20 novembre 2005

Mathis & the Mathematiks - 5
Mathis n’est pas vraiment un jeune homme comme les autres. D’une part, c’est un beau gosse, et ça, il a l’air de le savoir, dévoilant son torse quasi-glabre sur ses photos de presse. Certes, après tout, il y en a d’autres. Mais surtout, de par ses expériences personnelles (né de parents allemands qui l'ont élevé en France puis domicilié à Barcelone) comme musicales (il a eu l'occasion de s’exercer auprès de musiciens issus du folk, du hip hop, de l'electro, des musiques latines...) il a synthétisé une variété relativement considérable de styles sur cet album. Un disque composé à quatre mains avec Seamus Taylor, où, entouré de ses recommandables Mathematiks, il explore le vaste spectre de ses personnalités et expériences.
La bosse des maths
L’extravagant gaillard, en dépit d’une musique novatrice et profondément personnelle, ne manque pas de faire surgir pléthore de prestigieuses références : Tom Waits et son grain de voix buriné, Prince et sa patte incandescente et animée, Hendrix et son toucher halluciné, Dylan et son intimité pénétrante,
Beck et ses mues touchées par le génie et l’arrogance, les Rolling Stones pour les coups d’électricité fiévreux… La liste pourrait être bien plus fournie, tant le disque se plait à diviser les chemins et se détourner d’une trajectoire formellement identifiée, transformant références et influences en composantes et identités. Grâce à ce mécanisme, on se repait, dans le désordre mais avec un plaisir quasi-égal à chaque piste, d’une ballade acoustique dépouillée et amochée (Crash on you), d’un rythm n’blues fringant et endiablé (Good cookin’), d’un rock boueux perlé d’électronique (Vaudoo bitch, à la filiation évidente), d’une déviance pop aux arrangements limpides (Did you come), de compositions aux effluves funk et traits de voix aigues (Tabasco Sauce, Flowers), d’un blues désertique pâmé de slides (B.52) et même, en guise de bouquet final, d’une reprise flamboyante par sa distance (rythmique comme mélodique) du Jumpin’ jack Flash des pierres qui roulent, sans oublier quelques notes de soul, de jazz ou de hip-hop.

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