21 janvier 2006

commeaubonvieuxtemps
Soirée Rosselini à la cinémathèque de paris, dans l'ancien batiment de l'american center conçut par Frank Gehry.
allemagne année zero
Troisième volet de la trilogie de Rossellini sur la guerre (Après Rome ville ouverte et Païsa), Allemagne année zéro fait admirablement le lien entre ces deux œuvres essentiellement documentaires et la série des films intimistes avec Ingrid Bergman. En effet, placé dans un contexte où l'état présent d'une société est décrite avec une extraordinaire intensité, c'est avant tout l'histoire d'un seul personnage, le petit Edmund, que veut raconter Rossellini. En ce sens, le film représente la quintessence du néo-réalisme selon la méthode rossellinienne:
"
Le néo-réalisme, a-t-il écrit, consiste à suive un être, avec amour, dans toutes ses découvertes, toutes ses impressions. Il est un être tout petit au-dessous de quelque chose qui le frappera effroyablement au moment précis où il se trouve librement dans le monde, sans s'attendre à quoi que ce soit. Ce qui importe avant tout pour moi, c'est cette attente ; c'est elle qu'il faut développer, la chute devant rester intacte (Cahiers du Cinéma août-septembre 1955, repris dans le volume Rossellini le cinéma révélé)."

De l'Italie à l'Allemagne, l'œuvre de Rossellini étend son territoire qui va bientôt être à l'échelle de l'Europe puis d'un continent (les Indes). Sur l'Allemagne, comme sur tous les sujets et ses personnages, Rossellini entend jeter un regard social qui soit aussi moral. Pour lui, le champ de l'investigation sociale et le champ de l'investigation morale se recoupent exactement. Il a exprimé ses intentions avec une telle netteté qu'on ne peut mieux faire que citer ses propos :
"Les Allemands étaient des êtres humains comme les autres ; qu'est-ce qui a pu les amener à ce désastre. La fausse morale, essence même du nazisme, l'abandon de l'humilité pour le culte de l'héroïsme, l'exaltation de la force plutôt que celle de la faiblesse, l'orgueil contre la simplicité. C'est pourquoi j'ai choisi de raconter l'histoire d'un enfant, d'un être innocent que la distorsion d'une éducation utopique amène à perpétrer un crime en croyant accomplir un acte héroïque. Mais la petite flamme de la morale n'est pas éteinte en lui : il se suicide pour échapper à ce malaise à cette contradiction."
Dictionnaire du cinéma


et stromboli

En Italie, peu après le seconde guerre mondiale, Karin, une réfugiée lithuanienne, craint de ne pouvoir quitter le camp dans lequel on la retient. Son visa pour l'Argentine lui est refusé. Aussi, accepte-t-elle d'épouser Antonio, un jeune pêcheur de Stromboli. Sa déception est grande lorsqu'elle découvre l'île volcanique. L'endroit est aride, désespérément pauvre et les habitants hostiles. Le couple emménage dans une maison délabrée. Antonio maltraite Karin lorsqu'elle s'aventure hors des murs, suscitant l'envie des célibataires. La jeune femme essaye de rendre sa maison attrayante mais la fantaisie avec laquelle elle décore les murs est suspecte aux yeux de l'entourage.Karin est enceinte. Elle envisage de quitter l'île mais ses plans sont contrariés par une éruption volcanique qui oblige tous les habitants à rejoindre les bateaux des pêcheurs. Le lendemain, elle tente à nouveau de s'enfuir en montant au sommet du volcan mais elle se voit contrainte de passer la nuit là-haut. A l'aube, Karin supplie Dieu de lui donner la force dont elle a besoin.

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