20 août 2007

Bouquins

Bouquins de l’été

Les dernières semaines, celles qui ont précédé cette rupture, cette délivrance que sont les vacances, LA parenthèse estivale, ont été marquées par une absence totale de lecture. Aucun livre n’a su l’emporter sur le quotidien, aucune évasion possible : le maelstrom du boulot et rien d’autre.

Comme souvent, j’emporte avec moi les livres qui se sont entassés sur ma table de nuit et, bien sûr, je ne trouve pas le temps durant ces quelques jours de repos, de soleil et de farniente, de les lire tous.

Le garçon qui voulu être juif (JP Tapie)

Voilà un livre parfait comme « premier livre de début de vacances ». Une belle histoire d’un drôle de bonhomme qui veut devenir juif et qui ne découvre, et nous permet de découvrir les raisons de cette quête qu’à la fin de l’ouvrage. Le personnage du roman (autobiographique ?) est PD ce qui aide à entrer dans l’histoire et l’émotion ; j’étais avec lui. Pas inoubliable, juste mieux qu’un roman de gare.

"l'idée du Garçon qui voulait être juif est tirée de mon histoire personnelle. À 15-16 ans, quand j'ai compris que j'étais homo, que c'était irréversible et que je n'avais pas les épaules assez larges pour l'accepter clairement, je me suis souvenu que j'étais juif. Il m'a semblé qu'il y avait une ressemblance entre ces deux conditions, mais que la seconde était plus facilement acceptable. Nul n'ose plus traiter un Juif de sale Juif. J'ai donc revendiqué cette différence (afin de détourner l'attention des gens d'une autre différence), j'ai commencé à clamer haut et fort mon identité juive, je suis devenu un spécialiste de la question et à l'âge de 20 ans, je suis allé passer une année en Israël, tout comme Arthur. Attention! Je ne fais aucun parallèle entre le fait d'être juif et celui d'être homo. Le seul véritable lien entre les deux, c'est la haine de l'antisémite et celle de l'homophobe. Un magazine israélien n'a pas compris cette nuance et m'a accusé d'amalgame.
Le livre est parti d'une lettre que je voulais écrire à une amie - celle-là même qui entame le livre - au sujet des bizarreries de mon sommeil. J'aimais bien cette lettre et j'ai décidé de l'inclure dans un roman. Le livre est venu pratiquement tout seul. Mais il y avait longtemps que je voulais écrire quelque chose sur mon expérience israélienne."

La nuit Mozambique ,Laurent Gaudé

Des nouvelles. Comme toujours, de belles histoires d’hommes exceptionnels, forts, solitaires fort bien écrites. Merveilleusement écrites.

"L’universel est ce par quoi les particularismes se reconnaissent fraternellement une parenté. Laurent Gaudé est l’expression même de cette capacité impressionnante à transcender les lieux, le temps, les langages, les différences afin d’en extirper l’essentiel. Avec ‘Dans la nuit Mozambique’, recueil de nouvelles écrites entre 2000 et 2007, les thèmes de la mort, de la nostalgie, du remords, du désespoir ou du répit se révèlent savoureusement dans l’étrangeté du lointain et le mystère des vacillements de l’âme. Ainsi, le colonel Barbaque dans l’immensité de l’Afrique, le commandant Passeo longeant les côtes du Mozambique ou Moshé S. Cravicz sur les trottoirs de New York, nous racontent dans une atmosphère impalpable, irréductible, leur vie chaotique, leur doute insatiable et leur regret si déterminant. Encore une fois, l’auteur du ‘Soleil des Scorta’ joue à équilibrer les nuances, oscillant entre un monde énigmatique, sauvage, inquiétant et la présence de l’Homme dans lequel chacun peut reconnaître un peu de lui-même. Car Gaudé arrive à créer une proximité paradoxale avec son lecteur. Il l’éloigne du contexte diégétique par une géographie et une temporalité insaisissables, tout en le rappelant à ses propres expériences, à ses questionnements intérieurs, à ses afflictions et ses émotions personnelles. Des récits singuliers exaltés par un style toujours aussi beau, élégant, épuré, percutant et une écriture capable d’objectiver les sentiments, les odeurs, les sueurs et les situations les plus extraordinaires.
En fin de compte, Laurent Gaudé abat avec audace et esthétique la distance réconfortante entre le livre et le lecteur, créant par la même une empathie déconcertante avec des personnages si étrangers et si lointains initialement.
Ce qu’on appelle précieusement de la très belle littérature"

Ces nouvelles, ces récits écrits entre 2000 et 2006, période durant laquelle, Laurent Gaudé nous a offert la majeure partie de ses livres, ont la même odeur, la même inspiration que ses romans. L’Afrique est là, la solitude aussi ; la grandeur d’âme toujours.

Un régal à lire d’une traite.

Le festival de Cannes (Fréderic Mitterrand)

On retrouve dans quelques pages la superbe écriture de Fréderic Mitterrand. Celle de ses lettres d’amour de Somalie. Trop rares pages. On sent plutôt que Fréderic est devenu ou devient un vieux monsieur. Solitaire, plein de regret. Gagné peu à peu par l’amertume.

A ne pas lire les jours d’été lorsque la pluie bat contre les carreaux.




et en ce moment et pour longtemps : les bieneillantes...

A suivre...

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