17 juin 2018

géographie amoureuse



L'après midi était chaud. Nous nous étions réfugiés dans la chambre du bas qui, bien que claire, était sans doute la pièce la plus fraîche de cette maison d'été.
Un grand lit l'occupait presque toute entière. Un grand lit blanc avec juste un drap posé dessus. Rien qui puisse retenir la chaleur.
Je te regardais, nu, étendu sur le lit. Je parcourais, du bout des doigts, les sillons musculeux de ton dos et dessinais sur ton corps une géographie amoureuse, notre géographie, mon pays.
C'était à l'heure où même les oiseaux se taisent, l'heure où la nature toute entière, écrasée de soleil, s'apaise. A peine, un souffle d'air soulevant le léger rideau de lin tiré sur la grande fenêtre donnant sur le jardin. Et toi, toi et ton corps dans cette pièce si blanche si calme.
Je t'ai caressé, effleurant ce merveilleux duvet de tes fesses blondi par le soleil, une "chair de poule" les faisant se dresser sous mes doigts et j'ai posé un baiser là où tout converge, ce petit triangle qui dessine les premiers contreforts de ton cul. Je luttais contre moi-même, pour ne pas transformer cet instant de pure douceur en moment de sexe. Je voulais ne garder de ce moment que le frôlement de mes doigts sur tes fesses duveteuses, le mouvement du rideau caressé par le vent et de la lumière sur les murs de cette pièce si blanche. Et le silence à peine interrompu quelques fois par le bruissement de ton corps sur le drap.
Pourtant ma queue s'était depuis longtemps dressé et battait contre mon ventre et je devinais que tes légers soulèvements de tes fesses devaient permettre à la tienne de trouver sa place contre le drap.
Et puis, tu as rompu la magie de ce moment. Tu t'es redressé et, me regardant
droit au fond des yeux et tu m'as dit
"- je veux jouir, je veux me voir jouir, je veux que tu me photographie me donnant du plaisir".

Tu t'es alors agenouillé sur le lit, face au mur et j'ai regardé ton corps bouger au rythme de tes mouvements, les contractions régulières de tes fesses, le creux ainsi formé sur chacune d'elle. Ces fesses creusées qui ne se lassent jamais de m'émouvoir!
Et ce bruit, ce bruit si caractéristique que l'on reconnaîtrait entre mille au fond de la nuit, d'une backroom ou d'un sauna: une main qui s'active sur une bite fièrement dressée, un gland rageusement décalotté, des couilles battant contre des cuisses.
Je t'ai photographié dans toutes tes positions, j'ai photographié
ton regard à cet instant où tout bascule, cette seconde d'éternité où tout s'écroule où l'on abandonnerait tout pour que justement elle dure l'éternité. Et j'ai aussi photographié ces gouttes de plaisir perlant ton ventre.

J'ai jeté l'appareil, j'ai plaqué mon ventre contre ton ventre trempé et j'ai baisé tes yeux, les yeux d'un homme revenant sur terre.




2 commentaires:

  1. si tu jettes l'appareil après usage, ne compte pas sur le mien!
    J'aime bien la poésie du debut de cette note.

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  2. Anonyme5:30 AM

    Parfois, devant certaines de tes illustrations, je souhaite que ce soit toi, audacieusement.

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