28 décembre 2010

Frustration, dès le matin..




Tôt le matin, ce matin. Sale temps, un temps à rester chez soi au fond de ma couette, regarder passer le temps, regarder les nuages passer là haut derrière la fenêtre de la chambre, loin. Mais non, on se lève, on affronte la pluie verglaçante dans la nuit, encore. Une ruelle sombre, un gymnase, comme beaucoup d'autre au fond d'une cour parisienne. Une salle de sport, des machines alignées, des corps, peu, qui suent. Peu arrêtent l'oeil. Surtout en cette heure matinale! Les stars viennent plus tard, après le boulot ou entre midi et deux. A l'ouverture, la population est plutôt âgée voire féminine. Des accros de la musculation aussi. Pas ou peu de chichis. Pas ou peu de drague. A cette heure là tout est minuté: on s'entraine, une douche et vite, on file au bureau. Quelques fois, quelques fois seulement, rarement même, un visage, une expression, un geste, vient perturber ma concentration. Et ce matin, ce matin j'ai eu à contempler François Sagat! Not himself non, bien sûr mais la même coupe de cheveux, le même visage coupé à la serpe. Juste plus fin, plus jeune aussi. Et plus touchant avec son regard comme pas à l'aise, presque apeuré. Il était en face de moi sur une de ces machines pour l'entrecuisse.


Une de ces machines où l'on doit ramener les jambes l'une contre l'autre et les écarter ensuite. Je devinais sous ses vêtements, un corps délicatement musclé, sec, fin. Je devinais ou plutôt imaginais car il se cachait sous un t shift promouvant la "pink lady" : une pomme rose (si,si) en forme de coeur grignoté au coin. Comme un fait exprès, nous n'avons pas arrêté de nous croiser tout au long de cette courte séance. Toujours le même regard fuyant, toujours aussi attendrissant finalement!


Et puis l'heure tourne, je file vers le vestiaire. Un vestiaire de gymnase comme tous les autres. Les mêmes casiers, la balance contre le mur, quelques hommes s'habillant, se dévêtant ou allant et venant nus seings dans leur serviette.


Et bien sûr il était là aussi. Sans doute encore plus gêné maintenant qu'il devait exposer son corps en public. Un corps comme je l'imaginais. Une peau blanche, glabre, rosie par les efforts. Des muscles finement dessinés, des fesses aux formes aiguës, comme taillées elles aussi à la serpe et un sexe superbe, long, posé sur de belles couilles bien pendues et couronné, "surprise", d'une fine couronne de poils délicatement taillée. Plutôt que de se diriger vers les douches, il est entré dans le sauna.


J'ai hésité un court instant. Ce n'est pas dans mes habitudes de passer du temps au sauna après l'entrainement. Surtout pas le matin car je dois filer au bureau. Mais ce matin, je voulais continuer de rêver un peu et rester quelques minutes encore sous son charme. Je me suis posé en face de lui Pas question de tenter quoique ce soit. Je n'avais ni le temps ni le moindre espoir d'aboutir à quoique ce soit. J'ai posé ma serviette sur le banc de bois et me suis installé nu dessus. Lui par contre avait gardé sa serviette autour de la taille. J'étais bien. Nos corps, indépendamment de nous communiquaient entre eux. Échangeant leurs hormones, communiant voluptueusement. Je me laissais aller à la douceur du moment. Des vagues de phéromones parcouraient mon corps trempé de sueur, que j'essuyais de mes mains. Voluptueusement? Je ne sais.


En tous cas, je sentais mon sexe frémir et discrètement prendre ses aises. Alors, dans un mouvement somme toute banal, Il s'est penché en écartant machinalement les cuisses, laissant entrevoir sa queue manifestement raidie. Ouh! Allais-je défaillir sous les assauts de plus en plus violents de ses phéromones? Que faire? Je sentais la chaleur monter dans mon entrejambe. Je n'osais poser le regard sur mon sexe mais j'étais sûr que je ne devait plus tout à fait être dans mon état normal. Il soufflait le chaud et le froid. Si tout indiquait un fort état d'excitation, la raideur de son viet le démontrait, son visage cramoisi restait impassible, le regard au loin comme paniqué.


N'y tenant plus sans doute, il a brutalement rompu le charme.. Il s'est levé maladroitement, presque précipitamment. Laissant presque tomber sa serviette, offrant l'espace d'un trop court instant l'image fugace d'un sexe bandant. De retour au vestiaire, après ma douche, nulle trace de lui. Il avait sans doute enfilé très vite ses vêtements pour filer et éviter de me croiser. La journée commençait bien mollement.

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