09 janvier 2006

Y. toujours et encore

Lecture ce matin du post de Mike
, excellent comme souvent, mélancolique comme toujours. Bien sûr, après, j’ai pensé à Y. l’amour de ma vie. Y. et notre amitié indéfectible. Y. et à tous ces moments partagés, vécus, inséparables, entremêlés, indissociables. On s’aimait, de cela il n’y à aucun doute. Après avoir compris, douloureusement, que N.Y.C. était trop dure avec nous, que nous n’étions pas fait pour le froid et la cruauté de cette ville que nous aimions tant, qui nous avait tant fait rêvé. Nous sommes allé à Brooklyn pour chercher une voiture qui nous emmènerait vers de nouveaux rêves, un lointain peut être plus accessible.
La dodge coronet station wagon verte nous attendait chez Nathan, un juif de Brooklyn qui nous regardait en biais comme pour chercher à deviner ce qu’il y avait derrière ces deux français dans l’hiver New-yorkais en partance pour nulle part, pressés de surcroît ! Il nous a aidés, sans doute attendrit par ce que nous dégagions, par la désespérance complice de ces deux êtres gauches et un peu tristes. En quelques heures, nous avions une assurance, une plaque minéralogique orange avec New York écrit dessus, 3 chiffres et trois lettres. Il nous a laissé les énormes pneus neige, il savait que, sortis de NYC, la neige tombait partout.
Nous avons quitté notre cellule du YMCA, pris la route vers l’ouest. Traversé le pays, en route vers San Francisco.
Nous étions pressés, nous roulions jour et nuit, presque sans parler, nul besoin d’ailleurs, je/tu étions tout entiers occupés à digérer cet échec New-yorkais, ce rêve américain qui déjà se délitait. Seule la neige nous a freiné, l’arrivée à Cheyenne fut désastreuse, les voitures pare-chocs contre pare-chocs suivaient la déneigeuse. Des heures pour arriver à Laramie, où la tempête de neige faisait rage. Nous avons stoppé dans le premier motel venu, pris d’assaut par les routiers bloqués par la neige. Nous avons passé deux jours ; deux jours enfermés dans cette chambre de motel à regarder la neige tomber, à boire des boissons improbables et manger les hamburgers de la cantine d’en face avec des chauffeurs de camions ventrus à chemises à carreaux. Deux jours à nous retrouver, deux jours pour reconstituer le rêve qui était notre liant. Deux jours et deux nuits, peau contre peau, deux jours l’un pour l’autre.
To be continued
Y me hante encore , Y me hante encore 2
NYC "1" ,NYC "2" ,NYC "3" ,NYC "4" ,NYC "5"



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire