04 octobre 2010

La découverte


On ne le connaît pas. D’ailleurs, on ne sait pas comment il s’appelle, d’ailleurs peu importe. C’est un regard croisé dans un bar, au détour d’une ruelle, entre deux sunlights du sous-sol d’une boite de nuit ou encore dans un recoin d’une back room. Voilà des regards qui se croisent et qui en disent long. Qui disent tout ce qui est finalement à dire. Pas grand-chose donc. Si ce n’est l’immense solitude du moment, une détresse peut être aussi, l’envie de l’autre plus sûrement, plus simplement.
Alors on fait un bout de route ensemble ; chez moi ou chez toi ? Et c’est la forme d’un corps que l’on découvre maladroitement au travers des vêtements au fond de la banquette d’un taxi. C’est la peau d’un visage que l’on découvre du bout des doigts, du bout des lèvres, et que l’on entrevoit à la faveur des traits de lumières qui défilent. Bientôt, un escalier interminable monté quatre à quatre, le cœur battant, l’émotion, masquée par un fou rire gêné. Une clé qui s’engage dans la serrure d’une porte vers un inconnu : théâtre des émotions à venir. Puis viendra la première étreinte contre cette porte très vite refermée et des mains qui s’activeront à se débarrasser mutuellement des frusques.

Les corps se dévoileront peu à peu. grain de peau plus ou moins rêche, chairs plus ou moins fermes, odeurs plus ou moins entêtantes, enivrantes.
Puis viendra le moment où mis à nus, seul restera à découvrir la mesure, l’intensité du désir de l’autre. On calme le jeu, on retient un peu son souffle tandis que nos doigts maladroits défont une ceinture de cuir, débraguettent un jean. Là sous le tissu d’un boxer blanc, le renflement attendu. On s’approche, on caresse du bout des doigts, on flatte du bout du nez, du bout des lèvres, on hume enfin. Enfin, enfin, on se décide. On soulève doucement le tissu, l’objet du désir peut enfin se mettre à l’aise, s’épanouir, nous appeler. La cérémonie peut commencer.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire