04 décembre 2005


S. estderetour(suiteetfin)

L’épisode douloureux de Barcelone nous a au moins permis d’y voir plus clair dans notre histoire : oui, sans nul doute, c’était de l’amour, du fort, du puissant. Sans aucun doute aussi, il s’agissait d’une histoire pas vivable. La différence d’âge, le côté dévastateur de nos tempéraments associés. Même sexuellement, nous attisions l’un chez l’autre des penchants insoupçonnés, le goût d'une certaine violence. Ce n’était pas du cinéma ; au cinéma, on se déchire, on va au bout de l’histoire, mais on est dans le fantasme de l’auteur, les acteurs font le plus souvent ce que le scénariste n’a jamais osé faire. puis ils rentrent chez eux....
Cela semble bien froid, bien calculé, maîtrisé. Cela ne l’était pas, si les kilomètres n’avaient pas été là, entre nous, je ne sais pas si nous aurions su nous contrôler et insuffler à notre relation un peu de raisonnable. Nous avons décidé de nous écrire; une lettre par semaine, pas de mail ni de téléphone, pour éviter trop de spontanéité ; des lettres, du vidage de tripes, de la douleur, de l’espérance ; pas de mensonge, pas de non-dits, que du vrai.
Tu me racontais tes aventures, les mecs rencontrés, je te décrivais ma jalousie et bientôt les aventures en réponse aux tiennes.
Puis tu es venu à Paris, je n’avais pas envie de te voir ou plutôt si. Tu n’allais pas bien, cette vie espagnole, très loin des histoires de l’auberge du même nom, ne te convenait pas. Les premiers jours, nous avons tout fait pour ne jamais nous voir seuls, des amis autour, à chaque fois. Puis, le dimanche après midi, celui de ton retour vers l’Espagne, tu m’as appelé ; je visitais mon futur appartement encore en travaux. Tu m’as rejoint. Tu avais pleuré, je le sentais, je le voyais dans ton regard. Nous n’avons pas tenu longtemps, ta tristesse était immense, je ne pouvais qu’essayer de la consoler. La tendresse a très vite laissé la place à la passion. Dans la chambre vide, sur le parquet vitrifié de neuf, nous nous sommes déshabillés, j’avais envie de retrouver la texture de ta peau, cette couleur, ce blanc que je reconnaîtrais entre mille. Caresser tes fesses charnues, en lécher les poils et chercher de la langue ta rondelle si souvent adorée. Et ta bite, jamais je n’ai trouvé une bite si adaptée à mon plaisir, à ma bouche à mon cul.
La chaleur de l’été aidant, nous nous sommes vite retrouvés trempés de sueur, roulant l’un sur l’autre. Nos corps se retrouvaient, nos mains allaient là où elles avaient trouvé tant de fois le plaisir : tes aisselles, nos couilles toutes ramollies par la chaleur, mes tétons durcis par tes pressions expertes, les veines saillantes de mes bras, de ma queue, surtout. De ma langue, je captais la sueur de ta poitrine, de ton nombril et lentement me dirigeait vers ta queue afin de l’engloutir au plus profond de ma gorge, deux doigts explorant ton cul.

Puis, fou d’amour, j’ai voulu me confondre avec toi, ne faire qu’un. Je t’ai demandé de t’asseoir sur le sol et je me suis doucement empalé sur toi, j’ai pesé de tout mon corps afin que ta queue soit tout entière happée, enserrée. J’aime ces moments là ; je sens la queue de l’homme que j’aime en moi, je n’ai pas envie de bouger, pas encore ; je voudrais au contraire que cet instant dure, dure, longtemps. Je prend sa tête dans mes mains, je tire un peu les cheveux, les yeux rivés dans les siens, les yeux fous de plaisir, d’amour ; des fois, ne supportant qu’à peine ce que je lis dans ses yeux, je sens ma bite droite comme un I battre frénétiquement contre mon ventre, prête à jouir uniquement de l’intensité de l’instant ; c’est souvent le moment que je choisi, ou plutôt le moment où le « je t’aime » s’impose à moi.
Nous avons ainsi fait l’amour, longuement, intensément, sans nous soucier de la fenêtre ouverte sur la cour, sans nous soucier de mes futurs voisins !.
Après, Nous sommes restés, nus à même le sol, sans rien dire, longtemps. Nos mains continuant à se chercher l’une et l’autre. Puis tu t’es levé, tu m’as regardé, tu pleurais ; il fallait partir, regagner cette ville du sud où tu ne te plaisais pas, où tu te sentais seul.
C’est la dernière fois que nous avons fait l’amour ensemble.
Bien sûr tu as commencé à te faire à la vie catalane, à la douceur de vivre méditerranéenne. Nous avons continué nos échanges de courriers ; tout doucement, les lettres d’amour sont devenues des lettres d’amitié. Je me réjouissais de tes succès ; de ton nouveau boulot, de ton insertion dans un groupe d’amis. Tu n’avais plus envie de venir à Paris. Ces longues conversations nous remettaient doucement dans une relation plus normale. Nous serions les meilleurs amis du monde ; bientôt. Il fallait cependant encore un peu de temps, un peu d’éloignement.
Maintenant tu es à Paris, tu vas vivre à Paris. Tout va bien..

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