02 avril 2011

Un regard déplacé

Dans ce genre d'endroit monsieur, on ne se regarde pas, on se mate, on se toise, jauge, quelque soit le terme employé, ce n'est pas regarder, en tous cas pas comme ce mec-là regarde. Me regarde. Ce mec que l'on croise et qui fait tout s'effacer autour de vous, de lui. Un regard direct, pas frimeur, pas "de haut". Non un vrai regard qui vous déshabille encore plus. Plus que nu alors même que vous l'êtes déjà. Comme tous les autres, comme lui, aussi. C'est l'endroit qui veut ça. C'est l'endroit qui fait que tous sont à poil et tous matent, jaugent. Et plus bien sûr si affinité, ou moins d'ailleurs, la plupart du temps. L'affinité ici n'a finalement pas sa place, juste l'attirance hormonale et rien d'autre mais là, là, je suis raide mort, subjugué, enterré vivant. Je voudrais me recroqueviller dans le plus sombre des recoins, entre les pieds de n'importe lequel des mecs qui déambulent ici. Tout pour disparaitre , m'effacer de son regard. Il ne peut pas me vouloir, me choisir, me désirer. C'est impossible. Pas lui, pas avec ce regard. Et pourtant si. Et pourtant il s'approche de moi, les yeux toujours accrochés au miens. Je suis une loque, je suis tétanisé. Et pourtant, sa main déjà me caresse la poitrine. Ce n'est pas un rêve, c'est déjà une histoire. Sombrons.




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