ; appréciera ou pas la couronne légère si légère et duveteuse que tu auras laissé autour de ta queue, il appréciera ou pas tes couilles rétrécies de « petit enfant ». Puis enfin, penché en avant tandis qu’il écarte tes fesses tu attendras le verdict, un baiser délicatement posé sur ton trou du cul en guise de satisfaction.

Que la fête commence.

 

 



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