07 février 2008


Sûr, je vieillis


je dois vieillir, sûr! Depuis quelques temps, dans le métro, dans la rue, partout, les mecs sont plus beaux! Et ça ce n’est pas possible. Rien n'a pu changer le cours des choses, rien ne permet de dire que tout d'un coup les mecs sont plus beaux, plus attirants. Et pourtant, chaque jour, je tombe sous le charme, d'une démarche, d'une main qui sert tout près de la mienne la barre du métro, d'une nuque de mec qui collé contre moi, recule encore plus à l'arrêt, juste pour laisser entrer quelques personnes de plus dans ce wagon déjà bondé. Et ce sourire, ce visage éclairé d'un coup par un rire tonitruant, ce regard qui interroge sa compagne visiblement fâchée. Ce nez aquilin, cette belle bouche entrouverte, ces joues un peu creuses et cette barbe naissante.
Tous les jours je me surprends, à regarder évoluer des garçons autour de moi ; je regarde bouger leur cul serré dans un jean délavé ou au large dans un baggy. Je les scrute tandis qu’ils parlent, qu’ils sourient, qu’ils vivent près de moi, avec moi finalement, l’espace de quelques instants volés.

De plus en plus m’émeuvent, jeunes, vieux ; bruns, roux ou blonds ; très minces, musclés ou enveloppés. C’est comme un poème qui se déroule autour de moi, une danse sans musique ; de l’élégance à l’état pur ; masculine ; virile ou aérienne. Légère. Juste la gloire du masculin.

Je les imagine triste ou heureux, amoureux aussi. Je les vois insouciants, moqueurs, charmeurs, triomphants et j’aime alors à les imaginer dans la solennelité du désir naissant. Ces moments d’avant l’amour, quand on ne rie plus, quand on sent son sexe grandir au fond des vêtements que l’on va ôter. Solennelité de ces instants où l’on se débarrasse enfin de tous ses artifices, de tous les faux semblants, ces instants où l’on ne ment plus, on est enfin soi.

Alors ils m’émeuvent. Tous

6 commentaires:

  1. Quel bonheur de pouvoir trouver en chacun sa beauté. D'aimer tout le monde.

    Cet idéal me fascine. On le retrouve (en version hétéro) dans "Don Juan de Marco" de Jeremy Leven, avec Johnny Depp, Marlon Brando, Faye Dunaway. Le personnage incarné par Johnny Depp ne voit que de la beauté dans chaque femme. C'est merveilleux à mes yeux.

    Je te souhaite que cela dure un maximum, voire que ça ne s'arrête jamais...

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  2. Anonyme4:26 PM

    Superbe éloge du masculin.

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  3. Maintenant je sais que je ne suis pas le seul...

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  4. Anonyme11:23 PM

    C'est tellement vrai, tellemnt réaliste, le regard, l'observation, le désir même qui enivre et bouffe...

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  5. Anonyme4:49 PM

    Parmi les plus beaux textes que tu aies écrits !

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  6. Anonyme10:04 PM

    j'aime beaucoup !

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