04 octobre 2010

zone démilitarisée **


On se demande bien pourquoi, quelles sont les motivations qui nous font lever du lit tôt le matin, s’habiller encore ensommeillé, partir sous le froid matinal vers un gymnase pas forcément près de la maison et passer une heure à s’entraîner, suer, peiner. Pour ma part, mais cela pouvait aller sans le dire, l’ambiance des gymnase m’a toujours attiré… pour ne pas dire excité !
L’ambiance tout d’abord éminemment masculine, en tous cas dans les salles de musculation. Une odeur, forte, mélange acre de sueurs et de désinfectants mêlés.



Des milliers d’images captées par mon cerveau attentif : des aisselles velues ou rasées. Des shorts laissant apparaître ici, un slip intérieur, là une délicieuse anatomie ; des cyclistes subjectifs ou moulant peu ; des marcels collant sur des
torses humides, des mollets délicats et partout des muscles saillants, encouragés, sublimés par l’effort et la contrainte. Ici tout le monde regarde tout le monde. Tous admirent ou envient, les muscles aux travail. Nul n’est indifférent. C’est à la fois sexuel et asexué. Peu (ou en tous cas tous ne sont pas) sont gays mais on se dit quand quelques fois la tension s’exacerbe brusquement, quand les uns et les autres crient sous l’effort, quand la musique se mêle à ces cris, que tout cela pourrait finie en une monstrueuse orgie de caresses, de corps palpés, jaugés, admirés. Mais stop, là c’est déjà de l’ordre du fantasme, du film de boules !

Et les vestiaires ! La récompense et je plaisante à peine.


Quel bonheur ! Ces blagues racontées trop fort et ces rires tonitruants ou gras. Ces fesses, ces biceps et ces dos que l’on claque sans trop savoir pourquoi. Parce qu’ici, dans temple du corps sublimé, le contact est nécessaire, parce que l’on jauge ainsi de la fermeté des chairs travaillées, modelées de si longues heures.
Ces vêtements humides, marcels, shorts, slips et autres jockstraps que l’on ôte doucement et que l’on pose en tas sur le banc.


Ces socquettes improbables laissées à même le sol aux cotés de baskets bien souvent tout aussi improbables.
Et, enfin ces ribambelles de corps nus qui se dirigent ou qui reviennent des douches en se réajustant négligemment les couilles.




La douche c’est une autre histoire. Le geste se veut plus équivoque. Les mains s’attardent longuement, trop longuement au creux des fesses, les sexes trop souvent décalottés, palpés. Souvent, volontairement mais aussi malgré eux, malgré nous, les sexes durcissent, deviennent queue.


Alors on se tourne ou pas, on guette aussi ou pas le regard de l’autre. Les gros « calibres » s’exhibent, les autres se montrent. Certains arborent des glands transpercés d’imposants anneaux d’acier, des pilosités savamment entretenues, d’autres savamment rasées. Tout cela n’est qu’un jeu rendu possible uniquement par la spécificité de l’endroit. Une sorte de zone démilitarisée ou tout est possible, par delà les choix sexuels des uns et des autres. Mais, bientôt le charme sera rompu. Tous, habillés, retrouveront leur virilité, leur amour propre, leurs certitudes. Déjà au travers des miroirs où les derniers coups de peigne se donnent, les regards déjà s’évitent, se font plus durs. Le trottoir gagné. Tout est oublié, les gestes un peu trop caressants, le regard en coin sur le cul de son voisin de douche.
Vivement demain.



1 commentaire:

  1. Anonyme4:15 PM

    très belle description de cette ambiance de vestiaire particulière que j'ai toujours aimée,et ce depuis le lycée,voire même depuis le collège...

    greg

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