16 octobre 2005

NewYorkCITY "4"

Réveil au petit matin, l’excitation, cette minuscule cellule avec ses bruits encore nouveaux, ses odeurs inconnues, nous a poussés dehors. La rue ; une lumière blafarde de petit matin sur les gratte-ciels, dont on ne distingue déjà pas, ou pas encore les pointes. Un froid vif d’automne. Où aller ? On allume la première Lucky et on part, les mains dans les poches, le col du blouson retourné à la recherche de Donuts.
Les rues s’animent, on regarde, o ne se lasse pas de regarder, les gens : moches, gros, beaux quelques fois ; les voitures, les distributeurs de journaux, la fumée qui sort du trottoir. On n’échange que de rares mots, tout entiers absorbés par cette découverte. La journée passera ainsi, des kilomètres parcourus au fil des rues, des avenues. Pas de photos, trop tôt.
Et puis, le Manhattan du travail laisse la place au Manhattan de la nuit. Les gens changent, les fringues sont plus colorées, les gobelets de café ont laissé la place aux canettes de bière cachées dans des sachets de papier. Les sirènes de police sont plus nombreuses ; une tension de plus en plus perceptible se fait sentir. Nous descendons vers le Bowery, haut lieu de la scène New-yorkaise de ces années là. Niddle park n’est pas loin ; les dealers sont chez eux, on nous propose du speed que nous avalons en quantité sans même nous préoccuper de la qualité.
Le CBGB est proche, Patti chante ce soir. La nuit commence, la première ; nous sommes déjà bien allumés. Il faut que le rêve devienne réalité. De bars en bars, nous nous mélangeons avec la faune du quartier, le rock est partout, dans les bars, dans les parcs et les rues. Il se mêle encore à la poésie, Radio Ethiopia est encore dans les esprits. Le speed, les clopes, la bière et le bourbon se mélangent bien, nous nous sentons dès cette première nuit comme d’ici. NYC enfin nous appartient ; pour parachever ce triomphe, nous partons vers Coney Island voir le petit matin se lever. Hommage à Lou Reed.
Y. frigorifié sur les planches de ce champ de foire lugubre et abandonné, le bonheur est absolu. Je l’aime plus que tout; amour entier, fusionnel. On pourrait faire un arrêt sur image éternel de cet instant ou en faire notre dernier, je m’en fous, nous sommes les plus heureux des hommes.

NYC "1" ,NYC "2" ,NYC "3"


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