08 mars 2008

Brad Mehldau Trio (Salle Pleyel - 7 Mars 2008)

"Les trois comparses arrivent sur scène avec un bon quart d'heure de retard, et presque tout de suite surgit un solo de contrebasse. Durant la première demi-heure, c'est Larry Grenadier qui m'impressionne : lyrique, rapide, souple, généreux, ses solos sont nombreux et magnifiques. Brad Mehldau me donne le sentiment de forcer son jeu, de chercher les notes, de compliquer les accords et les mélodies de manière trop volontariste pour sonner naturel. L'éclaircie intervient soudain dans une improvisation fuguée, où les lignes superposées coulent limpides et lumineuses, et où s'épanouit la poésie dans le jeu et les couleurs, puis dans un morceau plus bossa, d'une belle nostalgie. Mais cela ne dure guère. Une reprise de Costello, ballade sobre et finement émouvante, s'orne d'une coda en forme de gâchis, solo empesé de romantisme grandiloquent, avec balayages de clavier et pédale d'échos. Autre problème, les morceaux sont souvent trop longs, et finissent par prendre le goût d'un chewing-gum trop mâché. Pendant ce temps, le batteur Jeff Ballard remplit tranquillement son office, mais semble encore un peu à l'écart, ne participe que peu au dialogue du trio. Au total, une soirée grisâtre, mais éclairée par quelques moments superbes."

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