20 décembre 2007


Cecilia Bartoli
TCE le 16 décembre

La mezzo la plus époustouflante de ces dernières années cède elle aussi à la mode de l’album-souvenir, prétendant faire revivre une voix mythique, inouïe et perdue à jamais par l’interprétation du répertoire qui lui fut autrefois dédié. Maria Malibran fut en effet la première grande diva de l’histoire de l’opéra moderne. Icône romantique issue de la famille Garcia, qui donnera des noms aussi incontournables pour le monde lyrique que Pauline Viardot ou Manuel Garcia, la légende veut, comme aime à le souligner sa moderne doublure, qu’elle chantât à en mourir… C’est l’occasion inespérée pour la mezzo de mettre en avant le timbre si particulier qui fut aussi celui de son aînée. Un timbre qui, d’après l’analyse des documents d’époque, fut celui d’une mezzo tourmentée.
Si le timbre sombre (qui fut aussi une des caractéristiques de la voix de Callas) sied merveilleusement bien aux héroïnes tragiques de l’opéra romantique (Norma, la Somnambule, Elvira…), ces airs lyriques sont toutefois abordés ici le plus souvent "pianissimo" et se perdent parfois dans les coloratures, certes admirables, mais qui rivalisent mal avec la puissance du grand soprano pour qui ces rôles sont traditionnellement dévolus depuis. Le tout sonne donc peu convaincant, même si l’aventure est passionnante. On imagine l’excitation de la mezzo à l’abord d’un tel répertoire d’opéra traditionnellement "prohibé" pour elle !


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