01 août 2011

La famille gay d'Ikea enflamme l'Italie







Tout a été dit sur le vendeur de mobilier suédois Ikea. Mais il manquait encore de lui coller le label de dangereux agitateur social. C'est désormais chose faite en Italie. Samedi 30 avril, une manifestation devait être organisée dans l'un des deux magasins de Rome pour défendre l'enseigne, accusée d'avoir enfreint la Constitution italienne et mis en danger l'institution de la famille avec l'une de ses dernières campagnes publicitaires.



A l'origine de la dispute, le secrétaire d'Etat à la famille, Carlo Giovanardi. Ce fervent catholique a reproché à la firme suédoise d'avoir promu l'ouverture de son nouveau magasin à Catane, en Sicile, avec l'image de deux gays main dans la main et le slogan : "Nous sommes ouverts à toutes les familles".

"Si un Suédois arrive ici et attaque ainsi la Constitution, moi, homme de gouvernement, je ne peux pas me taire", a déclaré M. Giovanardi. Car selon son dire, seule "la société naturelle fondée sur le mariage entre un homme et une femme" est apte à être appelée famille, comme il l'a expliqué au quotidien Corriere della sera. Ikea, poursuit le secrétaire d'Etat, est libre de s'adresser à qui il veut mais le terme de famille employé dans la publicité "est en contraste avec notre loi fondamentale".

LE "MODÈLE" DU "BUNGA BUNGA"

La réponse des Suédois ne s'est pas fait attendre et confirme le statut d'Ikea comme baromètre de l'évolution de la société. "La famille citée par la Constitution est l'une des familles, alors que nous, nous sommes confrontés à la réalité quotidienne en évolution continue et avec une typologie de familles très variées", a fait savoir sèchement l'entreprise.

L'échange aux accents sociologiques et constitutionnels a naturellement enflammé le débat. Certains ont rappelé à M. Giovanardi que son président du conseil et ses festins "bunga bunga" ne sont certes pas un modèle à offrir aux familles. D'autres soulignent que le gouvernement ferait mieux de penser à éviter les coupes aux allocations destinées aux familles par l'exécutif. Quant aux associations homosexuelles, elles accusent ouvertement le secrétaire d'Etat Giovanardi d'alimenter le climat d'homophobie.

Ces derniers jours, déjà, une agression devant la Chambre des députés contre la seule parlementaire lesbienne déclarée, Paola Concia, "coupable" de se promener main dans la main avec sa compagne, avait relancé le débat sur la nécessité d'une loi punissant justement l'homophobie. Mais, apparemment, les considérations de Carlo Giovanardi trouvent un terrain favorable dans sa majorité et vont dans un tout autre sens. Le maire de Trévise, de la Ligue du Nord, Gian Paolo Gobbo, invité à la radio pour commenter la question des "familles Ikea", s'est dit prêt à renchérir en interdisant dans sa commune le baiser en public entre homosexuels. p


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