17 septembre 2006


Lucia di lamermoor
donizetti

Point de château hanté ni de brumes écossaises à la Walter Scott dans la mise en scène du Roumain Andrei Serban créée en 1995, dont c'est ici la seconde reprise avec celle de 1998. Du sombre, du viril, du carcéral, caserne militaire, salle d'armes et asile de fous, les figurants bougent dans tous les sens sous l'oeil protubérant d'une foule en frac et haut-de-forme à l'image des amateurs de sensations qui assistaient aux leçons de Charcot à la Salpêtrière. Car la folie de Lucia est une folie programmée, organique, celle d'une victime devenue meurtrière par la force d'un amour sacrifié sous la contrainte. Obligée à sauver de la ruine son frère Enrico, elle a dû renoncer à Edgardo et épouser le riche et influent Arturo, qu'elle tuera la nuit de ses noces, épousant ainsi la folie et la mort.
DANS UNE AUTRE DIMENSION
Est-ce une raison pour que la pauvrette, déjà bien malmenée dans l'opéra, rencontre pour la dernière fois son amant dans une salle de gymnastique, parlant d'amour enlacée à une corde à noeuds avant de jurer sa foi sur un cheval d'arçon ? Il faut vraiment s'appeler Natalie Dessay pour passer sans dommages au travers de telles inepties et rester émouvante en Demoiselle sur une balançoire ("Quando rapito in estasi").
On passera sur une "Scène de la folie" à califourchon sur des portiques, un peu à la Charlot dans Les Temps modernes, car l'art de Natalie Dessay a fait basculer le spectacle dans une autre dimension, rarement incarnée, celle où l'oeuvre se confond avec la vie.

1 commentaire:

  1. Anonyme10:36 AM

    oui, DESSAY, bien sûr !!!
    mais oublierai jamais CALLAS/KARAJAN
    un must !!! gravé pour l'éternité !!!

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